4L Trophy
9350 kilomètres parcourus, des frayeurs et 20 minutes d’embrouille
Après 2 ans de préparatifs, le couple vallonnier a participé au 4L Trophy du 15 au 25 février entre Biarritz et Marrakech. Laura Robert et Julien Guinchard ont parcouru 9350 kilomètres à bord de leur Renault 4L et ont terminé dans le 1er quart du classement sur plus de 1200 concurrents. Malgré un début de route chaotique et une grosse engueulade, la voiture a tenu bon et le couple également. Loin d’être dégoûté, le duo pourrait bien repartir à l’aventure en 2026.
« Un jour, nous étions en train de rouler dans le sable et Julien roulait un peu vite à mon goût. Le fond de la voiture tapait le sol et j’avais peur que notre 4L nous lâche alors j’ai poussé un gros coup de gueule », rapporte Laura. Bilan : 20 minutes de silence complet dans la Renault 4L ! Il faut dire qu’il y avait de la route à faire. Chaque jour, les 1200 équipages devaient se rendre d’un point A à un point B en roulant le moins de kilomètres possible. À l’arrivée, le gagnant était celui qui avait le moins de bornes au compteur.
Première casse après 70 km
« Nous aurions pu terminer dans le top 10 si nous n’avions pas eu autant de pénalités. » Le couple a notamment manqué un point de passage obligatoire, ce qui lui a valu 4 kilomètres de sanction. Et il a aussi oublié d’allumer les phares, ce qui a ajouté deux nouvelles bornes sur le décompte. Attendez, laissez-moi deviner, c’était la faute à Julien ? « Oui, effectivement, encore lui », rigole Laura. La bonne humeur du duo a été un atout précieux dans ce périple qui n’a parfois pas été de tout repos pour les nerfs. « Septante kilomètres à peine après le départ, nous avons entendu un claquement constant près des roues puis un bruit plus fort encore. »
Quand l’assistance n’assiste pas
Laura et Julien se sont donc arrêtés sur la bande d’arrêt d’urgence et ils ont constaté que l’une des pinces de frein était complètement desserrée. « Par chance, la vis était encore bloquée à l’intérieur et nous n’avons eu qu’à donner un coup de tournevis. » Ils ont eu moins de chance quelques jours plus tard dans le désert où une mésaventure similaire est arrivée sur une autre pince de frein. « Cette fois, la vis n’était plus là alors nous avons fait appel à l’assistance. Mais elle n’avait pas de vis et elle n’a donc rien pu faire pour nous. C’est un peu dommage d’avoir une assistance impuissante face à ce genre de petits soucis mécaniques. Peut-être n’ont-ils pas assez d’équipes d’assistance par rapport au nombre de participants ? »
Un frontal près de l’Espagne
Heureusement, le duo a pu compter sur l’aide et la solidarité d’autres concurrents. Les uns pour fournir une vis (trop grande) et les autres pour prêter une scie pour couper cette vis. « Trouver une vis et une scie en plein désert a été un sacré challenge », rigolent-ils. Tout est bien qui finit bien finalement. Ce qui n’est pas forcément le cas des deux 4L qui se sont retrouvées sur le toit ni de celle qui a fait un frontal avec un SUV en descendant sur l’Espagne (sans blessure grave). Les nuits, c’était bivouac, tente ou alors « libre ». « Pour nous, libre signifiait hôtel. Nous n’étions pas contre un peu de confort de temps en temps après avoir été secoués toute la journée dans la voiture. »
Direction le Bab el Raid 2026 ?
Le choix de l’hôtel résulte peut-être aussi de la nuit passée sous tente par 0 degré du côté de Boulaajoul ? Une fois que le Maroc a été atteint, 9 tonnes de dons médicaux, scolaires et sportifs ont été distribués à l’association Les Enfants du désert. Et le plus dur dans tout ça ? « Le retour au travail le lundi matin suivant notre retour, évidemment. Mais nous ne pouvons franchement pas nous plaindre car nous avons adoré cette aventure et spécialement rouler dans le sable. » C’est si vrai que le couple envisage déjà de repartir sillonner les dunes. « Probablement sur une expérience similaire, le Bab el Raid 2026 (auquel avaient participé les Vallonniers Joël Petitpierre et Gaëtan Pétremand en 2023). Cette fois, nous partirions avec une voiture plus puissante pour pouvoir attaquer un peu dans les dunes », prévoit Julien. « Oh non…», soupire Laura. On fait une « pause embrouille » de 20 minutes monsieur-dame ?
Kevin Vaucher