ENTREPRISE PUBLI-REPORTAGE
Traîneau de luxe pour travail de titan
La nouvelle dameuse du Ski-Club de Couvet est un véritable titan des neiges. Cent nonante chevaux sous la croupe, joystick de direction, écran couleur avec paramètres de conduite personnalisables, caméra de recul, essuie-glaces chauffants et système de basculement hydraulique de la cabine. On en croirait presque le manuel de son fabricant italien Prinoth qui la qualifie de chien de traîneau sibérien.
Pour comprendre comment le traîneau sibérien est arrivé jusque dans le Vallon, il faut faire un peu d’histoire. C’est en 1972 que le Ski-Club de Couvet a véritablement pris à sa charge les pistes de ski de fond dans son secteur. Sept ans plus tard, Neuchâtel Ski de Fond (NSF) a vu le jour afin de regrouper les onze centres du canton. Et c’est donc le Ski-Club de Couvet qui a reçu la responsabilité de l’unique centre du Val-de-Travers.
Ce rapprochement a eu lieu dans le but d’unir les forces cantonales pour faciliter l’achat de matériel notamment. C’est à partir de là que Neuchâtel Ski de Fond a pu acheter de vraies dameuses,
explique Serge Droz, membre du Ski-Club et vice-président de NSF.
Moteur de Ford Escort sur la première dameuse
Entrons dans le vif du sujet maintenant. La durée de vie d’un titan des neiges est d’une grosse dizaine d’années et la dameuse de chaque centre est renouvelée selon un système de tournus bien rodé. Mais avant que les choses soient réglées avec une telle précision, tout avait un côté un peu plus amateur.
De quoi largement doubler la puissance,
passant ainsi d’environ quatre-vingt chevaux dans les années 1990 à près de deux cents aujourd’hui,
détaille Philippe Burkhalter, traceur pour le centre « Couvet Creux du Van ». En quinze ans d’activité, c’est la troisième dameuse qui lui passe entre les mains. Et la petite nouvelle lui a déjà tapé dans l’œil :
On a d’abord utilisé des motoneiges pour le traçage avant que les premières dameuses très basiques arrivent. Notre première machine avait un moteur de Ford Escort,
se souvient celui qui œuvre chaque hiver depuis 1972. Pour comparaison, la nouvelle est équipée d’un moteur diesel identique à ce qu’on pourra trouver sur les camions en 2022.
Il n’y a plus de volant sur ce modèle qu’on a reçu en fin d’année, tout se commande avec deux joysticks. Cela améliore grandement la visibilité.
Investissement de 250’000 francs et vignette solidaire
S’il fallait faire au moins deux passages pour assurer une piste de skating et une piste de ski de fond classique auparavant, l’actuelle Prinoth est plus large et permet de le faire en une seule fois. De quoi réjouir les cinq traceurs qui se relaient aux joysticks du « traîneau sibérien ».
C’est un gain de temps appréciable même si la nouvelle machine ne rentre plus dans le garage du chalet du Ski-Club,
rigole un peu jaune l’employé communal. Un projet de hangar est actuellement à l’étude pour remédier à ce problème de taille.
Toutes ces innovations ont un prix. La valeur d’une dameuse est ainsi passée de 130’000 francs à 250’000 francs ces dernières décennies.
Il faut compter 10’000 à 15’000 francs de plus tous les dix ans à peu près,
précisent en cœur Serge et Philippe. Neuchâtel Ski de Fond s’appuie essentiellement sur les cotisations de ses 4000 membres pour couvrir ses frais. C’est pourquoi, chaque utilisateur des trente-six kilomètres de pistes est vivement encouragé à se procurer une vignette à Fr. 80.- – disponible à espaceVal – lui permettant de s’évader dans la nature toute la saison sur le secteur Jura et Jura français. Cela vaut bien un « traîneau solidaire » non ?
Kevin Vaucher