3e ligue
Trop fort pour être sérieux?
« Des potes et des rigolades », voilà comment le président Jérémy Kisslig décrit l’état d’esprit de « son » club d’unihockey de Fleurier. Il aurait très bien pu ajouter « des victoires » également puisque l’unique équipe du Val-de-Travers s’est illustrée en réussissant deux promotions en deux ans. Le coronavirus a temporairement mis un frein à cette marche en avant mais la question d’un éventuel passage de la troisième à la deuxième ligue agite les discussions en coulisses.
Jérémy Kisslig représente parfaitement l’image de son club. Conseiller en assurance de profession et père de trois enfants, il laisse le sérieux à la maison une fois par semaine pour aller s’entraîner avec le F.U.C.k. Non, il n’y a pas de faute de frappe, il s’agit bel et bien du Fleurier Unihockey Club klub.
Au moment de créer l’équipe en 2018, mon frère Sébastien, l’entraîneur Mathieu Bigler et d’autres copains ont laissé parler leur imagination devant quelques bières. Ils ont remarqué qu’en ajoutant le mot klub derrière l’acronyme FUC, cela lui apportait un peu de piquant,
se bidonne l’heureux président du « nouveau-né ». Ainsi avait donc vu le jour le F.U.C.k, digne successeur des White Piranhas de Travers et des Charly de Môtiers. D’ailleurs, certains rescapés de ces deux équipes disparues jouent aujourd’hui sous le maillot de Fleurier.
Invaincus durant 2 ans… à trois jours près
Le reste de l’effectif, quinze à vingt éléments, est constitué de joueurs du CP Fleurier.
Et il y a même quelques footballeurs dans nos rangs ,
ajoute le dirigeant de 33 ans. Comme les matches ont lieu deux fois par mois sous forme de tournois, chacun arrive à combiner deux sports sans problème.
L’unihockey reste une activité récréative, personne ne sacrifiera un week-end en famille pour participer à un tournoi par exemple.
Ce qui ne va pas sans poser un dilemme à cette équipe qui refuse de se prendre au sérieux mais qui gagne tout ou presque sur le petit terrain.
Rendez-vous compte, entre le 21 octobre 2018 et le 18 octobre 2020, les Vallonniers sont restés invaincus, passant de la cinquième à la troisième ligue. Cette saison encore, ils occupaient la première place avant que le championnat ne soit arrêté à cause de la pandémie.
À l’avenir, l’idéal serait de pouvoir rester dans le Top 4 de troisième ligue sans être promus car une montée en deuxième division demanderait forcément plus d’engagement et de sérieux de la part de nos membres. Et ce n’est pas ce que la majorité veut.
Le dilemme : créer une deuxième équipe ?
Se pose alors la question de la création d’une potentielle seconde équipe qui repartirait en cinquième ligue.
C’est un peu le grand débat qui s’impose actuellement.
En tout cas, le budget annuel de 5000 francs pourrait assez aisément être revu à la hausse.
Certaines entreprises de la région nous ont gentiment « reproché » de ne pas leur avoir demandé d’être sponsors,
sourit-il. Comme le F.U.C.k est l’équipe évoluant au meilleur niveau sur petit terrain dans le canton, attirer des joueurs ne devrait pas être un problème non plus.
Mais il ne faudrait surtout pas perdre notre âme et notre identité.
L’image actuelle de ce club sympa et porté par des gens de la région fait effectivement fureur. Ils étaient plus de deux cents spectateurs à s’être réunis pour le soutenir en septembre lors du match de Coupe de Suisse contre Cazis (1re ligue).
Malgré la défaite contre le triple tenant du titre, l’engouement suscité a fait plaisir à voir.
Arrivée au troisième tour de cette compétition, après avoir notamment sorti Tramelan (1L), la bande de potes est définitivement prise au sérieux par ses adversaires.
Kevin Vaucher