Pour y entrer, aucune tenue correcte nʼest nécessairement exigée. En revanche, la carte dʼidentité peut être demandée car ici nʼentre que les personnes de sexe féminin. Ici, cʼest le Cross club du Val-de-Travers. Je force un peu le trait mais cʼest une particularité qui perdure depuis la création du club en 2004.

Nous nʼavons rien contre les hommes mais jʼai constaté par le passé dans dʼautres associations que la mixité pouvait parfois engendrer quelques divorces chez les membres,

relate tout sourire lʼunique membre fondatrice encore au club Silvana Ferrari.

« Papoter entre copines »

Comprenez par là que cʼest une structure sportive qui vise avant tout à lʼépanouissement personnel et non à faire des rencontres.

Cʼest surtout une belle occasion de papoter entre copines à lʼentraînement. Et cʼest un bon prétexte pour voir du pays ensemble le week-end lors des courses,

ajoute la coureuse de 74 ans qui en fait facilement quinze de moins tant elle est en forme physiquement. Si certaines sʼasseyent autour dʼun café pour refaire le monde avec leurs amies, Silvana Ferrari avale les kilomètres à travers le monde pour « papoter avec ses copines » comme elle dit. Les marathon de New-York et de Berlin font notamment partie des courses quʼelle a terminées avec succès.

Un homme privilégié !

Cette passionnée faisait naturellement partie des quelques femmes qui ont fondé cette association à but non lucratif fin 2004.

Lʼidée était de créer un groupe pour aller courir ensemble, se motiver et progresser grâce à lʼexpertise dʼentraîneurs qualifiés.

Christophe Lüthi est dʼailleurs le seul homme à avoir été autorisé à transpirer avec ces dames et ces demoiselles pour les entraîner. Aujourdʼhui, cʼest Angéline Flückiger et Silvana Ferrari qui coachent les Fées pour ce qui est de la course à pied. Contrairement au coaching, la présidence est toujours restée en mains féminines. La première tête dirigeante a été Gaudenzia Persoz.

Cʼest elle qui mʼa contactée pour mettre en route ce projet. On était que cinq ou six coureuses au départ.

Le cross club sʼest peu à peu développé et les présidentes se sont succédé : Christine Pezzati, Gilliane Brunner et Britta Aeschlimann y ont laissé leur empreinte. Depuis le début dʼannée, cʼest Ghislaine Merlin aux commandes.

La plus assidue, cʼest Silvana

Lʼessor du walking sʼest aussi fait ressentir au Val-de-Travers et les Fées ont désormais deux monitrices pour sʼoccuper de ce volet sportif. Il sʼagit de Sonia Pittet et de Claudia Wälti.

Elles sont une bonne vingtaine et cʼest bien de pouvoir offrir cet encadrement à toutes ces Vallonnières

Pour celles qui aimeraient se joindre au groupe de copines (course à pied ou walking) – ou à la discussion, cʼest selon –, une séance est organisée tous les mardis soir (18 h 45 à espaceVal). Pour lʼheure, la plus jeune membre a 15 ans et la doyenne nʼest autre que Silvana Ferrari.

La dynamique est bonne même sʼil faut admettre que le peloton se fait plus restreint lorsquʼil sʼagit de participer à des courses. Parfois jʼapporte des flyers sur des compétitions qui arrivent pour les motiver un peu,

rigole-t-elle.

Bien sûr, chacune est libre de faire ce quʼelle préfère,

finit-elle par ajouter. Niveau bornes parcourues, la membre fondatrice montre lʼexemple en étant la plus assidue des Fées.

Quand les montées coupent les discussions

Dans une année normale, je peux facilement participer à 20-25 courses entre mars et décembre. Jʼaime bien lʼambiance des corridas de Noël donc je prolonge le plaisir jusquʼen toute fin dʼannée.

Cette femme de conviction sʼengage toujours pleinement et aime aller au bout des choses. Un état dʼesprit partagé par certaines de ses copines coureuses qui nʼhésitent pas à venir parfois de lʼautre côté du lac pour sʼentraîner au Vallon. Il est vrai quʼà soixante francs, la cotisation est vraiment abordable et attirante. Elle est même de quarante francs seulement pour les moins de 18 ans. Elle sert notamment à payer les frais de la salle louée durant les mois dʼhiver les plus rudes.

Cʼest à la vieille salle de gym de Couvet quʼon se retrouve pendant quelques semaines. Ça nous permet de rester en forme et de ne pas couper totalement. Et en plus, on peut papoter toute la séance comme il nʼy a pas de montée,

souffle-t-elle amusée. Une Fée du Vallon nʼest jamais essoufflée non ?

Kevin Vaucher