Métiers à cœur ouvert !
Vendredi, le Service des ambulances de Val-de-Travers a investi la rue devant son hangar de Couvet pour sensibiliser la population lors de la journée mondiale de lʼAVC (accident vasculaire cérébral). Installés dans les locaux voisins, les sapeurs-pompiers se sont joints à lʼévénement en dégainant notamment leur camion-échelle montant à plus de 32 mètres de hauteur. Il valait mieux avoir le cœur bien accroché.
Vendredi dernier marquait non seulement le retour de la foire dʼautomne de Couvet mais aussi la journée mondiale de lʼAVC. Chaque année, 16ʼ000 Helvètes en sont victimes. Lorsquʼil intervient, lʼurgence devient absolue car jusquʼà deux millions de neurones sont détruits chaque minute dans le cerveau. Une prise en charge rapide est nécessaire pour limiter les dommages.
Du slogan à la réalité
Ce nʼest pas à Sarah Steudler, ambulancière diplômée depuis trois ans, que nous apprendrons lʼimportance de la gestion des urgences dans son métier.
Lors dʼun AVC, dʼun infarctus ou dʼun arrêt cardiorespiratoire, ce nʼest plus un slogan mais une réalité : chaque minute compte vraiment.
Savoir garder ses moyens même sous pression est lʼune des premières compétences à acquérir dans le domaine des ambulances. Comme tout le reste, ça sʼapprend en pratique.
Nous avons par exemple une étudiante ambulancière de 26 ans qui découvre actuellement cette profession chez nous. Pour le moment, Maryse intervient quʼen tant quʼéquipière lors des prises en charge. Elle observe beaucoup. Cʼest un processus normal et il faut savoir être patiente.
Le camion-échelle des pompiers en renfort
Il faut aussi savoir collaborer. En effet, les ambulanciers ou ambulancières ont besoin de coups de main des pompiers lors de certaines sorties.
Souvent, on fait appel à eux lorsque la personne nécessite une évacuation et que lʼévacuation est compliquée à réaliser,
dresse la jeune femme de 31 ans. Dans ce cas, lʼétat de santé de lʼindividu pris en charge est évidemment stabilisé avant de débuter le transfert. Cʼest dans ce type de situation que les sapeurs-pompiers de Val-de-Travers peuvent sortir leur camion-échelle flambant neuf quʼils ont acheté en 2020. Un petit bijou de plus de 850ʼ000 francs qui est venu remplacer un précédent camion-échelle vieux de 39 ans qui avait été acheté dʼoccasion en 2014. Pas un luxe !
Mamie sʼenvoie en lʼair
Cʼest le premier lieutenant Cédric Matthey qui était vendredi à la manœuvre de ce beau bébé de dix-huit tonnes. Un bambin qui nʼa pas eu le cordon ombilical coupé puisque sort de ses entrailles une échelle capable dʼatteindre une hauteur de 32.50 mètres. Sa nacelle permet les évacuations par voie aérienne (par la fenêtre par exemple) et la maniabilité de lʼéchelle permet dʼatteindre des zones hors dʼatteinte pour les échelles standards. De là-haut, la vue sur la foire de Couvet qui se tenait à quelques mètres de là était imprenable. Autant dire que lʼeffet était garanti sur les jeunes. Et même sur certaines grands-mamans dont lʼune nʼa pas hésité à remplacer au pied levé son petit-fils, trop petit pour être surélevé en toute sécurité.
Mannequins de réanimation convoités
Sur la terre ferme, les mannequins de réanimation utilisés par les ambulanciers pour la démonstration des gestes qui sauvent ont aussi suscité lʼintérêt des passants. Certains enfants étaient davantage intéressés à jouer avec la tête du « cobaye » mais ils finissaient tous par se prendre au jeu.
Lʼessentiel était surtout dʼen parler et si certaines personnes ont retenu les bons gestes alors ce ne sera que bénéfique,
partageait avec moi un membre de lʼéquipe. Les bons réflexes ont aussi été rappelés, à savoir principalement appeler le 144.
Un parc de véhicules fourni
Pour répondre à vos sollicitations, le Service des ambulances tourne avec trois véhicules. Deux sont opérationnels à tout moment et un troisième est utilisé en renfort en cas de besoin.
Un quatrième véhicule sert au chef des secours lors de sorties spécifiques qui nécessitent de nombreux intervenants,
détaille encore Sarah Steudler. De jour, quatre ambulanciers et ambulancières sont opérationnels alors quʼils sont deux à rester en éveil la nuit. Des métiers de vocations qui permettent de faire battre le cœur de toute une région.
Kevin Vaucher