Perdus, trouvés et parfois retrouvés
Services communaux
Pour son dernier numéro de l’année, le Courrier a souhaité partir à la recherche des objets trouvés dans les bureaux des communes du Vallon. Reportage au sein de services communaux qui n’ont rien de la caverne d’Ali Baba, mais qui recèlent quelques objets d’importance.
En majorité, ce sont des clés, des bagues, des bijoux, parfois des lunettes ou des vélos, mais des objets plus volumineux ou plus étranges, un appareil photo et tout son attirail, un drone, une valise et son contenu, des smartphones ou encore un marteau-perforateur sont également orphelins de leurs propriétaires au bureau des objets trouvés de la commune de Val-de-Travers. Secrétaire de direction au dicastère de l’administration et de la protection de la population (DAPP), Maria Hoya nous fait « visiter » la pièce où sont soigneusement rangés et étiquetés tous ces objets, ainsi que le local où reposent la douzaine de vélos, retrouvés sur le territoire communal.
En grande majorité, ce sont les services communaux qui nous apportent des objets, notamment trouvés dans des bâtiments de la commune,
nous explique-t-elle, en citant en exemple espaceVal ou la piscine des Combes. Néanmoins, Maria Hoya reconnaît que régulièrement des citoyens amènent au bureau des clés ou signalent des vélos abandonnés depuis plusieurs jours. Les objets sont alors répertoriés sur le site internet de la commune, sauf les sommes d’argent, ce qui paraît évident.
Le délai légal de conservation des objets trouvés est de cinq ans. Ainsi, ce sont environ 250 objets qui dorment dans les caisses de l’administration communale de Val-de-Travers. Un chiffre tout autre à celui de la commune de la Côte-aux-Fées.
L’administratrice, Patricia Rosselet Pianaro, avoue que le volume d’objets trouvés représente un carton et qu’il est principalement composé de clés.
Cette année, on nous a rapporté une paire de lunettes par exemple,
expose-t-elle, en ajoutant qu’il est rare que des personnes viennent se renseigner au guichet. Toutefois, l’administratrice a souvenir de quelques porte-monnaie ayant retrouvé leurs propriétaires grâce à la carte d’identité à l’intérieur. à Val-de-Travers, on tente parfois de jouer les détectives, comme avec des gourmettes.
Lorsque nous avons un prénom et une date, nous essayons de croiser ces éléments avec la base de données du contrôle des habitants,
détaille Maria Hoya en avouant que, souvent, la démarche fonctionne.
Revaloriser les objets
Un travail de recherche du propriétaire qui est aussi mis en œuvre en ce qui concerne les clés « patentées ». Celles-ci sont transmises aux émetteurs, les fabricants de clés, pour vérification d’enregistrement dans les fichiers, puis si possible redonnées aux gérances immobilières. Toutefois, Maria Hoya tient à faire un peu de prévention.
Il y a dix jours, nous avons reçu une clé avec l’adresse annotée dessus. Cela est à éviter,
souligne-t-elle. Certes, il a été aisé de restituer la clé, mais celle-ci aurait aussi pu arriver dans les mains d’une personne moins bien intentionnée. Au bureau des objets trouvés de Val-de-Travers, on perçoit une véritable importance de redonner ces objets. Maria Hoya rappelle qu’en plus du site de la commune, la possibilité de venir au guichet existe et que les objets sont aussi affichés sur la page Facebook communale. La secrétaire de direction du DAPP avoue une vraie satisfaction lorsque le ou la propriétaire est retrouvé, notamment quand l’objet en question possède une valeur sentimentale.
Cependant, ce n’est pas le destin de tous ces objets trouvés. En effet, Maria Hoya estime à environ 25% la part des objets restitués. Conformément aux directives légales, passé le délai de cinq ans, l’objet trouvé peut être réclamé par le citoyen qui l’a apporté à la commune, mais à part les sommes d’argent, ce cas est rare. Ainsi, la commune de Val-de-Travers cherche à revaloriser au mieux ces différents objets.
Les vélos sont remis en état par l’Atelier Phénix avant d’être donnés à l’Association Velafrica,
détaille Maria Hoya. Les lunettes sont, elles, apportées à Gargantini Optique qui les transmettra à Pro Senectute. Pour ce qui est des appareils électroniques et en raison d’une obsolescence programmée, ils sont donnés à ECOVAL après quelques années pour être revalorisés. Les clés et autre objets non réclamés sont eux envoyés à « la ferraille » et détruits. à la Côte-aux-Fées, Patricia Rosselet Pianaro nous explique qu’après le délai de cinq ans, les objets trouvés sont également détruits en raison de leur faible valeur.
Si nous avions des choses importantes, nous les donnerions certainement à des associations, comme Cora,
développe-t-elle, en soulignant qu’en sept ans, elle n’a pas souvenir d’appareil de valeur. En trente ans, Maria Hoya se souvient, elle, d’objets plus incongrus, comme un déambulateur ou un dentier.
Je me suis toujours demandé comment cela était possible de perdre son dentier,
sourit-elle avec étonnement. Nous ne saurons pas si son ou sa propriétaire l’a retrouvé.
Gabriel Risold
Les Verrières
La commune des Verrières ne dispose pas de service des objets trouvés et incite ses citoyens à s’adresser à la police à Fleurier.