Les étoiles du Courrier : *Izquierdo **Fabien ***Butkevich

Juger ce qui se passe sur le terrain

Pendant qu’un tribunal public s’est installé pour juger avant l’enquête en cours l’entraîneur Luiz Souza (mis en cause par Swiss Sport Integrity pour des manquements à l’éthique supposés envers ses joueuses), Valtra continue de jouer sa peau dans l’élite avec l’intérimaire Romeu Beltramelli à sa tête. Le volley étant un sport, ce ne sont ni l’absent Souza ni les dirigeants que nous jugerons dans notre suivi mais bel et bien les joueuses à l’œuvre sur le terrain. Si certaines savent déjà qu’elles ne joueront plus au Vallon l’an prochain quoi qu’il arrive, c’est pourtant à elles que revient la responsabilité de se battre pour les intérêts sportifs du club. En vous présentant cette confrontation – avant que n’éclate cette affaire –, nous avions souligné la supériorité de Valtra dans tous les compartiments du jeu. C’est ce qui lui avait notamment permis de gagner ses deux rencontres de championnat régulier contre cet adversaire de Toggenburg. Cette supériorité intrinsèque, on l’a enfin revue en début de match, samedi lors de l’acte 2. Hélas, cela n’a duré qu’un set et demi.

Une équipe sans caractère face à l’adversité

Alors que les Saint-Galloises ont eu grand mal à se « mettre dedans », Valtra a fait preuve d’implication sur les premières balles et s’est logiquement approprié la première manche sur le score de 19-25. Face à un adversaire timide et sans véritable répartie, les filles du Vallon ont continué à être régulières jusqu’à mener 10-15 dans le set suivant. À ce moment-là, on s’est dit que si les joueuses ne se sabotaient pas elles-mêmes, elles gagneraient aisément cette manche puis ce match. Or, elles ont perdu cette manche et ce match. Faites-en les déductions qu’il vous convient. Comment ont-elles pu laisser filer ce deuxième set 25-23 alors qu’elles avaient tout entre les mains pour le remporter ? Incroyable ! Et ce n’est pas uniquement « un jeu » qu’elles ont perdu, c’est à ce moment-là qu’elles ont perdu pied… et la partie. Alors pourquoi ? Car cela a placé les joueuses face à leur principal problème : cette équipe n’a pas de caractère ! Dès qu’un concurrent montre les muscles, elle prend peur, elle est déstabilisée et comme tétanisée, elle en perd ses moyens. En agissant de la sorte, les Vallonnières offrent aux autres le pouvoir de décider de l’issue de la rencontre.

Collectivement faillible et boiteux !

Or, pour gagner des matches, c’est à elles et à elles seules de prendre la décision de le gagner et de ne pas laisser d’autres choix à l’adversaire. Mais ce n’est pas quelque chose qui est possible à faire quand on est pétries de doutes. Car oui, cette équipe est pétrie de doutes et elle ne sait pas où elle va. Comme personne ne lui dit où avancer, elle n’avance pas. Ce qui crée parfois même quelques petites tensions sur le terrain. Mais en fait, c’est à qui de prendre son destin en main ? Dans ce match, les Vallonnières se sont peu à peu effacées lorsque Toggenburg est entré dans la partie dans le deuxième set. Et la perte de celui-ci les a fait totalement s’écrouler. Leur adversaire a ainsi pu prendre l’ascendant en toute décontraction pour remporter les manches trois et quatre 25-16 puis 25-20 (1 h 34 de jeu). Si Valtra n’a pas totalement mis la tête sous l’eau, c’est uniquement grâce à quelques initiatives personnelles victorieuses. Mais collectivement, ça reste beaucoup trop faillible et boiteux ! Troisième et possible dernier duel ce samedi à espaceVal, 13 h 30.

Kevin Vaucher