Aleix Toda Mas en veut toujours plus. Normal ! Quatre ans après sa venue réussie en Suisse, cʼest un sportif et un travailleur appliqué. Pour que son équilibre soit encore plus fort, il souhaiterait que sa compagne, qui vit toujours en Catalogne, le rejoigne sur ses nouvelles terres.

Ce sera peut-être la prochaine étape mais elle ne parle pas français. Et cʼest une langue difficile à apprendre rapidement,

sʼégosille-t-il dans un accent chantant. Lui, cʼest grâce à Sébastien Racine ainsi quʼà sa famille quʼil parle aujourdʼhui très bien notre langue.

Prendre racine !

À la suite dʼune rupture amoureuse, je suis venu tout seul en Suisse. Jʼavais envie dʼaventure et envie de mʼouvrir à un nouvel environnement. Cʼest pour cette raison que jʼai privilégié la poursuite de mes études à Lausanne plutôt que dans le Colorado, où jʼaurais aussi pu aller. Je communiquais uniquement en anglais quand je suis arrivé. Et puis jʼai eu la chance de tomber sur la famille Racine qui mʼa accueilli comme un fils. Dʼautres personnes comme Grégoire Fatton ont aussi participé à mon intégration. Je les remercie énormément pour ce quʼils ont fait.

Si lʼhomme de bientôt 33 ans (il les aura le 17 juin prochain) est un toréador baskets aux pieds, cʼest tout le contraire dans la vie de tous les jours. Il ne perd jamais son sourire, ni ce plaisir flagrant de vivre la vie quʼil vit aujourdʼhui. à croire que le toréador a un cœur dʼor !

Richemont, un groupe qui le fait « courir » en Suisse

Un cœur dʼor et une tête solide ! Le Catalan possède un master en intelligence artificielle et cʼest ce qui lui a permis dʼouvrir les portes de lʼEPFL en août 2018.

Je voulais y faire un doctorat mais jʼai trouvé un très bon poste chez Richemont et je travaille dans ce groupe depuis trois ans maintenant. Je suis dans le secteur de la recherche et de lʼinnovation.

Il travaille le plus souvent à Valfleurier (Buttes) mais il se déplace partout en Suisse dans les différentes filiales du groupe (Cartier, Vacheron Constantin,…). Pour se rendre à Valfleurier, il se déplace souvent à vélo depuis son domicile covasson. Cʼest, pour lui, une bonne façon de commencer la journée. Et à midi, il profite souvent de sa pause dʼune heure pour aller faire une petite sortie dans les environs.

Cʼest lʼun des avantages dʼavoir une douche au travail,

savoure-t-il.

« Courir, tout le monde trouvait ça inutile ! »

Qui aurait pu croire que lʼenfant du village catalan de Montroig, connu pour ne pas être un partisan de sport, en serait à filer en douce durant la pause de midi pour sʼenfiler un peu de dénivelé dans les pattes ?

En tout cas pas moi,

laisse-t-il échapper en rigolant.

Jʼai fait un peu de foot plus jeune mais je ne me suis pas particulièrement illustré. Et courir, certainement pas ! Tout le monde trouvait ça inutile.

Cʼest donc à 23 ans seulement quʼil a commencé à solliciter ses jambes « pour le plaisir ». Pour son premier duathlon (vélo et course à pied), il a pris la troisième place. Une année plus tard, il gagnait son premier trail.

Pour le mauvais footballeur que jʼavais été, ça me changeait de gagner une compétition. Jʼai compris que jʼavais trouvé mon sport et je me suis entraîné tous les jours à partir de là.

La sélection catalane dans le viseur

Les bons résultats lʼont poussé à maintenir ses efforts et il lui arrive de faire deux séances par jour actuellement. Cette constance porte ses fruits avec notamment une double victoire en coupe de Catalogne (ultra-trail) et de bons classements sur les étapes du BCN Tour cette année.

En 2013, jʼai bénéficié des conseils dʼun coach durant deux ans et jʼai appris à bien mʼentraîner. Jʼadore lire des publications sur les différentes façons de progresser. Je ne sais pas jusquʼoù cela va me mener mais je ne veux pas avoir de regrets. Je me donne à fond. Si je peux intégrer la sélection catalane un jour, ce sera déjà un grand aboutissement pour moi.

À bientôt dans lʼarène !

Fin juin, Aleix Toda Mas participera à la course longue distance de Lavaredo en Italie (120 kilomètres). Il pourra mieux cerner où il se situe sur la scène internationale en termes de niveau. Le toréador de Catalogne saura-t-il taper juste ?

Je lʼespère mais on verra bien. Je ne planifie rien. Tant que jʼai le physique pour courir et mʼémerveiller en montagne, je serai satisfait,

esquisse-t-il en arborant son légendaire sourire.

Pour conclure jʼaimerais vous remercier car je trouve que vous êtes motivant au Courrier grâce à vos articles sur les sportifs et les courses de la région. Cʼest inspirant et motivant.

Avec plaisir et à bientôt dans lʼarène, toréador !

Kevin Vaucher