Le Courrier impacte un demi-million de lecteurs
Journal régional ne rime pas nécessairement avec impact régional limité. Des réalités locales et des projets locaux peuvent trouver une résonance au-delà des frontières vallonnières. Il « suffit » de chercher un peu, d’avoir des idées, d’aller sur le terrain et de trouver une bonne façon de les faire partager. On propose et les lecteurs disposent ! C’est à eux, ensuite, qu’appartient la manière d’accueillir un reportage et de le partager autour d’eux. Si ce partage était effectivement restreint à une zone géographique avant l’avènement d’internet et des réseaux sociaux, le territoire numérique offre une terre de partage infinie aujourd’hui. L’une des dernières publications Facebook du Courrier a ainsi atteint 500’000 personnes en deux semaines à peine. Réflexion.
Ahhh… les réseaux sociaux, ils ont un charme fou ! Ils permettent aussi bien de répandre des idées et des informations nauséabondes que de jouer le rôle important de vecteur de projets utiles. Ils permettent aussi la multiplication des canaux d’expression. En temps de guerre, ils permettent de contrer la propagande des belligérants et offrent une certaine transparence (en plus du précieux travail des reporters de guerre). Là où certaines voies officielles sont submergées pas des discours formatés et semblables, ils ouvrent à la diversité d’opinion. Pour le meilleur et pour le pire mais tel est le prix de la liberté d’expression. Après tout, à chacun de faire le tri dans ce qu’il trouve sur internet. Un espace de liberté n’empêche pas la mobilisation de notre esprit critique. De plus, en évacuant leur haine dans le monde immatériel du net, certains deviennent sans doute plus tempérés dans la vie réelle. Tout est toujours question d’interprétation et je préfère y voir le positif que le reste.
Internet, un moyen d’information complémentaire depuis 1995
Le numérique a progressivement changé la façon de consommer l’information. Et la presse a donc dû se résoudre à partager son gâteau de recettes publicitaires avec les nouveaux arrivants. Selon plusieurs études mondiales sur le sujet, notamment américaines, le plateau de la presse écrite a été atteint entre 1975 et 1990. Dès 1990, la part de la presse s’est massivement amoindrie. Elle a d’abord été grignotée par l’essor des médias audiovisuels avant qu’internet s’en mêle. D’abord via les sites internet standards ‒ Le Monde a lancé son service d’info en ligne dès 1995 ‒ puis via l’apparition des réseaux sociaux. Et ceux-ci ont aussi fait des « petits » au fil du temps. On peut citer Facebook, twitter, Instagram ou plus récemment TikTok par exemple. La crise financière de 2007/2008 a accéléré ce phénomène de migration de la publicité. En 2010, la part de gâteau de la presse écrite n’était plus que de 30% déjà. En 2018, elle franchissait à peine la barre des 5% (7%). Imaginez donc les bouleversements vécus pour des titres légendaires mondialement et localement.
Une communauté de « Courrieristes » qui ne cesse de croître
Le Courrier existe depuis 1854. Il en a vu des guerres. Désormais, le journal du Vallon est tiré à 7250 exemplaires. Et même s’il bénéficie d’un statut un peu particulier ‒ les habitants restent très attachés à leur journal et attendent de le voir chaque jeudi dans leurs boîtes aux lettres – il n’en est pas moins confronté aux mêmes obstacles et aux mêmes challenges à relever. Sa présence plus marquée sur les réseaux sociaux devenait donc urgente pour consolider ses liens avec toutes les générations de Vallonniers et de Vallonnières. Les efforts réalisés sur Facebook et Instagram ont été intensifiés ces derniers mois. Il reste encore du travail mais c’est maintenant devenu une plateforme d’information complémentaire au journal (papier) appréciée. Sans oublier que les réseaux sociaux du Courrier sont ‒ avec l’abonnement ‒ les seuls moyens d’avoir accès au contenu du journal pour des personnes qui s’intéressent au Val-de-Travers mais qui n’y habitent pas ou plus. Sur Facebook, une large majorité des « Courrieristes » (suiveurs de notre page) viennent du Vallon. Et une partie d’entre eux viennent d’un peu plus loin (La Brévine, Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds, Colombier, canton de Vaud…).
Le Courrier suivi dans dix pays différents grâce à Facebook
Il est intéressant de noter également que nous avons des « Courrieristes sans frontière ». La Suisse puis la France sont les deux pays où les gens suivent le plus nos reportages sur Facebook. Logique. Mais plusieurs dizaines de personnes ont aussi un œil sur nous depuis plus loin. L’Italie, la Belgique, le Portugal et l’Espagne en tête. Suivent ensuite le Canada, l’Algérie, la Côte d’Ivoire et la Tunisie. Merci à elles ! De plus, chacun de nos suiveurs peut partager nos reportages avec sa propre communauté (ses propres « amis ») d’un simple clic. Ceux-ci peuvent ensuite en faire de même s’ils le souhaitent et une information peut ainsi très rapidement augmenter sa visibilité et toucher un maximum de personnes. C’est ce qu’on appelle « faire le buzz ».
En général, ce sont les actualités choquantes, négatives ou violentes qui font le buzz sur internet. Le 24 mai dernier, nous avons réussi à le faire avec un reportage immersif positif et utile concernant l’association SOS faons Neuchâtel. Ses bénévoles utilisent des drones avec caméras thermiques pour localiser les jeunes faons dans les champs et les sauver avant que les agriculteurs ne passent la faucheuse. Un service 100% gratuit qui a reçu un grand soutien puisque notre reportage a été partagé 2500 fois, touchant plus de 385’000 personnes en dix jours et quelque 500’000 en deux semaines. Suite à cela, l’agenda de l’association s’est très vite rempli pour la période des fauches qui bat son plein. Et le Courrier est satisfait d’avoir pu mettre en pleine lumière ce projet porté par Aurore Lecerf. À quand le million… et le site internet optimisé du Courrier ? Bientôt, peut-être…
Kevin Vaucher