Les Verrières : le Courrier à l’épreuve du gymkhana en tracteur !
Ce week-end, les Verrières vivent deux journées de fête autour de la famille et de « l’univers paysan ». Outre la présentation d’animaux de la ferme, le concert des Alpinvagabunden, de la soirée roastbeff frites (plus de 100 personnes inscrites), l’attractivité du week-end réside aussi dans le gymkhana en tracteur. Soit cinq épreuves de précision, d’adresse et de rapidité à bord de différentes machines utiles aux agriculteurs. Le Courrier, via son journaliste Kevin Vaucher, s’est essayé à l’exercice. Alors, est-il prêt pour une reconversion ?
Ce samedi 19 août, les qualifications du gymkhana avaient lieu sur le terrain de cet événement familial et champêtre, situé au dos du stand de tir des Verrières. Comme une vingtaine de concurrents, je me lance sur ce parcours en 5 postes. Contrairement à bon nombre d’entre eux, je ne suis pas agriculteur et il est rare que je manie les machines agricoles lors de mes reportages. Et encore moins quand je me trouve dans la rédaction du Courrier. Notez qu’il aurait été intéressant de faire l’expérience pour savoir si nos grosses machines d’imprimerie font plus de bruit que les « bolides agricoles ».
Les 5 épreuves à réaliser
Sur ce gymkhana, tout commence d’abord « en douceur » avec les mamelles d’une vache (factice). Il faut extraire un maximum de lait en 3 minutes. Place ensuite à un labyrinthe tracé sur une remorque. Au volant d’un tracteur, il faut jouer avec les commandes et le terrain pour mener la balle au bout du circuit puis l’envoyer dans un seau. « Si vous dépassez un certain temps ou si vous faites tomber la balle, vous aurez des pénalités. » Sévère les juges ! Ensuite, il y a la bascule où il faut réussir à se maintenir à l’équilibre avec un tracteur en moins de deux minutes. « Si vous tapez les bords, vous serez pénalisé. »
Encore ? il ne rigole pas Lloyd, membre de l’Amicale du concours hippique des Verrières (CHV), organisatrice de l’événement. Il y a aussi le poste de la pelle mécanique où il faut piocher des balles de tennis dans un bassin puis pivoter pour les faire tomber dans un petit tuyaux. Finalement, le parcours se termine dans une nouvelle machine à bras articulé où il faut parcourir le plus rapidement possible les sinuosités d’une barre de fer avec un anneau, sans jamais la toucher. Sinon… pénalités bien sûr ! Allez, c’est parti !
Un début surprenant, et si je me qualifiais pour les finales ?
Ces épreuves ont été concoctées par l’Amicale du CHV en s’appuyant sur leur imagination ainsi que sur les jeux officiels. Oui, il existe un championnat cantonal et national de gymkhana en tracteur. Le championnat suisse se dispute aujourd’hui même en Argovie et l’un de mes juges du jour, Christophe Schneiter, fait partie des deux Neuchâtelois qualifiés pour la compétition. Ils sont 64 en lice. Allez Christophe ! De mon côté, je déjoue tous les pronostics sur la première épreuve aux Verrières. J’extirpe plus de 5 litres de lait des mamelles de la Prim’Holstein devant une assemblée surprise. Je viens faire la traite avec vous ce soir ?
Reprenons plutôt notre sérieux car vient le tour de la bascule. Grâce aux conseils de Christophe, je parviens à trouver l’équilibre dans le temps imparti. « Une minute et 55 secondes, c’est tout bon ! à ce rythme, vous avez une chance de vous qualifier pour les finales de dimanche (dès 14h30). » Oui mais ça c’était avant le triptyque technique où il fallait avoir de bonnes bases au volant de machines agricoles pour s’en sortir. Contre toute attente encore, je réussi à enfiler une première balle de tennis dans le tuyaux en 30 secondes. Avant de perdre irrémédiablement des points épreuve après épreuve…
Bilan et négociation de mon classement…
Au bout des 5 épreuves, mon bon début de gymkhana n’est plus qu’un lointain souvenir. Après m’être emmêlé les pinceaux avec les joysticks de la pelle mécanique, j’ai péché au maniement de la remorque, attachée au tracteur, et sur laquelle il fallait qu’une balle de foot se sorte d’un labyrinthe grâce à mes manoeuvres. J’y suis malgré tout parvenu mais très loin des meilleurs temps des agriculteurs, habitués à l’exercice. C’est un métier et je m’en suis bien rendu compte. Au volant de leurs machines, les agriculteurs et les agricultrices sont de vrais artistes. Malheureusement, leur talent est moins mis en évidence au quotidien que d’autres métiers.
Ceci car ils travaillent dans des champs, loin de la lumière des projecteurs, mais il ne faut jamais oublier de souligner leurs compétences pointues et l’utilité de leurs activités. Dans ce gymkhana, il s’agit de jeu. Or, dans la vie de tous les jours, ce travail nourrit la population au bout de la chaîne. Voilà mon bilan textuel de l’expérience. Et pour mon bilan comptable, ma deuxième partie de parcours me prive naturellement des finales (ce qui n’était pas le but). Il ne reste plus qu’à se mettre d’accord sur le nombre de points. Une subtile négociation commence avec Christophe Schneiter…
Kevin Vaucher : Merci pour l’accueil !