Pro Natura, WWF, FNPR
Pour que l’Areuse reste une rivière vivante
Le canton de Neuchâtel demande enfin aux entreprises électriques du canton de respecter la loi fédérale exigeant le respect d’un débit minimal dans les rivières, garantissant la survie des poissons. Pro Natura, le WWF et la fédération neuchâteloise des pêcheurs en rivière (FNPR) demandent aux exploitants des centrales hydroélectriques sur l’Areuse, de respecter la loi et d’accepter cette décision.
Adoptée en 1991, la loi fédérale sur la protection des eaux demande que les centrales hydroélectriques respectent un débit minimal, destiné à assurer la survie des poissons. Les exploitants de ces centrales avaient jusqu’à 2012 pour se mettre en conformité avec cette loi. Onze ans après le délai fédéral, le canton de Neuchâtel demande, en cet automne 2023, aux exploitants des centrales électriques sur l’Areuse, de se mettre en conformité avec la loi d’ici à… 2028 ! Nos associations ont demandé aux exploitants des centrales hydroélectriques de l’Areuse de respecter la loi et d’accepter sereinement cette décision (qui leur aura tout de même permis de gagner 16 ans par rapport à ce que demandait la Confédération).
La FNPR, Pro Natura et le WWF ont donc écrit aux autorités cantonales, ainsi qu’aux exploitants des centrales, pour demander l’application de la loi fédérale dans les meilleurs délais. En effet, à une époque où l’eau des rivières devient plus rare et plus chaude, il est important de trouver des solutions pour que la production d’électricité n’assèche pas totalement les rivières. Rappelons qu’en Suisse les cours d’eau sont sous forte pression et que l’eau est le milieu vital des poissons qui n’ont nulle part où aller en cas d’assèchement, même temporaire, de leur rivière. La loi fédérale représente justement un compromis entre deux enjeux d’égale valeur : la conservation de la biodiversité et la production d’énergie renouvelable.
Les centrales hydroélectriques de l’Areuse appartiennent aux collectivités publiques, notamment aux communes, qui répètent à l’envi combien elles s’engagent pour plus de durabilité. Elles ont donc un devoir d’exemplarité et à ce titre devraient avoir à cœur d’agir proactivement en faveur de l’environnement.
En effet, le manque à gagner résultant du turbinage d’une moindre quantité d’eau n’atteint que quelques pourcents. Il est de plus compensable par une modernisation des installations et une politique volontariste en matière de diminution de la consommation de courant. Nous attendons donc qu’elles appliquent la
réglementation fédérale, comme tout un chacun est tenu de le
faire.
WWF Neuchâtel