Qui se cache derrière la porte de vos Free Go?
Il y a quelques mois, l’un des deux frigos participatifs vallonniers de l’association Free Go a failli disparaître faute de bénévoles. Mais l’engagement de nouvelles forces vallonnières a permis de garder sa porte grande ouverte pour la population. Une excellente nouvelle face à l’inflation généralisée et à l’augmentation du prix du panier de courses. Nous avons rencontré la nouvelle responsable des bénévoles du Vallon, Christelle Tüller qui a eu le « déclic » en avril dernier.
« J’ai lu et entendu que le Free Go du Cora allait fermer si des bénévoles n’étaient pas trouvés pour s’en occuper. Je ne pouvais pas m’y résoudre et j’ai décidé d’agir en conséquence pour le sauver. Pour moi, la solidarité est une valeur qui compte », dépose Christelle Tüller. La jeune femme de 33 ans peut désormais s’appuyer sur un groupe de six volontaires pour s’occuper des quelques tâches de maintenance indispensables à la gestion de frigos en libre-service.
Se faire (mieux) connaître
« Il faut contrôler la température, les nettoyer, aller chercher les marchandises, les emballer, les dater et les déposer au Cora et à l’Atelier Fil où se trouvent nos deux emplacements. » Christelle a créé un groupe Whats’App pour faciliter la planification des opérations. Elle et son équipe essaient également de faire de la pub sur les réseaux sociaux pour faire connaître leurs Free Go qui aident les plus démunis à se nourrir et qui luttent contre le gaspillage alimentaire. « Ce qui me plaît particulièrement dans cette initiative, c’est qu’on enlève l’étiquette qui dit ‹ je suis dans le besoin ›. C’est discret et ouvert à tous. »
Impuissant face à la forte demande
Les personnes qui le désirent peuvent déposer des aliments qui profiteront à d’autres. L’association base aussi son action sur la mise à disposition d’invendus. Malheureusement, cela ne suffit pas pour remplir en quantité suffisante les deux « garde-manger ». « Nous avons deux partenaires réguliers d’invendus seulement : la Boulangerie de La Brévine et le P’tit Mag de Saint-Sulpice. La pisciculture de Môtiers nous donne de temps en temps du poisson et Le Foyer de Buttes veut aussi nous aider en nous donnant des produits hors date de consommation. »
Cohabiter avec le Panier Solidaire (notamment)
Mais contrairement à d’autres cantons, comme Vaud, celui de Neuchâtel ne permet pas la mise à disposition publique d’aliments « périmés ». Et ceci, bien que certains soient encore tout à fait comestibles plusieurs jours après la date de péremption. « La présidente de l’association Marilyn Béguin est actuellement en train de négocier afin d’avoir une autorisation spéciale », précise Christelle Tüller. Surtout, une partie des commerçants du Val-de-Travers distribuent déjà leurs invendus à une autre association, à savoir le Panier Solidaire. Lui aussi est d’ailleurs en manque de nourriture face à l’incessante augmentation des besoins.
Accompagnée par ses deux fils
Même si tout n’est pas facile, celle qui vient de reprendre le poste de présidente du comité d’école de Saint-Sulpice continuera à se battre pour aider les autres. « Ça commence à prendre. De plus en plus de Vallonniers viennent déposer des légumes de leur potager par exemple. » Elle-même en apporte dès qu’elle peut, accompagnée par ses deux fils Tayron et Sacha. « C’est important de leur inculquer l’entraide et l’anti-gaspi. J’aimerais qu’ils comprennent qu’avec l’envie d’aider gratuitement on peut donner le sourire aux gens qui nous entourent. Un pas après l’autre, on finit toujours par y arriver. » Et toutes les portes finissent par s’ouvrir…
Kevin Vaucher