Centre culturel du Val-de-Travers
Le mythe de la Vouivre revisité et mis en musique
Pour célébrer ses 45 ans, le Centre culturel du Val-de-Travers présentera un conte musical « La Vouivre », lors des prochains week-ends. L’œuvre, création originale du compositeur Steve Muriset, invite le public à s’immerger dans les légendes entourant cet animal mythologique de la région. Première, demain soir vendredi à Couvet.
À défaut d’avoir pu fêter en 2020 ses 40 ans en raison de la pandémie, le Centre culturel du Val-de-Travers (CCV) a choisi de marquer le coup de son 45e anniversaire en présentant un spectacle original, s’attaquant à un sujet remontant à des temps bien plus anciens : la Vouivre. « Des premières mentions du mythe à Saint-Sulpice datent du 14e ou du 13e siècle », note Steve Muriset, créateur et directeur artistique de cette production. « Un sujet tout indiqué », ajoute Olivier Pianaro, président du CCV. En effet, ces derniers résident dans le village qui aurait abrité la légendaire bête.
Le directeur artistique du spectacle reconnaît que cette collaboration avec le CCV fut une aubaine pour travailler, avec une grande liberté, sur ce thème. « Nous ne voulions pas le brider », complète Olivier Pianaro. Ainsi, Steve Muriset a pu explorer ce mythe de son village. « Ce sujet est du pain béni », s’exlame-t-il.
J’avais vraiment envie de travailler sur une des rares légendes romandes avec un animal mythologique
Steve Muriset
Pour ce faire, le compositeur s’est allié à la conteuse Corine Müller, passionnée par les légendes régionales, pour l’écriture du livret.
Mélanges de légendes
Pendant quelques mois, Corine Müller et Steve Muriset ont ainsi entrepris des recherches et constaté de nombreuses histoires et légendes autour de cette Vouivre dans l’Arc jurassien. « Nous avons collecté plusieurs éléments, afin de ne pas nous restreindre à la version du Vallon », reconnaît le directeur artistique. Celle-ci est jugée quelque peu réductrice par Steve Muriset, « un être méchant que l’on tue », selon lui.
Pour ce dernier, il était plus intéressant de mélanger ces histoires autour de la Vouivre et d’essayer de comprendre l’origine de l’agressivité de la créature. « Une conséquence liée aux faits humains, ce qui peut en faire un conte très actuel au regard de notre période », relève-t-il, en soulignant que la simple lecture d’un conte mythologique est aussi possible. Même si certains passages sont tragiques, cela demeure accessible aux enfants.
Projet d’ampleur
Pour l’écriture des paroles des chansons, le compositeur s’est adressé à Ion Karakash et Mario Moruzzi. « Des auteurs aux styles totalement différents, ce qui apporte du contraste », estime Steve Muriset. Le spectacle proposé par le CCV voit les choses en grand, plus de septante personnes composent la partie artistique entre musiciens, choristes, récitante et marionnettistes. « Je suis très enthousiaste de ce projet qui s’est déroulé dans une ambiance fantastique », avoue le directeur artistique qui est un peu comme l’homme-orchestre œuvrant aussi à la composition et à la mise en scène.
Président du CCV, Olivier Pianaro reconnaît aussi l’ampleur de cette production, dont le début de l’écriture a commencé à l’été 2023. « Il est tout aussi exigeant de trouver des choristes que des fonds », sourit-il, soulignant le soutien de la commune de Val-de-Travers, ainsi que d’autres fondations. Le président du CCV avance un budget à six chiffres pour ce spectacle, qui a bénéficié aussi des soutiens matériel et humain des autres acteurs culturels du Val-de-Travers. « Gérer un projet spécifique au CCV par notre comité ne fut pas toujours aisé », ajoute-t-il. Au final, le CCV a réussi à proposer cette création originale à la population. Et, puisqu’il n’y a pas de réservation, Olivier Pianaro glisse le conseil de venir boire un verre au bar, tenu par Hors-Tribu, avant la représentation, afin d’être certain d’avoir une bonne place.
Gabriel Risold
La Vouivre, conte musical
Centre culturel du Val-de-Travers
Salle de spectacles de Couvet
Vendredis 7 et 14 février samedis 8 et 15 février à 20 h
Dimanches 9 et 16 février à 17 h
Ouverture du bar 1 h et de la salle 30 minutes avant les représentations
Prix au chapeau