À Jean-Nathanaël Karakash
Merci et bon vent !
« Seul un esprit éduqué et aiguisé peut comprendre une pensée différente de la sienne sans devoir l’accepter ! » Aristote. « Le choix du coeur »… Ainsi, aurais-je pu titrer cette lettre, cher Jean-Nat, tant l’option choisie témoigne de ta magnifique noblesse d’âme. Veuille donc bien accepter que je m’adresse à toi, sans prétention aucune, au nom de la population du Val-de-Travers et de celle du canton de Neuchâtel ! Ainsi, au nom de toutes et tous, merci et bon vent !
À l’heure où tu liras ces quelques mots, tu auras cessé, temporairement ou définitivement, tes activités d’homme politique. Tu auras mis un terme à ta fonction de conseiller d’État, exercée huit années durant, avec l’excellence que l’on sait, après six années aux commandes de la toute jeune Commune de Val-de-Travers, après quelques années de conseiller communal à Fleurier et plusieurs autres dans les rangs des législatifs de Môtiers et de Fleurier. Bref, plus de vingt années d’engagement politique électif, avec pour seule ambition, la défense des idées qui sont les tiennes, au bénéfice de la région et du canton qui te sont chers, de leurs habitants surtout. Avec le succès que l’on sait !
Ainsi, entré dans la quarantaine il y a peu, promis à un magnifique avenir politique, la vie devant toi, tu choisis, avec ton épouse et tes filles, de prendre les chemins de traverse. Chapeau bas !
Merci Jean-Nat ! Tu auras été un extraordinaire représentant de notre région. Défenseur, serviteur, négociateur, conducteur et ambassadeur du Val-de-Travers puis du canton de Neuchâtel. Tout en demeurant fidèle à tes idées. À l’instar du mot de Régis Debray :
Les gens d’une seule idée comme ceux d’un seul livre sont toujours dangereux parce qu’ils sont simples. Or, tout ce qui est simple est faux !
L’âge où les certitudes s’effacent au profit des convictions…
Si l’on me demandait d’énoncer une seule de tes qualités, je serais bien emprunté, tant elles sont nombreuses. Ton intelligence, ta capacité de synthèse, ta puissance de travail, ta connaissance et ta maîtrise des dossiers, ton éthique professionnelle forcent le respect et suscitent l’admiration de tous. Croiser ton chemin nourrit car, à chaque fois, tu nous entraînes et nous aspires vers ce « grand rêve d’avenir » cher à Jaurès. Ces années partagées avec toi figurent, pour tes nombreux collègues, au rang des faits et des relations qui entretiennent et génèrent la vie. Car, tu es l’homme du changement… Sans ta force de persuasion réfléchie, ton enthousiasme raisonné, tes argumentaires étayés, rien n’aurait été possible !
Aristote y fait allusion plus haut : tu es un homme « entier ». Non pas ces hommes politiques « entiers » et étriqués à la fois, enfermés dans leurs propres idées. Non, entier car tu crois en tes idées façonnées au gré de tes expériences de vie au profit d’une vision juste de la société. « Entier » élevé à un rang rarement atteint, grâce aux compétences qui sont les tiennes ! Et à la manière de vivre que tu as choisi de privilégier ! Grâce et en dépit de ton rang, toujours tu as su conserver cette empathie à l’égard de tes amis et connaissances. Tu as constamment voulu conserver cet indispensable contact avec la population. Dès que tu le pouvais, tu troquais la chemise-cravate pour le « T-shirt-jeans » afin de venir t’asseoir à la table de toutes et tous.
À ce degré d’excellence dans cette manière d’être et de faire, les postures partisanes estompent et, au contraire, subliment le consensus autour de la quête de l’épanouissement de tous. Ainsi, l’humanisme devient une valeur universelle. Non seulement, tu as porté haut la bannière du Val-de-Travers mais tu as été le digne porte-parole des gens de ce coin de Pays, avec volonté, courage, créativité, ouverture d’esprit et altruisme.
Merci et bon vent ! Mais surtout à bientôt… à moins que la Tanzanie, elle aussi séduite, te tende les bras au point de t’y faire rester, sachant que les prochaines élections présidentielles de cette jeune république auront lieu en 2025 !
Claude-Alain Kleiner