À l’Aigle, les apprentis prennent leur envol !
17, 18 et 19 mars : trois jours pour mieux comprendre leur métier. Trois jours sans patron durant lesquels les apprentis sont les seuls maîtres à bord. L’hôtel de l’Aigle a donné les clés de « sa boutique » à la jeunesse, le temps d’un week-end. Le principe est simple, c’est à eux de gérer l’établissement durant 48 heures. Gestion du budget et des commandes, élaboration d’un menu, décoration de la salle, réception des clients, service et tout ce qui va avec. Quel bilan tirer de cet envol dans les réalités du métier?
À mon arrivée au sein de l’hôtel de l’Aigle, je suis immédiatement accueilli par Chloé (18 ans) et Louann (17 ans). La première passe sa maturité commerciale et la seconde son CFC d’employée de commerce. Aucune fausse note dans la prise en charge du client, les deux jeunes filles sont accueillantes et se soucient aussitôt de ce qu’elles peuvent faire pour moi. Je réponds donc que je viens découvrir comment les six apprentis gèrent ces deux jours un peu spéciaux. Je n’ai pas poussé le vice à jouer le client mystère, j’agis donc « à découvert ».
10 heures : tout est sous contrôle
Dans la salle à manger, tout est prêt pour le service du dimanche midi alors que l’horloge vient à peine de dépasser 10 heures. Tout semble donc sous contrôle. Je vais faire un petit tour en cuisine pour voir si tout est aussi bien huilé. Tout se passe bien, le bateau ne coule pas par ici ? « On verra quand on fera les comptes », rigole le chef cuisinier Eric Stoudmann. L’homme n’est pas un apprenti. Il serait même à l’autre bout de la chaîne. « Je suis en retraite dans cinq mois », confie-t-il. Mais aujourd’hui, ce n’est pas lui qui tient la baguette dans sa cuisine.
Un travail de planification méconnu des apprentis
« Je suis uniquement là pour jouer le rôle de commis. Ce sont les apprentis Malaika et Dimitri qui se sont occupés de tout pour ce week-end. Je trouve que c’est une bonne initiative car cela leur permet de prendre conscience de tout le travail de planification qu’il y a derrière le métier de cuisinier. » Une tâche d’autant plus compliquée dans un établissement qui propose de l’hôtellerie et de la restauration. Un important groupe de touristes peut arriver à tout moment pour dormir et il faut avoir en stock de quoi les nourrir s’ils décident de manger au restaurant de l’hôtel de l’Aigle. La malice du destin a justement provoqué ce cas de figure vendredi soir.
Les générations X, Y et Z
Mais pas de quoi déstabiliser l’équipe d’apprentis qui a parfaitement su gérer cette bonne surprise. Pour les y aider, Julien est d’une aide précieuse. à 34 ans, ce Fleurisan, « un apprenti » un peu particulier, s’est posé dans l’établissement covasson il y a 17 ans. « Je suis apprenti, dans le sens que je valide l’article 32 de spécialiste en communication hôtelière. Plus clairement, je valide mes acquis en travaillant et en suivant un cours une fois par semaine durant deux ans. Comme je suis là depuis longtemps, je me suis un peu mis en retrait ce week-end », explique le « jeune vieux » du groupe. Les apprentis avaient préparé différentes choses autour du thème « Générations X, Y, Z ».
Fin du vol dans un nid de fleurs
Ces trois lettres font référence à trois générations différentes depuis 1960. Le X regroupe les personnes nées entre 1960 et 1979, le Y celles nées entre 1980 et 1994 et le Z celles de 1995 à 2010. Les trois générations sont représentées parmi les employés de l’hôtel de l’Aigle. « L’idée sous-jacente était de montrer qu’on peut se comprendre malgré des manières de faire et de penser qui sont différentes. » Un jeu autour de certains objets anciens était organisé tout comme une dégustation de Bubble Tea où il fallait deviner les saveurs de la boisson. « Au final, le menu spécial a été apprécié (dont un parmentier de canard), la décoration a fait beaucoup parler et les clients avaient le sourire. Donc, c’est top ! ». Et l’envol des apprentis s’est terminé en douceur. Non pas dans un nid de brindilles mais dans un beau bouquet de fleur. Celui déposé par le Jardin des Fées qui a apparemment apprécié sa visite.
Kevin Vaucher