À quatre, c’est mieux?
Samedi soir, c’est à quatre que le collectif «moitié moitié moitié» a occupé les planches du théâtre des Mascarons. Cécile Goussard, Adrien Mani, Matteo Prandi et Marie Ripoll sont quatre amis de la Manufacture, la Haute École des arts de la scène. Ils faisaient tous partie de la même promotion. Dans un premier temps, c’est leur appétit du kitsch, du ringard et de l’incongru qui les a rapprochés. Ensuite, ils se sont donné la main dans un premier spectacle commun en 2018. Depuis 2021, ils jouent leur seconde création «objectif projet».
Jouer à quatre, difficile ?
C’est cette saillie humoristique sur le monde de l’entreprise que le quatuor a jouée à Môtiers sous le regard notamment de François Renou. Ce chanteur et metteur en scène avait un double rôle samedi soir. Présent dans le public, il était le «regard extérieur» de la troupe. Comment définirait-il son rôle ? «Cela consiste à se mettre dans la peau d’un spectateur et à observer le spectacle pour noter ce que je vois et comment je réagis à leur jeu.» La visée finale étant de faire un retour aux comédiens afin d’affiner et d’ajuster la pièce si nécessaire.
Créer le décalage en chantant
Forcément, être quatre sur scène demande un sens du timing millimétré et une coordination parfaite avec ses acolytes. «Et pour corser un peu le tout, il y a aussi des extraits chantés», étaie celui qui est aussi le coach vocal du quatuor. C’est son second costume dans le spectacle. «Je leur ai fait travailler la voix pour que ce soit un minimum joli à l’écoute et qu’ils marquent une rupture nette avec le reste du spectacle.» Le passage au chant doit entraîner un décalage et une mise à distance temporaire avec l’histoire racontée. On ne le répétera jamais assez, faire rire est un art et à quatre, c’est forcément mieux !
Kevin Vaucher