Accordéon
Julien Oppliger a fait danser Termignon
Il y a deux semaines, l’accordéoniste vallonnier Julien Oppliger était invité à la 22e édition du Festival national d’accordéon de Termignon, en Savoie. Retour sur cet événement où ce passionné amateur a partagé l’affiche avec des professionnels de l’instrument.
Depuis 23 ans, le village de Termignon, dans la vallée de la Maurienne en Savoie, danse au rythme, durant une semaine, de l’accordéon et de son Festival national.
La 22e édition, qui s’est déroulée du 20 au 26 janvier dernier, a accueilli plus de 5000 visiteurs et 11 groupes ou artistes, dont le Vallonnier Julien Oppliger. « C’était une semaine hyper-intense avec six soirs de concerts, dont deux soirées de gala, mais hyper-sympathique », relate-t-il. La manifestation est clairement la plus importante à laquelle le musicien amateur, habitant Travers, a été convié.
Sur l’affiche, il côtoyait des accordéonistes et des musiciens professionnels, comme Frédéric Deschamps, professeur d’accordéon de renommée mondiale. La programmation est à 80% française, puis composée d’artistes étrangers invités. « Musicalement, je ne pensais pas avoir ma place avec mon manque de technique. Mais le public a apprécié ma simplicité et aussi mon style suisse avec trois accords », avoue en plaisantant Julien Oppliger.
Pour le passionné, cela fut une fierté d’être aux côtés de musiciens « fous » capables de jouer un répertoire allant du bal musette aux titres rock. « Mon registre est plus franchouillard, genre : saucisson, pain, fromage », rigole celui qui joue depuis ses huit ans.
Rencontrer le public
Le Bayardin d’origine de 26 ans, plus habitué à jouer dans les fêtes villageoises et les maisons de retraite, a été invité en Savoie via un concours de circonstances. Pour le jubilé de carrière, l’accordéoniste de France voisine Daniel Girard, qu’il connaît depuis plusieurs années grâce à l’ancienne tenancière de l’Auberge des Fées à Buttes, donne son nom aux organisateurs. Ces derniers se trouvent être aussi ceux du Festival de Termignon.
« Ils m’ont contacté après ce jubilé. C’était une belle opportunité de me faire connaître et découvrir autre chose », explique-t-il, en notant l’importance de l’accordéon dans la culture populaire française. « Le bal musette, c’est quelque chose de sacré », ajoute-t-il. Le Festival national a pour particularité d’inviter les musiciens à se produire dans les établissements du village. « Cela me convenait bien, car j’aime aller à la rencontre du public », détaille Julien Oppliger.
Un public qu’il a pu souvent croiser dans les rues de la station savoyarde, et qui venait le saluer, le remercier pour un concert. Des moments d’interactions avec les spectateurs qu’il retient en priorité.
Expérience enrichissante
L’amateur souligne également que la relation avec les autres musiciens, même professionnels, s’est très bien déroulée. « Tout le monde était à la même hauteur et il y avait de la bienveillance et un côté humain entre et pour chaque musicien », relate Julien Oppliger, en relevant l’aspect enrichissant de voir à l’œuvre ces artistes.
Une motivation pour perfectionner sa musique et sa technique, ainsi que pour participer à plus d’événements autour de l’accordéon. Celui qui travaille dans un restaurant de Fleurier a aussi la conviction d’aimer la scène et le spectacle. « J’aime divertir et donner le sourire aux gens », avoue-t-il, certain que l’expérience du festival portera ses fruits à plus ou moins long terme.
Mais, il ne jouera plus dans celui-ci, les invités étrangers ne l’étant normalement qu’une fois.
Gabriel Risold