Admirables et investies
Samedi à espaceVal. L’après-midi touche à sa fin quand une bouffée de soulagement gagne les tribunes vallonnières. Les 24 défaites à la suite ont fait fuir une partie du public mais les fidèles ont fini par être récompensés. Les filles de Valtra viennent de remporter leur première victoire de la saison. Le coach Plinio Sacchetti se tient la tête entre ses mains et l’émotion déborde un peu. Les remplaçantes courent vers le reste de l’équipe sur le terrain pour fêter ce moment ensemble. Puis, Sacchetti s’en va féliciter chacune de ses joueuses. Cet aboutissement victorieux, le club le prépare depuis longtemps, très longtemps. Ce qu’il n’avait pas vu venir en revanche, c’est la disparition de sa 1re équipe…
Valtra – Obwald 3-0 (25-23, 25-20, 25-22). Les étoiles du Courrier : *Masoura **Fernandes ***Mehmetaj
« Ça arrive tard mais je savais que mon équipe avait acquis le potentiel pour gagner. Elle aurait mérité que ça arrive plus tôt », rend immédiatement hommage à ses joueuses, le coach Plinio Sacchetti. Le technicien vallonnier savait de longue date qu’il avait du pain sur la planche pour arriver à faire grimper les échelons à sa jeune équipe. Cette « finale » de play-out s’est profilée un peu plus chaque jour, depuis septembre dernier. Valtra a progressé en cours de route, beaucoup progressé. Et l’esprit d’équipe s’est comme unifié, au fil des matches, derrière cet objectif commun de « préparer le maintien ». Finalement, c’est hors du terrain que son avenir a fini par basculer (voir notre article dédié au retrait définitif de la première équipe).
« Ça montre qu’on n’a pas fait tout ça pour rien »
« Franchement, on l’attendait et on le mérite ce succès. On n’était souvent pas très loin de la victoire durant la saison donc je suis très heureuse pour l’équipe que ça arrive enfin », confirme Elodie Mehmetaj. « Gagner aujourd’hui signifie beaucoup pour nous car ça valide nos progrès et ça montre qu’on n’a pas fait tout ça pour rien », continue la numéro 3 vallonnière, formée au club. Dans cette première partie de « finale » de play-out, les émotions étaient présentes dans chaque balle jouée. Les imprécisions de nervosité ont parfois pesé sur les échanges et c’est clairement la meilleure des deux équipes qui a gagné la partie. Valtra s’est battu de bout en bout, fêtant chaque point comme une petite victoire vers le succès final. Admirables et investies, les joueuses ont su réagir lorsqu’elles ont perdu plusieurs points d’affilée. Ce qui n’était pas le cas jusqu’ici. C’est ce qui a fait pencher la balance en leur faveur dans le premier set disputé (25-23).
« L’aboutissement d’un long processus »
« Je suis fière de l’équipe car les joueuses ont su garder un bon état d’esprit malgré les défaites qui s’enchaînaient. Chaque coup dur a renforcé notre rage de vaincre », explique Elodie Mehmetaj qui a une nouvelle fois donné de sa personne sur le terrain. N’hésitant pas à se lancer sur une bonne balle adverse pour finalement la « réceptionner » de la tête. Si l’expression « rage de vaincre » avait une image, ce serait sans doute celle-là ! « En gardant ce même état d’esprit, je suis sûre qu’on peut le refaire mercredi, pour le deuxième match de la série à l’extérieur (vous retrouverez évidemment le résultat de cette rencontre sur notre site internet). » Les Fées atropos arrivent donc en haut de leur « tour d’apprentissage » au bon moment. Mais c’est un travail plus global qui est aujourd’hui récompensé. « Ça porte ses fruits aujourd’hui au niveau du résultat mais c’est l’aboutissement d’un long processus », corrobore-t-elle.
Sacchetti, ce génial formateur !
Le 25e match a donc été le bon. Après avoir chichement remporté la première manche, Valtra a rapidement confirmé dans le second set. La formation de Sacchetti gagnait 10-1 puis 21-9. Elle a peiné à conclure mais elle l’a logiquement emporté (25-20). Tout le long de la rencontre, le coach vallonnier a fait corps avec ses joueuses. Il avançait avec elles sur le bord du terrain lorsqu’elles passaient à l’attaque et reculait avec elles lorsque le dispositif défensif se mettait en place. Le génial formateur et infatigable motivateur était pourtant boudé par le succès depuis le début de la saison. Il a enfin remis les choses à leur place grâce à l’abnégation de « ses guerrières ». « C’est incroyable ! On a toutes réussi à rester soudées comme un seul bloc sans ruminer les points perdus. C’est quelque chose qui nous manquait jusque-là. Ça va faire du bien d’arriver à l’entraînement avec le sourire de la victoire », lâchait Elodie Mehmetaj, en joueuse modèle. On aurait espéré qu’elles puissent le garder tout au long de la semaine…
Kevin Vaucher