Alors, ça casse des briques ?
Les Lego sont un passage quasi obligé pour tout enfant vivant dans notre partie du globe. Depuis 2020, une grande chaîne nationale française diffuse un concours télévisé pour adultes autour des Lego. Mettant ainsi en lumière le fait quʼil nʼy a pas dʼâge pour sʼamuser à empiler les briques multicolores. Depuis le 27 mai, et jusquʼau 11 juin, une exposition fait vivre une dizaine de constructions dans le hall dʼespaceVal. Grand huit, trains, éolienne, village entier dʼhabitations et objets issus de lʼunivers de Star Wars sont notamment à portée de regard des visiteurs. Dʼoù peut bien venir une telle passion ?
Cette question, je lʼai directement adressée à Guillaume Pasquier. Ce Gruérien de 25 ans a fondé lʼassociation Bricks Team en 2017. Avec son grand frère, et une vingtaine dʼautres membres, ils sʼagitent autour des Lego dans le but de partager leur passion dans le cadre dʼexposition, dʼactivité scolaire ou de fête de quartier.
Cʼest une association à but non lucratif. Cette passion me coûte bien plus quʼelle ne me rapporte.
Sur une année, ce mordu dépense entre 600 et 1000 francs pour élargir sa collection ou pour se lancer de nouveaux défis. Quels types de défis me direz-vous ?
Un logiciel « spécial Lego »
Eh bien cʼest simple, les deux frères produisent de nouvelles réalisations de deux façons différentes. Soit ils achètent directement un set – autrement dit une boîte officielle mise sur le marché par la marque Lego – soit ils font fonctionner leur imagination.
Nous avons un logiciel qui nous permet de créer tous types de constructions en fonction de nos idées. Il suffit de dessiner quelque chose et le logiciel nous indique instantanément combien de pièces de Lego elle va nécessiter. Ensuite, on passe commande auprès dʼun magasin spécialisé à Bulle ou sur internet et on a plus quʼà attendre les pièces pour débuter la réalisation.
Détail non négligeable, Guillaume Pasquier a une formation de dessinateur en génie civil et il fait un travail manuel (électricien). Son frère est dessinateur en construction métallique.
À sa retraite ou à sa communion
Si vous imaginez que bâtir des édifices ou des objets en Lego est facile, allez faire un tour à espaceVal, vous risquez bien de changer dʼavis rapidement.
Lorsque la réalisation compte des milliers de pièces, je vous garantis quʼil faut garder une concentration constante.
Sinon, vous en serez quitte pour quelques malfaçons et bien du temps perdu. Guillaume et son équipe proposent des ateliers de construction ainsi quʼun coin de création libre pour que chacun puisse mettre la main au panier de Lego.
Peut-être que cela éveillera ou réveillera une passion chez certains. Vous savez, moi jʼai eu le déclic lors de ma communion quand jʼai reçu mon premier train en Lego. ça vous tombe dessus sans prévenir. Je connais des personnes qui ont commencé à y prendre goût au moment de la retraite.
Une expo qui fait du bruit
La passion du jeune homme sʼest construite brique par brique.
Et elle sʼest affinée petit à petit, comme « un bon fromage,
coupe le Gruérien.
Il y a parfois aussi eu des trous car je nʼavais pas toujours les moyens dʼacheter de nouveaux sets. Jʼai recommencé à étoffer ma collection à la fin de ma scolarité lorsque jʼai eu mes premiers salaires.
À force, il a arrêté de compter le nombre de Lego quʼil a acheté jusquʼà ce jour. Il avance tout de même le chiffre de 300 sets minimum.
En sachant quʼun set peut compter jusquʼà 10ʼ000 et plus, ça en fait des kilos de briques à stocker.
Nous, on faisait ça dans un local de 30 mètres carrés à la base. Puis on nʼa pas réussi à tempérer notre passion et on a dû déménager dans de plus grands locaux. Il y a trois semaines, nous avons tenu une expo à Romont sur un espace de 300 mètres carrés.
2700 visiteurs y ont passé une tête. Si ça ne casse pas des briques, cʼest sûr que ça fait du bruit !
Kevin Vaucher