Amours, délices et… orgues !
Ici au Vallon à Couvet, c’est en septembre 1772 qu’a résonné pour la première fois la voix du « roi des instruments ». Un petit orgue remplacé un siècle après, par un autre venu d’Allemagne et construit par le même facteur d’orgue (Walcker) que l’ancien orgue de la collégiale de Neuchâtel. Cet orgue est du reste actuellement en restauration, afin de poursuivre en beauté sa vie dans la collégiale bientôt rénovée.
Mis au goût du jour, et dénaturé à plusieurs reprises, notre orgue covasson et allemand est devenu, à la longue, poussif et essoufflé. En l’an 2000, il a laissé sa place à l’orgue flamand de style tardif qui nous fait maintenant joyeusement face dans le temple. Construit en Belgique, ce nouvel instrument dont le beau ramage est en accord avec son plumage, a pu voir le jour grâce à de nombreux donateurs, dont la Loterie romande, et aussi grâce au travail des bénévoles du bric-à-brac paroissial.
Faut-il le dire, cet orgue a du caractère, et chante donc à la manière d’un orgue flamand du début du 18e siècle. Cela signifie pour l’organiste, qu’il est nécessaire de se soumettre à lui, de lui obéir, et de lui offrir la musique qui lui convient… !
Le répertoire des églises réformées, luthériennes est plutôt ici à proscrire, alors que la musique française et catholique y sonne à merveille… mais c’est un secret à ne pas divulguer, d’autant qu’au Vallon d’autres orgues, dont celui de La Côte-aux-Fées, parlent volontiers en langage réformé.
Le dimanche 1er novembre à 10 h au temple de Couvet, nous fêterons certes la Réformation, mais aussi les 20 ans de ce nouvel orgue typé et racé, et qui, en fin de compte, n’a jamais été inauguré.
On dit parfois : « mieux vaut tard que jamais » !
Cette célébration musicale, chantée et masquée, sera conduite par le pasteur Patrick Schlüter, et c’est moi-même qui aurai le bonheur de jouer de ce bel orgue qui ne demande qu’à faire la fête !
Jean-Samuel Bucher