Art
Sculpture sur métal et photographie à Bleu de Chine
Du 9 mars au 1er avril, l’espace culturel Bleu de Chine à Fleurier présente sa première exposition de l’année 2024. À l’affiche, trois artistes, aux travaux artistiques différents, mais pas sans liens.
« Exceptionnelle », tel est l’adjectif choisi par Philippe et Adriana Ioset, les galeristes de l’espace culturel Bleu de Chine à Fleurier, pour qualifier la première exposition de cette année. « Deux artistes à la renommée importante et un troisième dont c’est la première expo », complète Philippe Ioset. Du 9 mars prochain au 1er avril, la petite galerie de Fleurier, sise rue Bovet-de-Chine, exposera plusieurs œuvres de la Zürichoise de naissance, Hella Dehaas, du sculpteur José Aguirre, artistes reconnus, et du photographe autodidacte neuchâtelois Laurent Pfister, dont cette exposition sera une grande première.
Ce dernier est un ami de longue date des deux artistes-galeristes et pratique la photographie depuis l’adolescence. « C’est son violon d’Ingres et il a exploré tous les aspects de cet art », ajoute Philippe Ioset, en notant le fait cocasse que Laurent Pfister a exercé comme médecin radiologue à La Chaux-de-Fonds. Toutefois, c’est surtout la qualité de son travail qui motive l’exposition de ses œuvres. « C’est entre l’abstrait et le figuratif et en noir et blanc », expliquent les galeristes. Des instantanés d’éléments naturels où effectivement le regard et l’esprit se perdent dans la perception.
Pointure internationale
Femme de cette exposition, Hella Dehaas, artiste protéiforme, née à Zurich en 1926 et décédée en 2006, a suivi les cours des Beaux-Arts à Genève dans les années septante. Bleu de Chine exposera plusieurs de ses sculptures en métal élaborées avec des objets de récupération. « Il y a un côté brut mais aussi très poli, travaillé chez elle », jugent les galeristes. L’artiste s’est consacrée sur le tard à son œuvre, notamment soutenue par nombre de mécènes, ce qui a engendré des lettres et un journal témoin de son travail « patient et opiniâtre ». L’association qui œuvre à perpétuer la mémoire d’Hella Dehaas, en a tiré un livre de recueil. Des passages en seront lus lors d’une soirée à la galerie le 23 mars prochain.
Dernier exposant, l’artiste sculpteur de 53 ans, José Aguirre. Travaillant en Bourgogne dans un atelier de 1500 m2, sa renommée est internationale. « Je l’ai découvert sur internet, j’ai immédiatement aimé ses œuvres », relate Philippe Ioset, en expliquant que lui et son épouse sont allés en Bourgogne visiter son atelier. « Tout de suite, le feeling a été bon entre nous », poursuit-il. L’artiste travaille des tôles métalliques par le feu, l’eau et autres techniques chimiques pour faire naître pictogrammes et couleurs avec un résultat fascinant. « L’exposer est un honneur et une fierté », relèvent les galeristes. Adriana et Philippe Ioset notent aussi une vraie concordance entre les différents artistes, qui tous expriment une force, le métal et la nature, et aussi une harmonie, un équilibre et le beau. Le vernissage aura lieu le 9 mars prochain, à partir de 15 heures.
Gabriel Risold
2024 et après ?
Fondée en 2003, fermée en 2012, puis relancée en « espace culturel Bleu de Chine » en 2019, la galerie de Fleurier, tenue par les artistes Adriana et Philippe Ioset, pourrait fermer ses portes à la fin de cette année. « Nous sommes en totale réflexion sur l’avenir », admet ce dernier. Le couple de galeristes reconnaît une fatigue avec l’âge venant et également l’envie de vouloir profiter plus de leurs petits-enfants. De plus, ils reconnaissent qu’organiser six expositions par année, au lieu de huit par le passé, est un travail exigeant et chronophage pour, malheureusement, peu de retour financier. « Mais nous le faisons par passion, nous marchons au coup de cœur, c’est l’ADN de la galerie », avoue Philippe Ioset. Le futur dira si l’aventure de Bleu de Chine continuera en 2025.