ARTisans du succès 1 / 4
Servir avec passion
L’édition 2021 d’Art en plein air s’étend du 20 juin au 20 septembre. La cinquantaine d’œuvres exposées sont issues de l’imaginaire des artistes. Mais leur réalisation et leur mise en valeur demandent un savoir-faire que seuls des professionnels peuvent assumer. Ainsi, une bonne dizaine d’artisans ont été sollicités et se sont engagés auprès des artistes cette année encore. Nous vous les présentons dans cette série spéciale. Place à deux spécialistes du service et du tirage pour commencer.
Ils n’interviennent pas directement sur les réalisations en elles-mêmes mais ils sont là pour sublimer votre expérience sur le terrain. Eux, ce sont le staff de la buvette du Plat de Riau et les collaborateurs de l’imprimerie Montandon. Les premiers vous accueillent et vous reboostent sur le chemin des quarante-sept œuvres en plein air. Les seconds ont élaboré un catalogue de 128 pages avec photos pour présenter chaque projet artistique. Un complément de route parfait dans votre exploration.
Des habitués qui reviennent d’édition en édition
Au Plat de Riau, le coordinateur technique d’Art en plein air, Thierry Bezzola, peut compter sur une équipe de feu. Des piliers comme Carmelo, Pierre-André dit « blabla », Pascal, Jacques et François dit « kiki » côtoient la jeune garde de Môtiers emmenée par Valentin, Maxime, Alexia, Nicolas, Camille et Julien.
C’est un mélange très réussi d’une vingtaine de personnes et c’est beau de voir des jeunes se bouger pour cette expo. Il faudra que la relève s’investisse pour faire perdurer cette belle aventure dans le temps.
La semaine, quelques étudiants viennent donner des coups de pouce et se faire un peu d’argent de poche au passage. De quoi satisfaire tout le monde !
Thierry Bezzola quant à lui est engagé depuis 2003 pour cet événement.
Au fil des ans, la plupart des artistes sont devenus des amis, je retrouve des habitués à la buvette d’édition en édition et c’est finalement une petite famille qui s’est créée ici.
En tant que point de restauration officiel d’Art en plein air, quel est le leitmotiv de ce lieu ouvert uniquement en période d’exposition ?
Faire découvrir notre magnifique région. Et aussi participer d’une certaine façon à la fête puisqu’il a fallu tout créer ici. C’est une belle création.
Le bruit entêtant du générateur ne gâche en rien les beautés naturelles du lieu. Il s’oublie vite tant cette « grande cabane » a de la gueule et que l’ambiance y est magnifique !
100 repas servis et 1500 catalogues imprimés
Les forestiers ont créé un super bar où l’on peut servir à boire et à manger avec des produits exclusivement de la région.
Les planchettes du Vallon font un carton alors que le hamburger de Riau est pas mal non plus paraît-il ! Niveau infrastructures, des sanitaires et même une terrasse ont été bâtis de toutes pièces pour ajouter un peu de confort à tout cela. La buvette est fermée le lundi, comme l’expo. Les autres jours, elle est ouverte de 10 h à 18 h et le personnel en place saura parfaitement vous répondre pour toute question sur l’itinéraire ou l’emplacement des œuvres.
C’était important pour nous d’avoir des gens qui savent de quoi ils parlent et qui sont attachés à Art en plein air. Ils font partie intégrante du projet.
Un chiffre pour finir : en fonction de la météo, il y a entre dix et plus de cent repas qui sont servis par jour !
Autre décor et autres chiffres au milieu des rotatives de l’imprimerie Montandon à qui l’on doit notamment le « Courrier ». Ici, les artistes se nomment Caroline Karakash (graphiste, création et mise en page du livre Art en plein air 2021) et Benoît Mouget (imprimeur). La colonne vertébrale du lieu : le couple de directeur et directrice Duilio et Isabelle Rota. En plus des dizaines de milliers de flyers imprimés dans le cadre d’Art en plein air, un catalogue de qualité supérieure a également été sorti à 1500 exemplaires.
Ce fut un long travail qui s’est étalé sur un bon mois car on avait besoin des photos de chaque réalisation et leurs « réalisateurs » n’ont pas tous avancé à la même vitesse,
détaille Duilio. C’est à François Charrière que l’on doit la quasi-totalité des images.
Il nous apportait chaque semaine trois ou quatre photos et on avançait comme ça par petits pas successifs,
ajoute Caroline. Les textes accompagnant les visuels ont été préparés par Pierre-André Delachaux.
Nous, on s’est occupé de la mise en page, du traitement de photos, et ce genre de choses plutôt techniques. Comme l’exposition était prévue en 2020, on avait déjà pas mal avancé la maquette précédemment.
Attente, intensité et priorité : savant mélange !
Finalement, c’est au dernier moment que tout s’est accéléré et qu’il a fallu que la presse offset passe à la vitesse supérieure.
Cela a été dix jours assez intenses. La météo pluvieuse du mois de mai n’a pas aidé dans l’avancement des photos. Et nous étions coincés car on ne peut pas imprimer le texte sans les photos évidemment,
précisent-ils. Plus d’incertitudes que de mal heureusement et tout a été imprimé dans les temps.
On a fait passer le catalogue en priorité numéro une et on a retroussé les manches,
brosse avec soulagement Duilio Rota.
On a même repoussé certaines autres tâches pour pouvoir concentrer davantage de forces sur le catalogue.
Tout a été fait « ici », à la rue de la Place-d’Armes de Fleurier sauf la reliure (à dos cousu) qui a dû se faire à Lausanne. L’avantage d’une imprimerie à taille – et à gestion – humaine est sa capacité d’adaptation par rapport à une grande structure.
Elle n’aurait simplement pas commencé le travail avant d’avoir tout le matériel à disposition.
Un autre point intéressant concerne la finition tout à fait épatante et réussie de la couverture :
On a pratiqué un laminage brillant pour la protéger contre les rayures. Ça a aussi le mérite de ne pas laisser des traces de doigts et de se préserver très longtemps,
avance Caroline Karakash. Bref, c’est une plus-value certaine et un gage de qualité indiscutable pour l’imprimerie Montandon qui était déjà à la manœuvre en 2007, 2011 et 2015.
Et à chaque édition, elle parvient à proposer un produit encore plus abouti. Très bien ! Et maintenant, puisque tous les collaborateurs ont décidé d’organiser une sortie spéciale Art en plein air avant les vacances d’été, qui la jouera « corporate » et s’alourdira des quelque 670 grammes du catalogue pour cette balade ?
Kevin Vaucher