Si le comité dʼUn Pʼtit Plus compte 53 membres – sans prendre en compte le lapin géant –, cʼest à deux personnes maximum quʼil a été possible de se rendre au CHUV. Lʼinfatigable Ludovic Kneissler et son acolyte Pierre-André Egger (qui a rapidement disparu pour laisser la place au lapin géant, coïncidence ?) étaient du voyage.

Nous avions acheté la déco nécessaire pour égayer lʼétage des enfants du service dʼoncologie. Une course aux œufs était aussi organisée avec les parents et le personnel. Nous avions caché des lapins violets en peluche avec un petit ruban confectionné par lʼAtelier fil.

Dʼautres lapins, en chocolat ceux-ci, avaient également fait le déplacement à Lausanne grâce au soutien de Jacot Chocolatier. Malgré lʼimmense bonheur quʼils ont eu à partager ce moment avec les enfants, les deux hommes avaient de la peine à cacher le sentiment dʼinjustice quʼils ressentaient face à des jeunes confrontés à une telle épreuve si tôt dans leur vie.

Les murs de lʼinjustice ?

Lorsque je vois une gamine qui a le cancer et qui, en plus, est sourde et malvoyante, jʼai du mal à lʼaccepter, oui ! Est-ce juste ?

se demande Pierre-André ? Sept enfants ont participé à cette matinée de Pâques pas comme les autres. Certains partaient pour leur traitement et revenaient un peu plus tard. Aussi belle soit-elle, cette initiative nʼarrête hélas pas les réalités de la maladie. Les énigmes à résoudre, les œufs à décorer et dʼautres jeux ont néanmoins offert un peu de répit à leur quotidien. Le lapin géant a même été autorisé à briser la solitude dʼune fillette placée en chambre dʼisolement il y a plus dʼun an. Un moment particulièrement intense. Deux « animateurs » sont ensuite passés pour jouer quelques morceaux de musique. La furtive évasion était donc visuelle et sonore en plus dʼêtre gustative. Bref, lʼobjectif de lʼassociation et du lapin dʼun mètre quatre-vingt a été rempli à tous niveaux.

Gaufres : commandes ouvertes pour le « D-Day »

Le prochain but à lʼhorizon nʼest autre que la traditionnelle vente de gaufres livrées à domicile.

Ça fera la troisième fois quʼon se lance en cuisine et cʼest un sacré boulot. Lʼannée passée, on avait préparé et livré 1600 gaufres au Val-de-Travers et un peu plus loin. Et toutes sont préparées le jour même de la livraison,

détaille Ludovic. Le « D-Day » se fera le 21 mai cette année. Ornella Galati et son équipe de dames sont dʼune efficacité redoutable.

La dernière fois, elles avaient commencé vers 5 h du matin et cʼétait déjà un peu trop tard. Ce sera donc plutôt vers les 2 h quʼelles vont faire chauffer les appareils le 21 mai prochain.

Vingt pâtisseries sont faites toutes les minutes trente environ. Cʼest à lʼéglise catholique de Fleurier que « lʼusine à gaufres temporaire » prend ses quartiers. Les commandes sont déjà ouvertes au prix de deux francs la pièce (jusquʼau 13 mai au 078 244 00 12).

67 kilos de farine et 252 œufs précisément

Lʼassociation Un Pʼtit Plus accueille volontiers les dons dʼingrédients en vue de cette course contre la montre et contre les quantités. 67 kilos de farine, 45 kilos de sucre, 57 citrons et 252 œufs sont notamment nécessaires à la recette. Une fois prêtes, les gaufres sont emballées et livrées par secteur par une vingtaine de bénévoles. Jamais avare dans ses efforts pour trouver des ressources utiles à sa cause, lʼassociation envisage dʼautres événements dʼici à la fin de lʼannée. Que ce soit pour les enfants, comme un nouveau loto éventuellement, ou que ce soit avec les enfants. Une sortie à Europa Park est évoquée. Et si dʼici là, le Vallon battait le nombre de record de gaufres vendues en faveur dʼUn Pʼtit Plus ?

Kevin Vaucher