Avec une distinction toute vallonnière
Un soir, dans la salle d’entraînement du club de lutte du Val-de-Travers. Une quinzaine d’actifs s’apprêtent à partir pour une séance de 90 minutes sous la poigne bienveillante de David Robert. Chaque jeune homme présent passe auprès de nous pour nous serrer la main. La droiture et le respect des lutteurs sautent une nouvelle fois aux yeux. Sur la rambarde qui domine le terrain de sciure, le « parrain de la lutte vallonnière », Walter Erb, veille sur ses protégés.
Le sermon de Walter Erb
Le ton est volontiers incisif mais on sent dans chacun de ses mots tout l’amour qu’il leur porte et qu’il porte au sport à la culotte. « Maxence est un garçon doué mais il faut qu’il arrête de se cacher. Il a tendance à être minimaliste et nous avons dû le sermonner pour qu’il arrive à déployer sa pleine capacité. » Le parrain Erb parle de Maxence Tissot. Vous ne le connaissez pas encore ? Et pourtant il vient de réaliser une performance historique en décrochant une distinction lors de la Fête fédérale de lutte des espoirs qui a eu lieu à Sion (9e place). « Depuis la première édition en 2006, il n’y a eu que deux Neuchâtelois qui ont réussi à ramener une palme. » La palme, c’est la médaille des lutteurs. Leur récompense.
Devant 3000 spectateurs
Et vous savez quoi ? Les deux Neuchâtelois primés sont issus du club vallonnier. Il y a eu Anthony Buchs, il y a quelques années, et il y a maintenant Maxence Tissot. « On est vraiment fiers de lui, c’était si fort de le voir lever les bras lors de son dernier combat », lance sa maman Marielle. « Nous avions confiance en lui. Mais encore fallait-il que Maxence y croie lui aussi. Le bon match nul obtenu sur sa première passe a servi de détonateur pour la suite », appuie Walter Erb. La suite fut plus tendue avec deux victoires puis deux défaites. Tout s’est joué sur le sixième duel dont il est sorti vainqueur devant près de 3000 spectateurs.
Une seule chance de briller
Pour mieux saisir la portée de l’exploit, relevons que la Fête fédérale des espoirs regroupe trois catégories de 50 lutteurs. Parmi eux, seuls sept sont des Romands. Et parmi eux, il y a deux remplaçants qui ne combattent pas. La sélection romande est réalisée à travers plusieurs camps notamment. Ce sont les chefs techniques des clubs romands qui font la sélection. Quelques blessures chez d’autres lutteurs neuchâtelois ont définitivement ouvert la porte à Maxence Tissot qui a parfaitement su saisir la seule opportunité qu’il avait de briller dans cette compétition qui a lieu tous les trois ans. Chez les filles, la fête fédérale est organisée tous les ans. Célia Philipona a été sacrée deux fois reine chez les jeunes. Sa sœur Kiara vient de terminer à la cinquième place et elle a, elle aussi, été récompensée d’une distinction à Sion. Tout ceci avec prestance et une distinction toute vallonnière bien sûr !
Kevin Vaucher