Barrelet ne rigole plus !
Il y a quelques mois, nous avions laissé le Môtisan Olivier D. Barrelet en « man in black » ! L’éternel artiste, devenu conférencier, avait sorti sa tenue de gala lors d’une troisième balade musicale autour de Mozart. Le 25 février prochain (17 h, espaceVal, entrée libre), c’est à autre chose qu’il va se frotter. Il partira du texte de la parabole de « l’enfant prodigue » (récit rapporté par l’Évangile) pour le réinterpréter à sa façon, à l’aide d’images, de vidéos et de musiques. C’est une nouvelle facette de son personnage qu’il va livrer sous vos yeux !
D’ordinaire, son œil rieur et son bagou volontiers désorganisé sont les choses qu’il vous impose volontiers quand vous le rencontrez. Mais cette fois, Olivier D. Barrelet ne rigole plus ! L’homme se sent investi d’une force intérieure particulière et je le comprends dès que j’arrive dans son petit appartement de Môtiers. Devant lui, il a préparé un grand classeur dans lequel il a regroupé tout son travail des derniers mois. Il a tout préparé au millimètre. Quelques feuilles en papier et des stylos de différentes couleurs se massent à portée de main.
Il ne sera pas seul sur scène
Il débute : « J’ai disséqué la parabole du Retour de l’enfant prodigue en 26 passages. Et je procéderai en duo pour les illustrer. Chaque passage sera lu par mon amie Caroline et j’y répondrai brièvement afin d’introduire une vidéo, des images ou des passages musicaux pour donner du sens artistique à ce qui a été lu. » Ce supplément visuel ou sonore est évidemment influencé par le ressenti d’Olivier D. Barrelet. « C’est quelque chose d’unique car très personnel. Et, à ma connaissance, une interprétation de cette parabole, à travers plusieurs supports, n’a jamais été faite. » La sélection musicale fera la part belle à différents compositeurs : Bach, Vivaldi, Benedetto…
« Traite-moi comme un de tes mercenaires »
L’histoire du Retour de l’enfant prodigue passe par différents stades tels le départ et la débauche. Le moment le plus important vient quand l’enfant revient auprès de son père après avoir tout perdu. Il s’agenouille et demande pardon. Voici sa tirade : « Mon père, j’ai péché, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme un de tes mercenaires maintenant. » Quoi d’autre que du Jean-Sébastien Bach pour mettre en musique ce sommet dramaturgique ? « Il n’y a pas mieux », se délecte le Môtisan. « Quand le père lui accorde son pardon et le prend dans ses bras, c’est une décision forte. » Il saute soudain sur ses stylos et griffe cette scène sur papier, comme si elle était imprimée dans son cerveau. Il faut dire que ce retour vers le père, Olivier D. Barrelet l’a également entrepris, il y a plusieurs années.
Barrelet, cet homme blessé !
L’issue de ce rendez-vous fut tout aussi intense mais moins heureuse. Touché ! L’homme ne souhaite pas en dire davantage publiquement sur ce qui reste visiblement une blessure ouverte pour lui. Voilà qui explique sans doute toutes ces heures de travail, ce classeur plein de documents ainsi que cet engagement infaillible à la tâche. L’homme se sent investi d’une mission très personnelle. Barrelet l’incompris, et l’artiste un peu fou, veut montrer qu’il est plus que ça ! À lui de vous le montrez, le 25 février, à espaceVal. Avant peut-être d’être invité dans un autre type de sanctuaire pour revisiter ce « morceau d’Évangile » ?
Kevin Vaucher