Bénévoles Val-de-Travers
Et ils en redemandent !
Il y a trois mois et demi, quatre Vallonniers lançaient l’association « Bénévoles Val-de-Travers ». Leur but était d’offrir de leur temps pour les autres en les véhiculant, en leur faisant les courses et en les aidant dans de petits travaux quotidiens. Il est désormais temps de faire un premier bilan – encourageant – de cette initiative avec la bande des quatre. Premier constat, ils sont prêts à accélérer la cadence.
Samedi dernier il faisait frais, un temps pluvieux et malmené par de fréquentes bourrasques. Pas vraiment le type de journée à mettre le nez dehors. Et pourtant, des éclats de rire résonnent au loin et un petit attroupement se presse vers une tente où différents gâteaux sont proposés « à votre bon cœur » devant la Migros de Fleurier. Le porte-monnaie vide, un homme repart pourtant avec deux belles tranches de pâtisserie dans le sac.
C’est un monsieur très gentil. Je ne le connais pas mais quand j’ai vu qu’il regardait avec envie nos gâteaux et qu’il n’avait pas un sou, je lui ai préparé ce petit cornet avec plaisir.
Mieux qu’une longue présentation, cet acte résume parfaitement l’état d’esprit de l’association « Bénévoles Val-de-Travers », présidée par la généreuse Nicole Gerber.
Plus grand, plus loin, plus utile
Notre tente a bien failli s’envoler juste avant que vous n’arriviez,
rigole-t-elle de bon cœur avec sa complice Carmen. Souvenez-vous, Carmen, son attachante voisine toujours prête à rendre service. Un peu plus loin, le mari et la fille de Nicole, Ahmet et Lilia, tentent de se réchauffer comme ils peuvent. La plus jeune opte pour quelques pas de danse dynamiques sous les yeux amusés de son copain. Bref, une atmosphère détendue et contagieuse règne en ce jour important pour leur association.
On ne se prend pas la tête mais on souhaite quand même que les gens prennent au sérieux ce qu’on fait. On y met tellement d’envie.
Après trois mois et demi d’activité, les retours sont unanimement positifs même s’il reste un grand travail de communication à mener.
L’idée de cette journée est d’aller au contact de la population pour mieux faire connaître l’association. Le démarrage est bon mais je pense qu’on peut être utile à bien plus de monde encore. Aujourd’hui, on a un solide noyau qui fait appel à nous et on aimerait que celui-ci grandisse et se propage aux quatre coins du Vallon,
présente Nicole. La petite troupe « plantera » donc sa tente à Travers prochainement pour un nouveau rendez-vous avec les locaux.
Neuchâtel, destination prisée !
Tributaires de multiples facteurs tels que la météo et la crainte plus ou moins marquée du virus, les bénévoles ont remarqué de grandes fluctuations au niveau de leurs interventions.
On peut avoir une très forte demande sur une à deux semaines puis plus rien durant quelques jours. C’est vraiment étonnant. Et je peux dire aussi qu’on nous appelle (au 076 652 89 78) davantage pour des trajets jusqu’à Neuchâtel que pour des déplacements sur le Val-de-Travers. Il ne faut pas que les gens hésitent à nous contacter, même pour des allers-retours de quelques kilomètres.
Au total, ce sont déjà 130 à 150 transports qui ont été assurés.
À quoi s’ajoutent les quelques personnes à qui ils font les commissions régulièrement et d’autres coups de main ponctuels.
Dernièrement, on a aidé la maman d’une dame qui habite au premier étage et qui est en fauteuil roulant. C’était sport mais on a passé un moment de partage très sympa ensemble.
En fin de compte, même si elle apprécie soutenir les gens, Nicole aimerait que son association puisse disparaître puisque
cela signifierait que les Vallonniers se portent bien. Mais je crois que c’est un vœu pieux malheureusement. Notamment en ce qui concerne les femmes seules d’un certain âge qui font très souvent appel à nous.
Comment l’expliquer, auraient-elles moins fréquemment le permis de conduire que les hommes ?
Non, c’est surtout qu’elles n’ont plus les hommes. Il y a plus de veuves que de veufs.
Largement mieux qu’un flyer, le bagout et la bonne humeur des « Bénévoles Val-de-Travers » méritent bien d’être partagés.
Kevin Vaucher