Biodiversité en péril, il est temps d’agir
Le 22 septembre, le peuple suisse va se prononcer au sujet de l’initiative « biodiversité ». La préservation de nombreuses espèces animales et végétales est en jeu alors que la majorité des voyants sont au rouge. La biomasse des insectes est en fort recul comme l’ont montré de nombreuses études. Les plus âgés d’entre nous se souviennent qu’il fallait régulièrement laver le pare-brise des voitures lors d’un long trajet car d’innombrables insectes « éclaffés » diminuaient la visibilité. Aujourd’hui, ce geste ne se fait presque plus et bon nombre de stations d’essence ne mettent même plus le matériel de nettoyage à disposition !
Concernant les oiseaux, la liste des espèces disparues ou en fort recul depuis le milieu du 20e siècle est longue. Les chasseurs ont perdu la perdrix grise dont les compagnies fréquentaient les prairies des environs de Boveresse et Couvet. La caille des blés n’y chante plus et l’alouette des champs, si nombreuse il y a encore quelques années, n’y fait plus que de rares apparitions.
Les opposants à l’initiative argumentent que d’autres espèces sont apparues ou ont augmenté leurs effectifs. Pensent-ils alors aux espèces envahissantes ? Des plantes ou insectes sont effectivement nouvellement arrivés, mais ils ne sont pas vraiment les bienvenus. Il faut beaucoup d’énergie et d’argent pour les éradiquer ou au moins les contenir.
Certes, la grande faune va mieux et regagne le terrain perdu au siècle passé. L’aigle royal est revenu, le grand-duc aussi, sans parler du loup, ce prédateur controversé qui suit le cerf, lui aussi nouvellement de retour. Ces espèces qui avaient aussi presque toutes disparues, ont bénéficié de lois les protégeant.
Pour la grande majorité des autres, leur diminution ou disparition est inquiétante car cela signifie que c’est leur milieu de vie (qui est aussi le nôtre) qui est en mauvais état. Concernant les rivières, de trop rares renaturations se font dans le canton, mais lorsqu’elles sont réalisées, le résultat est immédiat. La nature reprend vie et montre rapidement sa beauté, à l’instar de ce qui a été fait sur l’Areuse à Môtiers.
Protéger la nature et développer l’agriculture peuvent aussi aller de pair. Les progrès déjà réalisés dans cette direction doivent être renforcés : ce n’est qu’en préservant les ressources naturelles que nous pourrons garantir la sécurité alimentaire à terme.
Si l’on veut garder l’espoir que nos enfants puissent écouter l’alouette chanter, il est nécessaire de voter positivement le 22 septembre à l’initiative « biodiversité » !
Jean-Daniel Blant, Fleurier