Buttes
Cartables, alcool et cotillons ? 1 sur 2
Un sanctuaire scolaire, comme le collège de Buttes, peut-il devenir un lieu de fête et d’excès à fréquence régulière ? Pendant que l’air du temps pousse le Conseil communal de Val-de-Travers à généraliser massivement les zones 30 km/h dans les villages, pour atténuer les nuisances sonores, que fait-on pour limiter la pollution sonore de ces soirées ? À Buttes, des témoignages font état de fréquentes dérives quant au niveau sonore exagéré de certaines soirées dans la salle communale, sise dans le collège. Durant certaines « soirées », l’alcool coule à flots et de la drogue circule librement. En découle une question d’utilité publique : peut-on encore considérer que l’école de Buttes est un lieu sûr pour nos enfants ?
À Buttes, le malaise entourant le collège du village est de plus en plus perceptible. En cause, la salle communale du bâtiment scolaire qui abrite des soirées qui ont une fâcheuse tendance à cumuler les excès. En parallèle, le Conseil communal dit se soucier de plus en plus du bien-vivre de ses riverains et tente d’en attirer de nouveaux sur son sol. Dans ce contexte, les dérives en question paraissent de moins en moins « entendables » pour les habitants. Y aurait-il alors une politique à deux vitesses entre les nuisances « périphériques » à éliminer, comme celles du trafic routier, et les véritables grosses nuisances qu’on laisserait pourrir les nuits des villages ? Ou les autorités comptent-elles également s’y attaquer ?
Plainte et témoignages convergents
Ces questions franches, je les ai posées à Yves Fatton. Le chef du dicastère des infrastructures a accepté de répondre aux questions et aux critiques. Il commence par reconnaître avoir connaissance du problème et affirme avoir reçu une plainte écrite directe à ce sujet. De notre côté, nous avons recueilli différents témoignages de la grogne butterane et les faits présentés dans cet article ont été vérifiés. Le bruit, d’abord : « La vie nocturne engendre inévitablement du bruit, c’est comme ça dans différents établissements comme l’Alambic par exemple », confie Yves Fatton. Rappelons toutefois que l’Alambic est un établissement privé et non communal. Cela sort donc de notre sujet.
Précisons que RTN vient d’annoncer que l’Alambic allait mettre fin à son activité de discothèque ce printemps. « Pour ce qui est de Buttes, il n’y a pas que le collège qui accueille des soirées, il y a aussi la maison d’accueil ‹ Les Hirondelles › par exemple. C’est une question qui englobe plusieurs composantes. » Les Hirondelles ne dépendent cependant pas de l’autorité communale.
Par ailleurs, comme la structure est située à une cinquantaine de mètres du collège, est-ce bien utile d’y conserver une salle communale ? « Je le crois. Ça semble être un lieu apprécié en tout cas. Et je ne pense pas qu’il y ait uniquement des gens irrespectueux qui la louent. Mais c’est vrai aussi qu’il y a parfois des problèmes de bruit et on va agir pour régler ça », affirme Yves Fatton.
Radar sonore qui coupe la musique à partir d’un seuil
Par quels moyens exactement ? « Nous allons particulièrement ouvrir l’œil et nous allons aussi installer un radar sonore. Nous définirons une limite maximale de décibels à partir de laquelle le système électrique se coupe. Ainsi, si la musique atteint ce seuil, c’est qu’elle est trop forte et elle sera instantanément coupée. On va également afficher un écran indiquant en temps réel le nombre de décibels dans la salle. Ce dispositif réglera les nuisances sonores venues de l’intérieur. » Mais les débordements ne se limitent pas à l’intérieur, d’après une partie des riverains. Beaucoup d’excès sonores et de comportements inappropriés nous ont été rapportés à l’extérieur du bâtiment scolaire.
« Pas un lieu adapté pour certaines soirées, c’est du bon sens de le comprendre. »
Parmi ceux-ci, on relève des gens ivres, titubant et bruyants dans le périmètre de l’école. On peut également citer des cas de disputes qui dégénèrent jusque sur le quai de la gare à grand renfort d’insultes et de cris. Le périmètre d’une école est-il vraiment le bon lieu pour ce genre de soirées ? Un résident du voisinage dit son incompréhension : « Que les activités scolaires jouent de temps en temps les prolongations, d’accord ! C’est une école avant tout. Mais les soirées qui durent tout ou partie de la nuit, sans limites, on en a soupé maintenant ! Chacun sait que les festivités débordent toujours du cadre lors des mariages. Il faut que ça cesse. Je pense, et je ne suis pas le seul à le penser, que ce n’est pas un lieu adapté pour certaines soirées comme les mariages. C’est juste une question de bon sens de le comprendre. » La suite et la réaction du conseiller communal la semaine prochaine.
Kevin Vaucher