Camp mondial scout Jamboree
Quatre jeunes membres des 3 Raisses ont vécu l’aventure
Du 1er au 11 août dernier avait lieu le camp scout mondial Jamboree en Corée du Sud. Parmi les plus de 42’000 participants du monde entier, dont 1430 Suisses, quatre scouts du Val-de-Travers. Souvenirs d’un événement certainement inoubliable.
Cela fait un mois que le World scout Jamboree s’est terminé, mais ils en parlent comme si cela datait d’hier. Quatre scouts du groupe des 3 Raisses, Méline, Wilo, Loïc, en tant que participants, et Michaël, comme responsable, ont pris part au camp scout mondial en Corée du Sud début août. À l’évocation de leurs impressions, l’excitation et l’émerveillement sont encore intacts. Pourtant, le rassemblement ne fut pas dénué de péripéties, en premier par une canicule accablante, poussant certaines délégations à écourter leur participation, puis une menace de typhon qui obligea les autorités sud-coréennes à évacuer les plus de 40’000 scouts.
« C’était le climat de la Floride, mais sans les palmiers », sourit Michaël, 19 ans. Le jeune responsable d’unité n’a pas eu à utiliser les bottes qu’il avait prévues, en raison des habituelles pluies à cette saison. « Les lieux de fraîcheur aménagés avec des vaporisateurs sont devenus les spots où on se rencontrait et échangeait avec d’autres scouts », se rappelle Méline, 18 ans, qui n’a pas beaucoup souffert de cette chaleur. Et, comme le souligne Wilo, 15 ans, la semaine de « précamp » précédente avait été utile pour s’adapter aux températures. Une période d’acclimatation propice aussi pour découvrir la culture, l’histoire coréenne.
Séoul et DMZ
Durant ces quelques jours avant le début du camp, les quatre scouts ont pu ainsi appréhender un pays aux pratiques, traditions et un mode de vie relativement éloignés de la Suisse. « J’ai trouvé qu’ils avaient un rapport à l’autre très respectueux et poli », estime Méline, en relevant aussi la propreté de Séoul, malgré le peu de poubelles publiques. En plus de la capitale, Michaël a été fortement impressionné par la visite de la zone démilitarisée entre les deux Corées, encadrée par des militaires. Wilo, lui, a été marqué par la présence de la technologie. « Partout, il y a le wifi public, et presque tout le monde paie avec son téléphone ou sa montre connectée », se souvient-il. « Lors du camp, nous avions tous une carte d’identité. Ce n’est qu’après coup que j’ai compris que l’on pouvait payer avec », plaisante Méline, en notant une certaine culture de la photo et du selfie.
Avec un camp scout aussi gigantesque, rencontrer l’ensemble des cultures représentées est compliqué, mais les possibilités d’échanges et de découverte restent nombreuses. « J’ai beaucoup discuté avec des ‹ voisins › rwandais » se rappelle Méline, qui a même fêté ses dix-huit ans avec eux, selon les codes du Rwanda.
La jeune femme a aussi essayé des kimonos chez des Japonais, dansé avec des Québécois et mangé chez des Espagnols. Une journée de présentation des cultures était aussi programmée. « J’avais pris des Ricola pour les faire déguster », détaille Michaël, qui a souvent conversé avec des responsables de divers pays. Selon la tradition du scoutisme, Wilo a échangé nombre de foulards et ramené une impressionnante collection.
Force de la rencontre
Quelques jours avant la clôture du camp, la menace d’un puissant typhon a contraint les autorités à évacuer les scouts vers la capitale. Si de Suisse, la manœuvre semblait faite dans la précipitation, nos quatre scouts ne l’ont pas vécue ainsi. « Très tôt, on nous a informés de la possibilité de devoir partir » explique Wilo. Responsable d’unité, Michaël confirme, mais déplore un peu un manque de communication. « L’info circulait déjà sur les réseaux avant que l’on nous la transmette », note-t-il. Ils détaillent les belles scènes de rassemblement entre participants le dernier soir avant l’évacuation. « Nous étions tous déçus que le camp se termine soudainement et de se séparer », évoque Wilo.
Le relogement dans des universités de Séoul s’est bien déroulé, malgré ce petit pincement au cœur face à cette fin abrupte. Réservé pour les 14-18 ans et organisé tous les quatre ans, Méline, Wilo et Loïc ne pourront revivre un camp mondial qu’en tant que responsables ou bénévoles. Michaël, lui, refera peut-être l’expérience dans une autre fonction. Tous
ont aimé pouvoir échanger à l’autre bout du monde avec des jeunes partageant d’identiques valeurs. Un voyage dépaysant, mais pas nécessairement pour
la raison que l’on croit. « La rencontre avec l’autre crée le dépaysement », conclut Méline, avec philosophie.
Gabriel Risold