Centre d’interprétation du Creux du Van
Robert Hainard à l’honneur
Lʼassociation des Amis de la Ferme Robert présentait, hier mercredi, la nouvelle exposition de son centre dʼinterprétation consacrée aux œuvres du naturaliste romand Robert Hainard et qui sera visible du 21 mai prochain au 24 septembre. Une présentation était aussi lʼoccasion de faire le point sur les projets en cours et les défis à relever.
Naturaliste, écrivain, artiste et même peut-être philosophe, les facettes de Robert Hainard sont multiples, a contrario de son credo: la nature doit être préservée et défendue. Cʼest ce message et cette philosophie que veut mettre en valeur lʼassociation des Amis de la Ferme Robert (AAFR) avec la nouvelle exposition du centre dʼinterprétation du Creux du Van. « Sa philosophie est encore, et peut-être plus que jamais, dʼactualité », souligne Frédéric Cuche, vice-président de lʼassociation et qui a été le principal interlocuteur auprès de la fondation Robert Hainard. Cette dernière a immédiatement répondu positivement à la sollicitation de lʼAAFR et mis à disposition 57 œuvres, des tableaux et une vingtaine de sculptures, du naturaliste décédé en 1999.
À les contempler, on ressent immédiatement la beauté simple mais majestueuse de la faune naturelle. En plus de souhaiter présenter le travail artistique de ce précurseur de lʼécologie dans les années septante, Pierre-Alain Rumley, président de lʼassociation, explique que lʼintérêt pour Robert Hainard tenait aussi à son nom de famille, originaire du Val-de-Travers, et également au fait de sa sculpture de loup exposée aux Bayards. Certaines des œuvres exposées peuvent être achetées par les visiteurs, et de nombreux ouvrages du naturaliste seront aussi proposés, afin de redécouvrir et partager la pensée de ce philosophe de la nature. LʼAAFR recevra environ un tiers du résultat de ces ventes. Lʼexposition est à voir depuis samedi prochain 21 mai jusquʼau 24 septembre.
Année particulière
En parallèle à cette nouvelle exposition, lʼAAFR continue de mener différents projets. Celui de la création dʼun étang de 200 m2 a été réalisé à quelques mètres de la Ferme Robert. « Maintenant la nature doit y reprendre sa place », relève Pierre-Alain Rumley. Quant à celui dʼune maquette interactive qui a pour objectif la présentation sous une forme ludique des différents aspects géologiques et écologiques du site du Creux du Van, une quinzaine de personnes sʼattèlent à sa préparation et sera probablement mis en place lʼannée prochaine. Néanmoins, le président de lʼAAFR est satisfait que lʼassociation ait pu réunir les fonds nécessaires, 170ʼ000 francs, à sa création grâce à un subventionnement du Canton à hauteur de 50% et le soutien de plusieurs fondations et de la loterie romande.
Pour lʼAAFR, son président reconnaît que cette année est « spéciale » et particulière. Lʼassociation a dû faire face malheureusement au décès de son tenancier de la Ferme Robert, Stéphane Montag, et au souhait de sa tenancière Christine Huber de ne pas reprendre la gestion de lʼhébergement, lʼAbri du Van. Pour cette saison, lʼAAFR a trouvé une solution transitoire en déléguant celle-ci à espaceVal. Une situation jugée comme « bonne » pour lʼinstant, par Pierre-Alain Rumley, même si les revenus de lʼhébergement ne reviennent que pour un tiers à lʼAAFR. Une association dont les finances reposent en grande partie sur ses cotisants et les dons, mais qui a le mérite de faire vivre ce haut lieu de la région.
Changement en vue
LʼAAFR se prépare également au départ après cette année de Christine Huber. Actuellement plusieurs annonces ont été faites dans la presse régionale et dans les médias spécialisés de la restauration. Pour lʼinstant, peu de candidatures crédibles se sont présentées, et même si Pierre-Alain Rumley reconnaît quʼil y a une « vraie crainte » à lʼidée de ne pas trouver un futur tenancier, il estime que le site a plusieurs arguments à faire valoir. Le comité de lʼassociation souhaite surtout trouver un restaurateur avec une « sensibilité » pour la nature et qui corresponde à lʼesprit du lieu. Néanmoins, avec ce changement, est apparue la nécessité de mettre aux normes du SCAV, le restaurant.
Cʼest une série de petites choses à modifier, mais pour un investissement considérable,
avoue le président de lʼAAFR, en ajoutant nʼavoir pour lʼinstant pas les fonds nécessaires. De ce fait, lʼassociation devra trouver des solutions financières pour cette mise en conformité.
Gabriel Risold