Cercle scolaire du Val-de-Travers
À la découverte du monde professionnel
Ce mardi, les élèves de 10e année du Cercle scolaire du Val-de-Travers visitaient 32 entreprises de la région. L’événement, qui vivait sa première édition, souhaite contribuer à faire connaître la diversité professionnelle aux élèves. Le Courrier du Val-de-Travers hebdo a pu suivre une des visites.
Vu depuis le microcosme de l’école, le monde du travail peut interroger ou inquiéter. Pour en dissiper les a priori, découvrir ses réalités et valoriser les métiers, l’École Jean-Jacques Rousseau organisait, mardi, pour les 120 élèves de 10e année, des visites de plusieurs entreprises du Val-de-Travers. La démarche est une première pour le Cercle scolaire et son codirecteur, David Hamel, souligne que le canton encourage les mesures visant à aller « vers le post-obligatoire », à se projeter vers l’avenir. Ainsi, le Cercle scolaire a imaginé une journée de visites et trente-deux entreprises ont accepté. « Pour une première, elles ont visiblement bien répondu présent », note David Hamel, ravi également de la diversité des sociétés partenaires. Le codirecteur estime que le projet est « gagnant-gagnant » pour toutes les parties. « L’ensemble des corps de métiers présents au Vallon est représenté », poursuit-il.
La 10e année est, pour David Hamel, une période où beaucoup d’élèves « cherchent » encore leur avenir. Un âge où certains ont trop de certitudes et où d’autres n’ont que des interrogations. « Là, ils peuvent découvrir la réalité, confirmer une idée de formation ou l’infirmer », relève le codirecteur. Chaque élève a choisi deux à trois domaines d’intérêt et le corps enseignant a réparti les visites selon ceux-ci. Des visites qui, pour David Hamel, sont également « un plus » pour des jeunes qui souhaitent se diriger vers les études. C’est le cas des deux élèves présents lors d’une des visites à l’hôtel de l’Aigle, à laquelle le Courrier a pu assister.
« Pas une bonne réputation »
En préambule, la collaboratrice de Goût & Région, Caroline Hügli, a rappelé l’ensemble des activités de l’acteur touristique et la diversité des professions présentes dans l’entreprise. Il faut aussi quelque peu démystifier certaines idées. « Les métiers de l’hôtellerie-restauration n’ont pas vraiment une bonne réputation », relève-t-elle. Pour ce faire, rien de mieux que s’entretenir avec trois apprentis actuels de la société, Louann, employée de commerce, Dimitri, cuisinier, et Veronica, spécialiste en communication hôtelière.
Avec intérêt, et peut-être aussi timidité, les deux élèves écoutent studieusement l’apprentie employée de commerce expliquer la diversité des tâches de travail, comptabilité, réservation ou encore planification. L’aspect humain du contact avec la clientèle est aussi souligné par l’apprentie, car l’hôtellerie est un domaine professionnel où le relationnel est primordial. L’apprentie en communication hôtelière, Veronica, précise un autre élément fondamental du secteur, la tenue et l’aspect. Dans certains établissements, le code vestimentaire et les directives sur le maquillage peuvent être stricts. La gestuelle des deux élèves signale un petit étonnement.
Crèmes brûlées et cocktails
En cuisine, Dimitri détaille son parcours d’apprenti, les différences entre son poste à l’hôtel de l’Aigle et le précédent en restauration collective et également les exigences de son travail. On sent les deux élèves un peu intimidés, alors pour détendre l’atmosphère, l’apprenti propose de finaliser des crèmes brûlées au chalumeau. Un élève s’y essaye, mais tous les deux ont pu goûter. Autre moment plus informel, l’élaboration pour les élèves de cocktails (sans alcool évidemment) selon des recettes codifiées.
La première impression de David Hamel de cette première journée de visite d’entreprise est positive. « Les jeunes peuvent élargir leur vision du monde professionnel », note-t-il, en soulignant que l’école doit aussi créer un lien avec l’économie. Les deux élèves confirment que ce fut une vraie découverte. « Pourquoi pas un deuxième choix », admet l’un d’eux. Une journée qui semble une bonne interface entre monde de l’école et monde du travail.
Gabriel Risold