C’est en luttant qu’on devient lutteur
« Le bilan de nos jeunes lutteurs vallonniers est bon. Nous avons 8 palmés sur 19 espoirs. Et pour les autres, ce n’est pas grave, ils le seront dans les prochaines années. Ils apprennent et c’est en luttant qu’on devient lutteur ! » La fierté et le goût du défi pour l’avenir se mélangent dans les propos du président du club de lutte du Val-de-Travers Marco Colò. Il peut être fier de ses troupes car elles ont rendu une excellente copie dans l’organisation de la 104e Fête cantonale neuchâteloise de lutte suisse. Retour sur cet événement qui a fait vibrer Môtiers tout le week-end dernier.
Le lutteur Loïc Perret saisit sa « proie » des deux mains et la retourne d’un geste brusque et précis. L’exécution est parfaite et il a facilement pris le dessus sur… un gros sac de frites ! Blessé, le jeune homme n’a malheureusement pas pu concourir à domicile lors de cette Fête cantonale. Dommage. D’autres membres du club ont connu le même sort malheureux. Ce fut notamment le cas de Kilian Colò, toujours pas remis de sa blessure – et de son opération – contractée lors de « la Fédérale » de 2022.
Kilian Colò absent, la pression se reporte sur Vincent Erb
Si le boucher de Saint-Sulpice a pu reprendre l’entraînement, il y a fort à parier qu’il se dirige tout droit vers une saison blanche. « C’est malheureux mais on ne va pas précipiter son retour pour un ou deux concours de fin de saison. Mieux vaut qu’il revienne plus sereinement la saison prochaine », soutient son oncle Marco Colò. Chez les actifs, la meilleure chance de ramener une couronne se reportait donc sur les épaules de Vincent Erb. « Il y court après depuis quelque temps donc ce sera peut-être la bonne à Môtiers. » Malheureusement pas ! S’il a bien été le meilleur des six actifs vallonniers engagés, il est resté assez éloigné de la couronne. Il a récolté 55.50 points alors que la récompense était atteignable à partir de 56.25 unités.
Il pleut, tous à la cantine !
Jess Jeannin (55.25), Liam Menoud (54.25), Joffrey Tissot (54), Alec Porret (52.25) et Gabriel Pellaton (51) complètent le tableau des locaux. « On a eu droit à un beau spectacle avec pas moins de sept couronnés fédéraux qui sont venus lutter face à une centaine d’actifs. Le gros orage de dimanche midi n’a pas posé trop de souci, on a simplement rallongé un peu la pause repas. » Cela a même été un atout en poussant tous les spectateurs sous les tentes et les cantines pour se protéger de la pluie. L’humidité n’est, par ailleurs, pas un problème pour la sciure. Celle-ci doit de toute manière être régulièrement arrosée pour lui donner de la tenue afin que les concurrents ne s’enfoncent pas trop.
Quand la neige s’emmêle…
« Et dans tous les cas, on n’arrête pas une Fête cantonale de lutte. Je crois que c’est arrivé une seule fois il y a une vingtaine d’années. Il avait neigé au mois de juin à La Vue-des-Alpes où se déroulait la compétition », en rigole encore Marco Colò. Au niveau de la buvette, plus de 200 kilos de frites, 500 tranches de porc, 400 pizzas et 350 menus avaient notamment été préparés. « On fonctionne avec nos sponsors et on est content de voir que les commerces locaux ont joué le jeu, comme les boucheries. Il fallait bien ça pour contenter le nombreux public qui a bien suivi », ajoute Walter Erb. Le responsable subsistance de la manifestation est aussi le coach des jeunes lutteurs vallonniers.
8 palmes et rien à becter pour les autres
Samedi, 19 de ses protégés étaient en lice lors de la journée des espoirs. « Ils se sont bien défendus vu la forte concurrence à laquelle ils ont dû faire face. » 160 jeunes étaient en quête de récompenses sous forme de palmes. Nolan Maire, Achille Leuenberger, Lenox Beck, Matt Menoud (finaliste), Arnaud Tissot, Adrien Trachsel, Maxence Tissot et Joffrey Tissot ont trouvé leur bonheur dans la sciure môtisanne. En revanche, pas de récompense cette fois pour Ayden Kisslig, Eloan Buchs, Numa Leuenberger, Noah Kisslig, Silas Beck, Evan Vuille, Ilan Baillod, Jérémie Daudet, Theo Huguenin, Lévi Petitpierre et Kenny Robert (qui s’est blessé). Bref, les autres n’ont pas eu à becter cette fois-ci. « Par contre, vous, vous êtes venu chercher de quoi donner à manger à vos lecteurs n’est-ce pas ? J’espère que vous avez apprécié le spectacle ? » La réponse est un double « oui ». Comme les lutteurs, il faut savoir relever les manches pour saisir l’information au vol. Et pour la sciure, je passe volontiers à l’occasion pour participer à l’un de vos entraînements. Il paraît que c’est en luttant qu’on devient lutteur…
Kevin Vaucher