C’est où qu’on paie ?
C’est gratuit ! Je le répète encore une fois : GRATUIT ! C’est une situation typiquement suisse à laquelle nous avons assisté lors du premier éco-débarras organisé par les Vert’libéraux du Val-de-Travers, samedi passé. Les premiers « chineurs » demandaient au moins une fois sur deux où ils pouvaient payer les trouvailles qu’ils avaient récupérées à la salle de spectacles de Couvet. Or… c’était gratuit ! C’était tout le concept de cet éco-débarras qui consistait à donner une nouvelle vie à des objets inutilisés en bon état. Ce concept sera désormais aussi décliné en version automnale.
Pas facile de faire comprendre à un Helvète que quelque chose est gratuit. « On voit qu’il a immédiatement le réflexe de vouloir payer ce qu’il emporte », notaient avec amusement les membres des Vert’libéraux vallonniers. Pour cette première édition de l’éco-débarras, eux non plus ne savaient pas vraiment à quoi s’attendre : « On s’est inspiré de la formule de nos collègues de parti de Corcelles-Cormondrèche. Ils font ça depuis une dizaine d’années. Mais chez nous, au Vallon, tout devait être mis en place », relève Claude Brunner, responsable du check-point du parking de la salle de spectacles de Couvet.
Première étape : le check-point
C’est là que se passait la première étape de ce concept qui consiste à donner une nouvelle vie à des objets. « Les gens qui souhaitent donner des objets, dont ils n’ont plus l’utilité, viennent les déposer ici, entre 8 heures et 10 heures. Ça peut être des meubles, de la vaisselle, des jeux, des livres, des vélos, des chaises et ainsi de suite. De tout sauf des souliers et des vêtements. » Certains déposent puis rentrent chez eux. D’autres déposent, vont à l’intérieur et repartent avec d’autres objets. D’autres encore ne viennent que pour prendre. Bref, il y a eu pas mal de passage durant la matinée. « Pour une première édition, on est satisfait du passage. Il y a eu une quinzaine de personnes en permanence à l’intérieur », note Johana Eidam.
Deuxième étape : s’exposer
À l’intérieur de la salle de spectacles, les objets sont déposés sur des lignées de tables. Il n’y a pas d’exposant. Les visiteurs qui sont intéressés par un ou plusieurs objets peuvent les emporter avec eux. Oui, oui, gratuitement, vous avez compris le concept maintenant ! « Le samedi matin est le bon moment de la semaine car c’est le début du week-end et les Vallonniers ont du plaisir à prendre le temps et à chiner un peu. » Le gros point positif vient aussi de la qualité des objets. « C’est un éco-débarras, pas une déchetterie, on ne prend que des objets en bon état. »
Et après, la « déchetterie », on évite !
Déchetterie, ne prononcez pas ce mot devant un représentant ou une représentante des Vert’libéraux. C’est presque tabou ! J’exagère un peu mais disons qu’ils font tout pour éviter qu’un objet ne termine sa course dans le « cimetière des déchets ». « à partir de 11 heures, nous ouvrons les portes aux brocanteurs de la région pour qu’ils puissent venir jeter un œil aux objets qui n’ont pas encore trouvé preneurs », précise Johana Eidam. Ceux qui restent encore sur la table à midi ont encore une chance d’échapper à la déchetterie grâce aux différentes associations du Val-de-Travers. « Nous les proposons à des structures comme Bartim’habits, Soutien à l’Ukraine ou SOS mamans. Et pour les livres, nous refusons catégoriquement de les jeter. Nous les redistribuons dans les boîtes à livres ou nous les proposons aux bibliothèques. »
Des démonstrations utiles
Rien ne se perd ou presque ! Les objets qui resteraient encore « sans famille » après toutes ces secondes chances seraient finalement évacués vers la déchetterie. Deux employés communaux avaient été mis à disposition par la commune de Val-de-Travers (tout comme la salle). Par ailleurs, l’autre excellente idée de cette matinée a été de faire venir deux artisans pour montrer qu’il est possible de « faire du neuf avec du vieux ». David Clémençon montrait aux visiteurs comment réparer son vélo sans le jeter pendant que Stéphanie Geiser Berthoud distillait ses conseils pour customiser un meuble. Mieux, ils faisaient des démonstrations en direct.
Un rendez-vous bisannuel
« Ici, je retape un meuble d’appoint et je peux additionner le geste à la parole. C’est parfait pour bien expliquer aux gens quelles sont les étapes pour donner du cachet à un vieux meuble. On me demande souvent comment poncer, quel type de couleur choisir et jusqu’où aller dans la customisation. Moi je fais ça par passion et j’ai plaisir à partager mes conseils. J’aime cette idée de redonner une vie à quelque chose qui était destiné à la destruction », détaille Stéphanie. Et pour ceux qui auraient manqué « le train » de l’éco-débarras ce printemps, sachez que les Vert’libéraux comptent remettre ça en automne pour en faire un rendez-vous bisannuel. Gra-tui-te-ment !
Kevin Vaucher