C’était moins une !
La pendule du temple de Buttes s’est arrêtée sur midi (les aiguilles ne fonctionnant plus). C’est à ce moment très précis que l’on m’a dit « ça va partir ». Et puis, Chasseron-Buttes est parti ! Les concurrents ne cherchaient pas le repos mais ils avançaient presque comme des robots. On connaît la chanson, vous dites ? Eh bien non, le nouveau comité de Chasseron-Buttes a innové. Qu’elles soient volontaires ou contraintes par la météo, ces nouveautés ont fait de l’édition 2023, une édition particulière. C’était moins une, mais elle a eu lieu.
Le premier changement vient de la zone de départ. Elle ne prend plus place au niveau du collège de Buttes, sous le son des cloches du temple, mais en bas du télésiège de La Robella. « C’est une variante qui se faisait déjà à l’époque. On a trouvé que la traversée du village, un dimanche matin, à huit heures, n’apportait pas une plus-value suffisante pour continuer », dévoile le président Guillaume Mairy.
Glisser sur la paperasse
En outre, cela engendrait certaines contraintes, comme la fermeture de la route par la police routière. Et les démarches administratives sont déjà nombreuses pour « mettre sur ski » un tel événement. « Comme c’était une grande première pour le nouveau comité, on a découvert pas mal de choses. On a été surpris par toute la paperasse qui entoure Chasseron-Buttes. Il faut remplir un premier formulaire puis un deuxième puis un troisième pour confirmer le deuxième et ainsi de suite. C’est énergivore. Heureusement que l’ancien président Adrien Juvet nous a bien épaulés et que nos bénévoles n’ont pas rechigné à la tâche pour que tout se passe bien. »
Un ajustement de parcours dans les dernières heures
Sans parler de la grosse incertitude qui a plané jusque dans les dernières heures quant à l’enneigement, suffisant ou non, pour organiser la 30e descente et le 11e Trophée du Chasseron. « On voulait absolument conserver au moins l’une des deux courses. On a rapidement compris qu’on ne pourrait pas sauver la descente cette année alors on a redoublé d’efforts sur le Trophée », poursuit Guillaume Mairy. Jusqu’au bout, les organisateurs ont tremblé et ont procédé à des adaptations. « Le jour précédent le départ, on a encore ajusté le tir au niveau du parcours », pose le chef technique Yvan Jeannerod.
« Un peu stressant »
Il détaille son propos : « Quand vous êtes en train de baliser à un endroit et que vous voyez la neige fondre sous vos pieds à vue d’œil, c’est un peu stressant. » Les dernières pluies ont joué avec les nerfs des organisateurs mais elles n’ont pas eu le dernier mot. « Elles nous ont forcés à laisser tomber notre parcours de repli. Mais on a trouvé la parade en effectuant des boucles passant par le restaurant de la Katon, le Crêt de la Neige, la tranquillité et la Grandsonnaz-Dessous notamment. » Heureusement, la première montée depuis Buttes représente le gros des 1200 dénivelés du Trophée du Chasseron et elle a donc pu être conservée.
Coup de canon libérateur
Au début, les organisateurs espéraient accueillir 70 adeptes de ski-alpinisme. Au vu des conditions particulières de course, ils se contentent finalement de la grosse quarantaine de participants. C’est à huit heures pétantes – et pas une seconde de plus – que Roland Fatton a envoyé le coup de canon libérateur du départ. Les deux plus anciens membres de la Batterie 14 avaient fait le déplacement. « Il faut être au minimum deux pour porter le canon. Il fait 70 kilos ce con-là », lançait-il avec son ton inimitable.
Avec le sanglier catalan et le pirate fleurisan
Sur le plan sportif, de nombreux Vallonniers et Vallonnières ont pris la piste. Parmi lesquels Aleix Toda Mas (5e meilleur homme) et Grégoire Fatton (9e). « C’était important d’être là pour soutenir cette course de la région », envoie le sanglier catalan, plutôt adepte de trail par d’autres saisons. « Les conditions étaient correctes bien qu’un peu casse-pattes dans les descentes. La neige molle des derniers jours, ajoutée au gel de la nuit, ont créé pas mal de mauvaises traces », réagissait ensuite « Greg », le pirate fleurisan. Les aiguilles du temple sont toujours arrêtées sur midi mais la course a vécu et bien vécu !
Kevin Vaucher
Résultats des Vallonniers
Dames (14 classées) : 6. Elodie Python, 2 h 10 ; 9. Caroline Houriet, 2 h 57 ; 10. Joëlle Maire, 3 h 12 ; 12. Roxane Whittle, 3 h 57 ; 13. Elia Jaggi, 3 h 57 ; 14. Delphine Doumas, 3 h 57. Hommes (26) : 5. Aleix Toda Mas, 1 h 36 ; 9. Grégoire Fatton, 1 h 43 ; 15. Matt Menoud, 2 h 00 ; 16. Olivier Favre, 2 h 21 ; 18. José Reis, 2 h 30 ; 19. Orian Schlaepfi, 2 h 36 ; 22. Antoine Berger, 3 h 15 ; 23. Sacha Coucheman, 3 h 34 ; 25. Anthony Zeller, 3 h 35.