Chasseron-Buttes : le Lauberhorn du Jura
Dans les secrets d’un mythe ! (1)
Un fait symbolise à lui seul l’état d’esprit remarquable affiché par l’équipe de bénévoles qui a relancé la légende de la course de descente Chasseron-Buttes en 2009. Il y a quelques semaines à peine, ceux qui ont œuvré durant 14 ans pour le bien de l’épreuve ont passé la main à « la relève » sans faire de bruit. Comme si pour eux, seul le mythe devait prendre la lumière. « On a fait que notre devoir », disaient les résistants sous la France occupée. Pareil, disent les résilients organisateurs du mythe ressuscité !
Un fait symbolise à lui seul l’état d’esprit remarquable affiché par l’équipe de bénévoles qui a relancé la légende de la course de descente Chasseron-Buttes en 2009. Il y a quelques semaines à peine, ceux qui ont œuvré durant 14 ans pour le bien de l’épreuve ont passé la main à « la relève » sans faire de bruit. Comme si pour eux, seul le mythe devait prendre la lumière. « On a fait que notre devoir », disaient les résistants sous la France occupée. Pareil, disent les résilients organisateurs du mythe ressuscité !
L’apéro qui a mis fin à 21 ans d’absence
En réalité, cette course doit beaucoup à certaines personnes.
On peut citer les familles Juvet, Thiébaud, Fatton, Montandon et bien d’autres,
énonce l’enfant de Buttes Laurent Favre. Le conseiller d’état faisait partie de la « bande » qui a relancé la course en 2009.
Chasseron-Buttes n’avait plus été organisé depuis 1988, faute de neige. Pour les enfants de ma génération, c’était un rêve de participer à cette compétition dont nous entendions parler depuis si longtemps sans jamais l’avoir courue. Les conditions d’enneigement idéales de fin janvier 2009 nous ont donné des ailes. à moins que ce soit l’apéro que nous prenions ce jour-là au ski-club de Buttes ? En tout cas on s’est motivé à relancer Chasseron-Buttes.
Après 21 ans d’absence, le mythe s’apprêtait donc à ressortir de l’ombre.
Laurent Favre et Adrien Juvet, coprésidents
La tâche était titanesque mais qu’importe ! Laurent Favre et Adrien Juvet furent les deux co-présidents du nouveau comité. Le premier restera en fonction deux ans tandis que le second est resté en poste jusqu’à la 29e édition de février dernier.
Depuis 2009, un énorme travail a été réalisé par Adrien, chapeau à lui ! Bravo aussi à tous les membres de l’Association des amis de Chasseron-Buttes, que nous avons aussi créée en 2009.
Laurent Favre oublie ici de se féliciter pour son propre investissement personnel et surtout pour son idée qui a changé, ad aeternam, l’histoire de la manifestation. Si la course se porte aussi bien aujourd’hui, c’est effectivement en partie grâce à la naissance du Trophée du Chasseron. Une idée sortie tout droit de son chapeau.
« Le Trophée, moi je n’aurais jamais lancé ça »
Laurent a été visionnaire et audacieux car c’est lui qui a eu l’idée de proposer du ski-alpinisme. Il a anticipé de façon assez dingue l’engouement qui entoure aujourd’hui cette pratique. Moi, j’aurais jamais lancé ça,
reconnaît le Butteran Adrien Juvet avec un sourire mêlant reconnaissance et satisfaction. Avec ce second parcours, proposant plus de 1000 mètres de dénivelé positif, l’esprit du mythe est parfaitement respecté. Départ à l’aube sous les coups de cloche du temple de Buttes, montée sur le Crêt de la Neige (1440 m), la Dénériaz-Dessous, La Merla, Chasseron (1607 m) avant d’entamer le retour vers le village vallonnier. Le succès est tel que le Trophée regroupe davantage de participants que la course de descente en elle-même depuis l’édition de 2014.
L’influence venue du Muveran
Le format d’une course de randonnée en boucle est très attractif selon moi. Je l’avais déjà vécu au Trophée du Muveran. Cela mixe l’effort intensif des pentes avec la technicité des descentes avec le plaisir de la peau de phoque. Sans oublier que le cadre majestueux de notre région s’y prêtait parfaitement. En plus, la trace du Trophée convient à tous les niveaux. La preuve, je suis arrivé au bout en 2022 et je compte bien y retourner cet hiver,
s’amuse Laurent Favre.
Outre le Trophée du Chasseron, le plus fou vient peut-être de la rapidité avec laquelle l’édition de 2009 a été mise en place. Nous en parlerons la semaine prochaine où nous continuerons de « déshabiller » ensemble le mythe. Mais pas de panique, il sera rhabillé et prêt pour l’hiver !
Kevin Vaucher