Chasseron-Buttes
Dans les secrets d’un mythe! (4)
Nous voici arrivés à la conclusion de l’introspection de Chasseron-Buttes. Comme tout mythe, nous aimons à penser qu’il garde encore jalousement quelques secrets. Mais nous espérons vous avoir fait toucher à la passion et à l’importance que cette course a prise dans le paysage vallonnier et dans la vie de bon nombre de familles. Voici quelques dernières indiscrétions et la présentation du nouveau comité afin de clore cette série avec le regard porté vers l’avenir.
Outre les histoires personnelles qui se forgent au fil des ans, qu’est-ce qui fait également la renommée d’une course ? Sa fréquentation bien sûr ! Celle-ci a grandi d’édition en édition. Il y avait 82 participants en 1951, puis 103 en 1978 et 450 en 1982. Cela reste le record absolu de la manifestation. Les concurrents étaient plus nombreux et ils allaient plus vite également. En 1978, le record de l’épreuve est pulvérisé par Henri Bernasconi, passant de 9’26 à 7’05. Puis c’est Daniel Juvet (le papa d’Adrien) qui s’en est emparé en 1981 (6’39) avant que son frère établisse ce qui reste encore la marque de référence en 1984 (6’16). Il avait dévalé les 7 bornes de piste (et les 837 mètres de dénivelé négatif) avec une vitesse moyenne de 67 km/h.
1986: plus de 21’500 remontées en une journée
Outre d’être garant de sensations fortes, Chasseron-Buttes boostait aussi l’activité des installations de La Robella. En 1986, ce sont par exemple plus de 21’500 remontées, aux diverses installations, qui avaient été enregistrées. Grâce à la renommée qu’il a acquise, le mythe ressurgit donc bénéfiquement sur l’ensemble de la station. Et lui-même se porte dans une santé financière saine. Adrien Juvet félicite son comité, tout en étant confiant dans celui qui lui a succédé. « Les nouveaux tirent tous à la même corde et je suis sûr qu’ils auront plein de super idées. La course reste en de bonnes mains. » Ces mains, se sont celles de Sandra Schlaeppi, Delphine Doumas, Céline Mairy, Valentin Muriset, Yvan Jeannerod, Nicolas Béraneck et Guillaume Mairy.
Adrien souhaitait passer… la main pour apporter du sang neuf et de nouvelles idées. Tout s’est fait dans un climat positif et constructif. On reprend simplement son œuvre, à lui et à ceux qui l’ont précédé.
Quatre nouveaux coprésidents
Bon sens et esprit de consensus, pas de doute, ce sont les paroles de Guillaume Mairy. Déjà actif dans différentes structures sportives comme le TC Fleurier et la via ferrata du Tichodrome, le Vallonnier a bien conscience que Chasseron-Buttes appartient au patrimoine de la région, bien plus qu’à des personnes. «Nous relevons ce défi par envie de faire quelque chose pour le Vallon. Pour que ça bouge tout au long de l’année et notamment au mois de février. Les nouveaux membres du comité sont des assidus de ski à La Robella, des gens qui s’investissent dans les ski-clubs et d’anciens participants à cette course. On ne débarque pas de nulle part. Chasseron-Buttes a une valeur affective pour nous et on veut en prendre soin», explique l’un des quatre coprésidents nouvellement investis. Il y en a deux qui chapeauteront la descente et deux autres qui se chargeront plus spécifiquement du Trophée. «C’est un événement qui a fait ses preuves avec ce mélange entre ski et ski-alpinisme. C’est que la recette est bonne et on ne va pas la changer en profondeur.»
Un parcours inédit pour le 30e anniversaire
Les nouveautés ne devraient donc pas être légion pour la 30e édition du 5 février 2023. «La descente est historique donc on ne peut pratiquement pas la retoucher. On s’adaptera simplement aux conditions d’enneigement. Pour ce qui est du Trophée, il y a l’idée de faire une boucle plus grande, jusqu’aux Petites Roches. On a envie d’aller explorer un peu plus loin mais nous aurons besoin d’autorisations de la part du canton de Vaud notamment.» Lors du dernier comité en date, les nouvelles rapportées à ce sujet étaient bonnes. Ainsi, ce parcours inédit pourrait servir de «marqueur» pour le 30e anniversaire de Chasseron-Buttes. «Nous l’annoncerons évidemment dans le Courrier. Vous pouvez déjà noter la date. Elle est idéale car il n’y a aucune course concurrente prévue en même temps, pour le moment. En plus, on veut absolument conserver un tarif d’inscription abordable pour que tous ceux qui ont envie de participer à cette belle fête du ski puissent le faire.» Dernier secret à vous révéler, le budget ! Il est de 24’000 francs environ. Il est désormais temps d’écrire les prochaines lignes du mythe! L’épopée continue!
Kevin Vaucher