Chasseron-Buttes
Le Lauberhorn du Jura Dans les secrets d’un mythe! (3)
Nous voilà déjà à la troisième partie de cette plongée dans les insaisissables mystères du mythe. Dans cet article, nous allons faire de grands bonds dans le temps en revenant sur les anecdotes passées. La semaine dernière, nous vous parlions de l’affiche 2022 de Chasseron-Buttes et du lien qu’elle entretient avec le président sortant Adrien Juvet. Commençons par là.
Le choix de l’affiche 2022 a été en partie motivé par la volonté de faire un clin d’œil à la famille Juvet, qui a tellement participé à la renommée de la course. Sans oublier bien sûr tous les autres bénévoles et particulièrement le ski-club de Buttes, qui ont également toujours répondu présent pour l’organisation. Adrien Juvet résume bien ce lien particulier que plusieurs familles butteranes et vallonnières ont avec cette course: «Ce n’est pas la course de la famille Juvet. Elle appartient à tous ceux qui lui donnent vie d’une quelconque façon. Nous, les Juvet, nous avons simplement une histoire singulière avec elle. Comme l’ont aussi d’autres familles.» Mais revenons-en à notre skieur de l’affiche 2022.
L’hommage à Pierre-André Juvet
Ce skieur n’est autre que son arrière grand-papa Samuel. Imaginez la force du symbole. Pour rester dans la famille, notons aussi que Pierre-André (le grand-père)avait participé à la toute première descente de Chasseron-Buttes. Il avait été classé premier de la catégorie enfants (moins de 16 ans). Vous le verrez dans la suite du texte, d’autres Juvet ont marqué de leur empreinte cette fameuse descente, courue en 12 minutes à cette époque. Toujours en 1951, le prix du dossard était de 2 francs (il est de 30 francs aujourd’hui).
L’édition oubliée de 1952
Les histoires liées à la course commencent dès les premières éditions. Ainsi, on apprend que celle de 1952 avait purement été oubliée d’être répertoriée dans les archives par les organisateurs. De fait, elle s’est petit à petit effacée des esprits et du comptage officiel. Ainsi, la 5e était en réalité la 6e et ainsi de suite. Le retour de la course était donc présenté comme la 20e descente en 2009. Or, il s’agissait en réalité de la 21e. Bref, vous avez compris le principe. L’erreur perdure dans le temps et participe désormais à son mystère. Il faut dire que le comptage n’est pas facilité par les nombreuses éditions annulées, faute d’enneigement suffisant ou autre (Covid,…). Ainsi, elle n’avait par exemple pas pu se courir entre 1968 et 1978.
Le «skieur-mentaliste»
En 1968, un skieur, probablement mentaliste, avait parcouru le tracé trois fois. Avait-il senti qu’une longue période de «privation» approchait? À l’inverse, la descente a pu se faire sans discontinuer entre 1980 et 1988. C’était juste avant cette fameuse longue absence de 21 ans (entre 1988 et 2009, en raison de gros problèmes d’enneigement qui sont finalement venus à bout de la volonté de – bien – faire des organisateurs). Notons aussi la bonne marche en avant des inscriptions. Mais reprenez déjà votre souffle, on en parle ensemble la semaine prochaine!
Kevin Vaucher
Un mot – une anecdote avec Adrien Juvet
Les Rasses : «Une fois, nous avions dû exporter Chasseron-Buttes aux Rasses. Un souvenir douloureux pour certains.»
Francis Margot : «Le comité d’organisation élargi a toujours pu compter sur la sagesse des anciens, comme Francis Margot. Nous les remercions d’avoir été là pour nous canaliser.»
Berlin : «J’ai rencontré quelqu’un dans un bar de Berlin qui m’a confié qu’il était venu une seule fois en Suisse pour participer à une course. Quand il m’a dit que c’était Chasseron-Buttes, j’étais fier et scotché à la fois.»
Cadeau : «Une fois, un enfant est venu vers moi à la fin d’une édition de Chasseron-Buttes. Et il m’a tiré par la manche pour me dire merci. Quel magnifique cadeau.»
Lauberhorn : «Laurent Favre qualifie cette course de Lauberhorn du Jura et moi je suis certain que quand je suis sur Chasseron-Buttes je skie sur le Lauberhorn. C’est dire le mythe que c’est devenu pour nous.»