Chronique « Team Espina »
Janvier – avril 2022 : tous pour un !
Destination 2024 ! Flore Espina est une cavalière vallonnière expatriée en Espagne. Elle vise une participation aux Jeux paralympiques de Paris en 2024. En janvier 2022, nous vous avons dressé son portrait en revenant notamment sur lʼaccident qui lui a coûté sa jambe gauche à lʼâge de 21 ans. Son rêve olympique, elle lʼa gardé intact ! Soutenue par les Garages Hotz SA et suivie par le Courrier, la jeune femme (36 ans) vous livrera régulièrement de ses nouvelles vers lʼaccomplissement de son but quʼelle cherche à atteindre au côté de sa monture Dartañan de Fangar. Alors, une Vallonnière au JO de Paris, vous y croyez ? Nous on y croit !
Jʼai beaucoup et peu de choses à vous dire à la fois. Je fais confiance à Kevin Vaucher pour quʼil canalise mes idées si je me perds un peu dans mes explications. Jʼen profite pour remercier le Courrier de cet espace de liberté me permettant de créer un lien privilégié avec vous. Je nʼoublie pas toutes les belles choses vécues au Val-de-Travers jusquʼà mes 19 ans. Aujourdʼhui, jʼhabite à El Palmar, une province de Cádiz non loin de la frontière maritime avec lʼAfrique. En ce début dʼannée 2022, la première aventure a été de venir chercher le véhicule et la remorque pour mon cheval aux Garagex Hotz SA de Travers. Un long voyage aller-retour épuisant mais qui faisait partie du processus. Le cheval, lui, était arrivé en Espagne fin novembre/début décembre. Mais tout ne sʼest pas passé comme on le pensait dans son accueil.
Travail 7/7 pour rattraper le temps perdu
Nous lui avions trouvé une place dans une écurie qui a fermé un mois après son arrivée. Jʼai dû rapidement chercher une solution dʼurgence et jʼai trouvé un box de libre dans la ville de Jerez. Mais il nʼy avait pas de parc extérieur. Ce nʼétait pas idéal car ce cheval est habitué à être dehors au moins trois à quatre heures par jour. Heureusement, une place sʼest libérée près de chez moi un mois plus tard et il bénéficie de bonnes conditions aujourdʼhui. Le fait de changer deux fois de lieu en deux mois nʼa pas favorisé son adaptation et il était très nerveux. Dès janvier, il a retrouvé un comportement normal au sein de lʼécurie près de chez moi et il se sent bien. Du coup, on a pu énormément travailler ensemble depuis cette date. En ce moment, je mʼentraîne sept jours sur sept car on a quand même perdu pas mal de temps avec ces aventures.
Les Mondiaux en août, ça se complique !
Cette année, lʼobjectif était de se qualifier pour la Coupe du monde dʼaoût prochain au Danemark. Mais honnêtement, cela va être très compliqué dʼy aller car il faut participer à deux concours internationaux minimum. Et le timing sʼest notablement resserré. Il faudrait que je participe à celui de Mannheim dans quelques jours. Mais avant ça, jʼai besoin de mʼaligner avec Dartañan lors de plus petites compétitions pour observer comment il se comporte. On a donc adapté le planning avec un premier concours fin avril/début mai en Espagne. Nous ne sommes pas des machines, il vaut mieux prendre le temps de sʼadapter lʼun à lʼautre. Comme cʼest une ancienne monture dʼun cavalier « valide », il faut quʼil sʼadapte au fait que je pèse moins lourd dʼun côté que de lʼautre (en raison de ma prothèse). En résumé, la priorité est de défaire les réflexes quʼil avait acquis jusque-là pour
lui réapprendre une nouvelle façon de faire.
Bientôt en Suisse, sans Dartañan
Je savais que ça allait demander du temps alors je ne me décourage pas. Ça devient gentiment bon et, avec mon entraîneur, on est contents des progrès de ces dernières semaines. Je mʼentraîne vraiment très dur et je commence à le ressentir physiquement. Mais je nʼai pas vraiment le choix car cʼest une course contre la montre qui a été lancée. Et on a aussi très envie de montrer le résultat devant des juges pour quʼils évaluent notre travail.
Sinon, je termine en vous annonçant que je serai de retour en Suisse du 2 au 5 juin. Jʼai été invitée au concours de saut du CSIO de Saint-Gall. La SUVA mʼa proposé de faire une présentation de la discipline paralympique de paradressage (la mienne). Comme il sʼagit dʼune exhibition, je ne vais pas faire le voyage de plus de 2000 kilomètres avec Dartañan. En résumé, ça prend un peu plus de temps que prévu mais on est sur le bon chemin. Je me réjouis de vous parler de nos premiers résultats prochainement.
Tous pour un !
Flore Espina