Le ciné-club du Val-de-Travers a allumé son écran pour la première fois le 13 octobre 1957 sous l’impulsion de Claude Vallon – le bien nommé – et de Jean-Jacques Gauchat. Soixante-quatre ans plus tard presque jour pour jour, il est toujours bien en vie grâce à plusieurs héros cinéphiles. S’il a été lancé par deux hommes à l’époque, ce sont aujourd’hui quatre femmes et un représentant masculin qui font office de poumons principaux. Les 005 du cinéma vallonnier ! à la suite du départ de la présidente Patricia Guenat (pour raison privée), Sylvie Duchêne et Chantal Martin Berger assurent désormais une coprésidence. Fatima Thiébaud, Anne-Laurence Bovet et David Allisson complètent ce duo au sein du comité.

L’équipe en place tourne efficacement mais nous accueillons toujours avec plaisir de nouvelles personnes motivées à nous donner un coup de pouce,

font-ils savoir.

Que faites-vous mercredi soir ?

Depuis la rocade entre le Casino (royale ?) de Fleurier et le Colisée de Couvet opérée en 1967, c’est toujours dans l’arène covassonne que cela se passe.

Les séances se feront environ tous les quinze jours les mercredis soir avec une présentation du film en préambule (20 h 15). Et ceux qui l’ont manqué pourront se rattraper le dimanche à 17 h 30 (sans présentation, juste le film).

Exception faite de la première semaine où la diffusion du film « Le ruisseau, le pré vert et le doux visage » se fera le jeudi 21 et le dimanche 24 octobre. Le programme est disponible au Colisée et sur le site internet du cinéma. Après une saison précédente réduite à une poignée de diffusions en raison de la pandémie, le ciné-club proposera treize productions différentes cette fois-ci. Comme James Bond, les 005 sont du côté du bien et vous ont préparé plusieurs « cadeaux ».

Premier bonus mis sur pied, la diffusion d’un court-métrage – en plus du film – lors de cinq soirées spéciales. « La première est prévue le 3 novembre avant la projection d’ « Aga » du réalisateur bulgare Milko Lazarov. La dernière se fera en clôture d’édition le 27 avril 2022 avant « 5 jours sans Nora » de la Mexicaine Mariana Chenillo. » Second geste de classe, la carte de membre (90 francs seul ou 160 francs pour un couple) est offerte pour les abonnés 2020/21. « Pour nous c’était normal de procéder de cette façon en espérant que nous pourrons diffuser l’intégralité des films cette année », plaide Chantal Martin Berger. La gratuité est également valable pour les membres des ciné-clubs amis du Locle, de La Brévine, du Cerneux-Péquignot et de Pontarlier. Outre la carte de membre et l’entrée à l’unité, un ticket pour trois séances est aussi proposé au prix de 25 francs.

Tour du monde avec pass sanitaire pour passeport

On est remonté à bloc et on a eu le temps de préparer une saison 2021/22 vraiment intéressante avec des films aux saveurs d’Afrique, d’Asie, du Moyen-Orient et d’Amérique du Sud notamment,

s’enflamme Fatima Thiébaud. Le cinéma suisse sera aussi à l’honneur avec « Mein Name ist Bach » (lauréat du Grand prix du cinéma suisse 2004) et avec « Genesis 2.0 » (documentaire de Christian Frei, 2018). Pour le premier cité, l’acteur neuchâtelois Philippe Vuilleumier et la réalisatrice Dominique de Rivaz seront présents le soir de la première diffusion le 17 novembre. Autre surprise qui n’a rien de gadget, une audiodescriptrice expliquera son métier et répondra à vos questions le 23 février 2022 avant la mise en avant du sujet des malvoyants dans « Vers la lumière » de la Japonaise Naomi Kawase. Très multiculturel tout ça, voilà qui plairait assurément à l’espion britannique.

Après ces mois d’isolement, on souhaite réinviter nos membres à voyager à travers notre programme qui fait presque le tour du monde,

détaille justement David Allisson. Notez que les non-membres sont également invités à ce dépaysement. Un seul passeport leur sera demandé : le pass sanitaire. Et il y en aura pour tous les goûts puisque chaque membre du comité est venu avec ses propositions. De quoi donner lieu à quelques combats en guise de cascades ?

Il est très rare qu’une personne ait adoré un film et qu’une autre l’ait détesté mais ça peut arriver. Dans ce cas-là, c’est plutôt le dialogue qui est privilégié,

poursuit-il tout sourire. La violence peut attendre avec nos 005, ce qui plairait sans doute beaucoup moins à 007. Et vous dans tout cela ? Vous pouvez aussi devenir un personnage de l’histoire en vous alliant au comité pour découvrir tout ou partie de ses treize propositions. Pour ça, vaut mieux ne pas attendre !

Kevin Vaucher