Économie régionale
Cocktail des entreprises : affluence « record »
Jeudi dernier, la Commune de Val-de-Travers organisait à espaceVal son cocktail des entreprises. Après deux annulations en raison des mesures sanitaires, la manifestation a rencontré un large succès avec la présence de plus de 120 invités. Elle a également permis aux autorités de rappeler sa stratégie de développement économique communal.
La foule des grands soirs était présente, jeudi dernier à espaceVal, pour le cocktail des entreprises de la Commune de Val-de-Travers, et le fait que les éditions 2020 et 2021 n’avaient pu être organisées en raison des mesures sanitaires en était probablement pour quelque chose. Les mots d’accueil de Frédéric Mairy, conseiller communal en charge du dicastère de l’économie et vice-président de l’exécutif, n’ont d’ailleurs pas manqué de souligner cette affluence record de participation après deux années d’attente. Néanmoins, avant de passer à l’apéritif et aux petits-fours, cette cérémonie offrait aux autorités la possibilité d’exposer aux acteurs économiques de la région la stratégie de développement économique de la commune et de relever un ensemble d’éléments relativement positifs.
Le vice-président du Conseil communal a tout d’abord souligné l’évolution en hausse sur les trois dernières années des revenus fiscaux des personnes morales et ce malgré la pandémie des deux dernières années. En parallèle, la commune de Val-de-Travers a aussi vu son taux de chômage diminuer, de 6.1% à la fin 2020 à 3.5% en mars 2022. Autre élément significatif de « la marche des entreprises en région frontalière », l’impôt frontalier qui est en hausse depuis trois ans. Même si Frédéric Mairy a noté que ces indicateurs étaient « réjouissants » et relevé que « le monde économique de Val-de-Travers et du canton de Neuchâtel se porte plutôt bien », il a tenu à demeurer prudent et rappeler que « des défis étaient encore à venir ».
Tissu riche, vivant et diversifié
Devant les acteurs économiques, le conseiller communal en charge du dicastère de l’économie a mis en valeur la diversité des entreprises de la commune, qui font que Val-de-Travers possède « un tissu économique riche, vivant et diversifié ». Pour le Conseil communal, un des enjeux est de soutenir cette économie résidentielle et de proximité, notamment au travers de projet comme « j’achète ici », piloté par la commune et avec la promotion du « Val » dont le montant des transactions s’élève à environ 400’000 francs depuis 2016. Par ailleurs, Frédéric Mairy a souligné plusieurs projets qui ont reçu le soutien de la Nouvelle politique régionale (NPR) dont les deux premiers crédits à hauteur d’environ 9 millions de francs, pour une participation communale de 3 millions, prennent fin. L’évolution du bas du site de La Robella, l’installation de Jacot chocolatier à Môtiers ou la rénovation des Mines d’asphalte constituent de bons exemples de ceux-ci.
Autre facteur de développement relevé par Frédéric Mairy, la nouvelle phase en 2021 des accords de positionnement stratégique (APS) qui permettent plusieurs projets phares pour la région. En exemple, le vice-président de l’exécutif a cité la valorisation et la rénovation du site Dubied, la consolidation du secteur touristique et de l’ensemble de l’hébergement ou le futur renouvellement de l’infrastructure de La Robella. Le conseiller communal a exprimé la volonté des autorités de créer des cercles vertueux et ce malgré une situation des finances encore « tendue » et souligné que le Conseil communal veillait à des répercussions concrètes pour les acteurs économiques, en ajoutant que ce dernier avait intérêt à voir se développer des synergies et des partenariats entre ces acteurs et la commune.
Les défis ne manquent pas, comme l’est de mener une entreprise au quotidien, et nous vous remercions de les relever,
a-t-il conclu, en réitérant la nécessité de travailler ensemble.
Solaire et cercle scolaire
La partie officielle de la manifestation fut aussi l’opportunité pour le conseiller communal en charge du dicastère du territoire, des sports et de la culture (DTSC), Eric Sivignon, d’exposer à l’assemblée le potentiel solaire des bâtiments industriels et au codirecteur du Cercle scolaire Jean-Jacques Rousseau (JJR), David Hamel, de rappeler les divers liens et collaborations entre le monde économique et l’école. Le chef du DTSC a jugé que les temps actuels étaient « troubles » au niveau énergétique, tout comme climatique. Le plan climat cantonal vise une neutralité carbone pour 2050 et cet objectif repose sur le potentiel photovoltaïque. Hors, celui du Val-de-Travers, comme l’a exposé Eric Sivignon, est estimé à 100 millions de Kw/h. Le conseiller communal en charge du DTSC a précisé que la rentabilité de la production d’énergie solaire est plus importante en utilisant de grandes toitures, ce qui correspond au bâti industriel. En exemple d’installation photovoltaïque rentable et durable, il a cité les plus de 2000 m2 de panneaux du toit d’espaceVal qui couvrent presque l’entier de la consommation électrique annuelle du bâtiment.
Comme autres arguments pour utiliser les toits des constructions industrielles, Eric Sivignon a mis en avant la sécurisation de sa production d’énergie, une autoconsommation valorisée par ce type de bâtiments et le fait qu’en zone industrielle, l’installation de panneaux solaires ne demandait pas de permis de construire. Des éléments qui doivent inciter à réfléchir à cette thématique selon le conseiller communal. Dernier orateur, David Hamel avait conscience que le parterre d’invités songeait de plus en plus à la partie festive de la soirée. Aussi, le codirecteur du cercle scolaire JJR souhaitait remercier en priorité les entreprises qui sont les acteurs de la formation professionnelle. Des acteurs économiques régionaux qui agissent de pair avec le Cercle scolaire pour favoriser l’insertion professionnelle avec des manifestations comme Capa’cité ou des collaborations comme les 18-22 de l’apprentissage au Val-de-Travers. Enfin, il a annoncé deux projets à venir au sein du cercle scolaire : des visites d’entreprises pour des élèves de 10e année et un programme en partenariat avec LIFT, association qui se préoccupe des élèves sans solution de formation. Deux projets qui, comme l’a souligné David Hamel, ne peuvent être mis en place sans le soutien et un lien privilégié avec le monde économique. Vie de la collectivité et vie économique, deux pans inséparables de la société dont les liens ont été réitérés jeudi dernier.
Gabriel Risold
« Un grand prétexte »
Autre moment de la partie officielle, la prise de parole du président du Conseil communal, Benoît Simon-Vermot au sujet de la nouvelle identité visuelle de la commune et le lancement d’un grand concours romand pour six séjours sur deux week-ends à Val-de-Travers et dont l’annonce avait eu lieu le matin même. En premier lieu, Benoît Simon-Vermot a souligné la nouvelle « harmonie » visuelle et graphique de la commune.
Un beau produit doit avoir un beau paquet,
a-t-il imagé. Puis, le président de l’exécutif a relevé que « ce grand concours était surtout un grand prétexte » pour faire parler de Val-de-Travers et que celui-ci permettrait, peut-être, de « planter une graine dans l’esprit des gens pour le futur ». En précisant que le Conseil communal n’était pas dupe sur les retombées en matière de domiciliation d’une telle manœuvre et il a précisé que celle-ci avait déjà reçu un écho avec la présence ce matin-là du Temps et de l’ATS à la conférence de presse et que la RTS avait aussi contacté la commune à ce sujet.