Chiffres noirs et optimisme prudent

« Nous ne souhaitons pas parler de bénéfice, mais d’un résultat positif qu’il faut relativiser », estime Frédéric Mairy, responsable du dicastère de l’économie, des finances, de la cohésion sociale et de la santé (DEFCOS). Hier, lors de la présentation des comptes 2022 de la commune de Val-de-Travers, la prudence prévalait sur la réjouissance, malgré un résultat positif de 1.7 million de francs pour le dernier exercice, alors que son budget était déficitaire de 1.8 million. Un retour dans les chiffres noirs qui est une première depuis 2018.

Cette amélioration résulte de plusieurs éléments « mais qui principalement ont un caractère ponctuel ». En premier lieu, il s’agit de la revalorisation des participations communales dans plusieurs entité externes, notamment la Société électrique du Val-de-Travers (SEVT), dont la commune est propriétaire à 87%, et qui a vu sa valeur augmenter avec l’entrée du Groupe E au capital. « Notre organe de révision nous avait recommandé de procéder à cela lors du bouclement 2021 », indique le chef du DEFCOS. Cette réévaluation se monte à 3.3 millions de francs au bouclement 2022.

Endettement : « principal point noir »

Autres éléments positifs, les recettes fiscales, tant sur les personnes physiques et morales, ainsi que l’impôt sur les frontaliers, sont supérieures à celles prévues par le budget. « Le contexte lors de son élaboration ne permettait pas l’optimisme », relève Frédéric Mairy, heureux de la poursuite de la tendance positive entrevue en 2021. Ces résultats fiscaux font qu’aucun prélèvement à la réserve de politique budgétaire, inscrit au budget, n’a été autorisé. Une réserve dotée encore de 13 millions de francs. Enfin, le chef des finances note un autre indicateur de la bonne dynamique actuelle, une « facture sociale » plus basse qu’attendue pour près d’un million de francs.

Même si le niveau des charges totales de la commune demeure relativement stable, avec pour 2022 un montant de 71.5 millions de francs, il est légèrement supérieur aux prévisions. Ce, notamment en raison de la hausse des charges de personnel avec le versement de l’indemnité pour suppression de poste au personnel du service des ambulances et l’octroi de l’échelon au 1^er juillet. « Le principal point noir est l’endettement qui va croissant à cause du manque d’autofinancement », juge le chef du DEFCOS en soulignant que la hausse des taux d’intérêt n’a eu qu’un effet limité en 2022 et les taux actuels demeurent « intéressants ».

Politique qui porte « ses fruits »

Les futurs investissements nécessiteront des « choix politiques importants » et devront être corrélés à « des projets porteurs » pour la région, en répondant aux enjeux à venir. « Les bonnes recettes fiscales prouvent que la politique menée porte ses fruits », estime Frédéric Mairy, en reconnaissant que la recherche de mesures d’économie ciblées reste justifiée pour parvenir à terme à l’équilibre, mais sans pour autant nuire à l’attractivité de Val-de-Travers.

Malgré les chiffres noirs, la situation de Val-de-Travers est toujours « tendue ». « Nous sommes toujours sur un fil », image le chef du DEFCOS. Toutefois, plusieurs éléments positifs, comme la bonne conjoncture actuelle ou encore la légère croissance démographique en 2022, signifient probablement que l’exécutif est sur le bon chemin.

Gabriel Risold