Commune de Val-de-Travers
Budget déficitaire revu et accepté
À lʼordre du jour, lundi dernier, de la séance du Conseil général de Val-de-Travers, lʼexamen et le vote du budget 2022. Un budget déficitaire modifié par un amendement de dernière minute du Conseil communal et de la Commission de gestion et des finances et qui a été accepté par le législatif.
Ce nʼétait peut-être pas la surprise du chef, mais lʼamendement conjoint du Conseil communal et de la Commission de gestion et des finances (CGF), visant à réduire le déficit budgétaire de près de 2 millions initialement prévu, constituait tout de même une surprise pour les différents groupes du Conseil général qui nʼen avaient pris connaissance que lundi matin. Dʼailleurs, lors de son examen, Sergio Santiago, pour les Verts, a regretté la publication tardive de lʼamendement qui ne permettait pas un véritable débat et le Parti socialiste a demandé une suspension de séance de dix minutes. Lʼamendement en question consistait à renoncer à lʼoctroi de lʼéchelon salarial automatique pour les collaborateurs communaux en 2022, et ce à lʼinstar des deux dernières années. Bien que sa volonté ne fût pas de rompre avec cette mesure, le Conseil communal a finalement concédé, en accord avec la CGF qui estimait le déficit trop important, de la reconduire, notamment en raison du contexte. En effet, une baisse des cotisations LPP et un passage à lʼauto-assurance pour pertes de gain pour les employés communaux feront que les salaires ne reculeront pas en 2022.
Lʼamendement nʼenchantait aucun groupe, si ce nʼest peut-être celui de lʼUDC qui reconnaissait lʼaccepter « sans regret ». Socialistes, libéraux-radicaux et popistes ont exprimé leur soutien à lʼexécutif. Mais, cela était pour le Pop, tandis que le PLR espérait que « cela soit la dernière fois ». Les Verts, eux, annonçaient, en raison de lʼimpossibilité de débat, sʼabstenir. Soumis au vote, lʼamendement fut accepté par 33 oui, 1 non et 4 abstentions. Le résultat du budget 2022 soumis au Conseil général se trouvait, ainsi, légèrement modifié de Fr. 135ʼ000.- et présentait un déficit de Fr. 1ʼ852ʼ860.- avec un plafond dʼinvestissement relevé à un peu moins de 1.7 million.
Amélioration par rapport à 2021
Lʼaccueil réservé à ce nouveau budget, certes revu mais toujours déficitaire, fut nuancé. La majorité des groupes a relevé une amélioration par rapport à 2021 et a reconnu la bonne gestion de lʼexécutif et sa recherche dʼoptimisation constante et ses économies justifiées, mais ont reconnaissant la nécessité de retrouver lʼéquilibre et une situation délicate. Le PLR, par la voix de Malo Bortolini, a notamment souligné que la commune allait devoir faire face « à des choix politiques durs » et sʼinterroger sur les projets vraiment profitables. De même, Sergio Santiago des Verts a rappelé quʼun certain pragmatisme serait nécessaire pour retrouver un équilibre financier. Le Parti socialiste a tenu à saluer la transparence de lʼexécutif et sa collaboration avec la CGF et rappeler les incertitudes économiques relatives à la pandémie actuelle.
Le groupe UDC fut le plus critique. Même sʼil reconnaissait une gestion globale « en soit pas mauvaise », il a regretté le recours à la réserve de politique conjoncturelle et souligné que la crise du Covid ne devait pas être « un écran de fumée pour masquer la spirale négative » des finances communales.
LʼUDC est convaincue quʼavec un peu de pression le Conseil communal peut encore mieux faire,
a conclu Niels Rosselet-Christ, en ajoutant que son groupe ne déposerait pas dʼautre amendement, mais refuserait le budget. Le Pop, par la voix de Philippe Vaucher, lui a répondu que les réserves sont faites en cas de « coup dur » en réitérant sa confiance en lʼexécutif pour dépenser avec « bon sens ». En réponse aux débats, Frédéric Mairy a pris acte pour le Conseil communal dʼun accueil mitigé mais globalement favorable au budget et a tenu à souligner une réserve de politique conjoncturelle, peu mise à contribution, et une fortune communale importante. Soumis au vote, le budget 2022 fut accepté sans surprise par 24 oui, 6 non et 7 abstentions. Un vote qui a confirmé la gestion du Conseil communal, mais qui nʼa rien dʼun blanc-seing, le groupe UDC ayant annoncé vouloir proposer des mesures ciblées dʼéconomies lors du prochain exercice.
Nouvelle « structure » et débats à venir
Lors du débat sur le budget 2022, Frédéric Mairy, responsable du dicastère des finances, a informé le Conseil général de la mise en place dʼune structure de consultation composée de la CGF et dʼun membre des groupes qui nʼy sont pas représentés. Celle-ci aura pour objectif de nourrir la réflexion et dʼidentifier des nouvelles pistes dʼéconomies pour chaque dicastère, mais sans toutefois remplacer la CGF.
Enfin, le groupe des Verts a interpellé le Conseil communal au sujet du plafond dʼendettement de la commune fixé à 85 millions. Frédéric Mairy a rappelé que ce plafond avait été fixé en 2009 alors que la dette sʼélevait à 55 millions et laissait une large marge de manœuvre. Même si lʼendettement demeure stable aujourdʼhui à hauteur de 58 millions, le conseiller communal a reconnu que les investissements votés en 2021 et ceux à venir pourraient amener lʼexécutif et le législatif à débattre dʼune modification de ce plafond, et ce déjà peut-être fin 2022.
Gabriel Risold