Commune de Val-de-Travers
Dix-huit ans : le grand saut à l’élastique
Vendredi passé, il régnait une forme d’excitation communicative aux abords de la salle Fleurisia de Fleurier. Trente-quatre jeunes majeurs, ou en passe de le devenir cette année, ont été reçus par les autorités de Val-de-Travers pour un moment solennel et « de responsabilité » avant de faire le grand saut vers Carnavallon euh… vers l’âge adulte.
« Bienvenue dans la majorité ! Voilà, ce sera à peu près tout pour la partie officielle comme on sait que vous venez surtout pour l’apéro et l’entrée à Carnavallon qui vous est offerte », a débuté en fanfare le président de commune Éric Sivignon. « Plus sérieusement, chaque jeune majeur reçoit notamment une carte de citoyenneté avec toutes sortes de rabais et un livre avec les avantages et les obligations de la majorité comme celle de remplir sa déclaration d’impôts ou de payer 200 francs par mois de leasing », rigolait finalement aussi le chancelier Christian Reber.
Les élastiques invisibles qui nous relient aux autres
Dans cette bonne humeur générale, les jeunes adultes ont été mis face à certaines responsabilités plus terre à terre. « Vous avez la responsabilité de comprendre le monde qui vous entoure et de voter maintenant. Prenez le temps de vous informer auprès de sources d’informations sérieuses et pas uniquement en scrollant sur TikTok (rires dans la salle). Vous avez aussi le devoir de prendre soin des autres et de veiller à la cohésion de la société. J’aime bien penser que nous avons tous des élastiques invisibles qui nous relient aux autres. S’il est détendu, c’est que tout va bien. S’il est tendu, il y a des tensions mais le dialogue est encore possible. En revanche, il faut absolument éviter qu’il se rompe », a poursuivi Éric Sivignon qui a donné le bon exemple en honorant son obligation du soir bien qu’il n’était pas dans sa meilleure forme.
Rester connecté au monde et à la société
Et si l’élastique casse alors, que se passe-t-il ? « Eh bien cela part dans tous les sens. » La politique américaine – et ses droits de douane exorbitants infligés aux autres pays – montre ce qu’il « faut faire » pour en arriver là. « Prendre soin de ses élastiques permet de rester connecté au monde et à la société. » Pour conclure ce moment, et avant de passer à l’apéritif pré-Carnavallon, les jeunes entrant dans la majorité ont eu droit à une prise de parole de Célia Sapart.
La climatologue et glaciologue vallonnière n’a pas manqué d’être connectée au monde, elle qui a parcouru les océans pour agir concrètement sur l’évolution du monde en comprenant mieux les changements climatiques (le Courrier lui a consacré un portrait en janvier dernier). Morale de l’histoire : pour créer le monde de demain comme pour le quotidien, mieux vaut ne pas faire craquer l’élastique, ça fera moins mal…
Kevin Vaucher