Commune de Val-de-Travers
Un budget déficitaire « raisonnablement acceptable »
Hier mercredi, la commune de Val-de-Travers a présenté son budget pour l’exercice 2025. Déficitaire d’environ 1.8 million de francs, il s’ajoute à la liste des budgets aux chiffres rouges de ces dernières années, et ce malgré les efforts de l’exécutif qui demeure dans sa vision d’optimisation des prestations sans vouloir opérer de coupes sévères.
Chaque fin d’année, la présentation du budget pour l’exercice à venir de Val-de-Travers est un rituel agendé et les chiffres de celui pour 2025, exposés hier, sont d’une couleur déjà vue, le rouge. Avec un déficit prévu de 1’854’500 francs pour un total de 75.9 millions de francs de charges, le budget de Val-de-Travers s’avère légèrement moins appréciable que celui de 2024, dont le déficit s’élevait à environ 1.5 million. « Toutefois, le Conseil communal peut le qualifier de raisonnablement acceptable », estime Benoît Simon-Vermot, en charge du dicastère de l’administration, de l’économie et de la protection de la population (DAEPP), en remarquant une légère tendance à la baisse déficitaire des budgets depuis les derniers exercices.
Le budget 2025 exposé montre notamment une augmentation des charges d’exploitation en raison de charges du personnel plus élevées, plus de 1.6 million, et ce en raison de la création de postes au sein de différents services communaux, ainsi que le choix cantonal de l’indexation salariale pour le corps enseignant (ndlr : auquel la commune contribue pour 55%). « L’augmentation des postes résulte de choix politiques en faveur de l’accueil pré et parascolaire et donc davantage de prestations pour la population », évoque Benoît Simon-Vermot, ajoutant que d’autres créations de postes sont dictées par la nécessité. L’indexation des salaires des autres classes de salariés communaux, hors personnel enseignant, est maintenue par le présent budget 2025, mais pas l’octroi de l’échelon salarial.
Certaines charges maîtrisées
Le grand argentier communal avance que ce budget découle véritablement d’un travail neuf avec la « nouvelle équipe » du Conseil communal et que chacun de ses membres a œuvré pour trouver les possibilités d’optimisation des services. « Les charges de biens et services ont été stabilisées et minimisées », relève-t-il, en espérant une nouvelle baisse de celles-ci à l’avenir. Le chef du DAEPP explique que l’élaboration du budget s’est faite en transparence avec la Commission de gestion et des finances (CGF).
« Rapidement, le Conseil communal a intégré la CGF à ses réflexions, afin de cibler les économies possibles », reconnaît Benoît Simon-Vermot.
À l’opposé de ses charges en hausse, Val-de-Travers peut toujours miser sur une bonne conjoncture économique, malgré le tassement qui se fait sentir. Selon le conseiller communal, les offices consultés indiquent une stabilisation et ainsi des niveaux de revenus fiscaux toujours élevés. Les revenus d’exploitation devraient également se maintenir à haut niveau, ce qui permet au final ce budget « acceptable ». De plus, la réserve de politique budgétaire de 13 millions de francs reste intacte et la fortune communale demeure évaluée à 55 millions, soit des bases solides.
Toujours avancer sur un fil
La stabilisation de l’inflation et la baisse des taux directeurs de la Banque nationale suisse représentent aussi des signaux positifs pour le chef du DAEPP, ce qui permettra aux autorités d’emprunter à des taux probablement plus favorables. « Nous sommes toujours sur un fil », avoue Benoît Simon-Vermot, « mais nous sommes convaincus, par la voie politique choisie, de maintenir les prestations, les optimiser, sans opérer de coupes sévères dans celles-ci ». Le conseiller communal estime que la voie du « pragmatisme et de l’adaptation » est juste pour l’attractivité de Val-de-Travers.
Ce dernier cite en exemple certaines mesures d’économies « drastiques » et « symboliques » prises par quelques communes, qui finalement n’ont jamais abouti en raison de référendums. « Nous voulons maintenir notre vision pour l’attractivité et les prestations communales, tout en parvenant à l’équilibre financier », avance Benoît Simon-Vermot. Le dernier mot du grand argentier, comme à l’habitude, est un « optimisme prudent », d’autant plus que les deux derniers exercices comptables clos, 2022 et 2023, se sont terminés dans le noir alors que leurs budgets étaient déficitaires.
Gabriel Risold