Commune de Val-de-Travers
Importantes mesures pour protéger Travers des crues
En début de semaine, la Commune de Val-de-Travers a présenté ses mesures de protection contre les crues du village de Travers. Plusieurs constructions de génie civil sur les deux rives de l’Areuse et un plan d’intervention spécifique permettront de limiter au maximum les risques d’inondation.
« Depuis longtemps, les inondations sont récurrentes de part et d’autre de l’Areuse, en aval et en amont du pont de Travers », a expliqué Yves Fatton, conseiller communal en charge du Dicastère des infrastructures (DI), en préambule de la séance de présentation des mesures de protection contre les crues, mardi dernier. Ce « point noir », comme l’ont qualifié le chef du DI et son collège Benoît Simon-Vermot, sur le parcours de la rivière vallonnière est identifié depuis des décennies et d’importants travaux de protection avaient déjà été entrepris à la fin des années nonante. Malgré cela, des inondations furent encore recensées, les dernières en novembre et décembre 2023. « Sur ce dossier, le Canton et la Commune de Val-de-Travers collaborent étroitement depuis plusieurs années », a rappelé Myriam Robert, cheffe de l’office cantonal des cours d’eau et dangers naturels. « Un bureau spécialisé a été mandaté en 2018 pour diagnostiquer le problème », a-t-elle précisé. Le résultat de l’étude a révélé quatre causes : la très faible pente de l’Areuse entre Travers et le barrage du Furcil, des plans généraux d’évacuation des eaux (PGEE) pas optimaux, la sous-capacité du pont de Travers et l’entretien du cours d’eau. Ainsi, trois types de mesures, étant possibles et ayant un impact sur la problématique, se sont imposées, des mesures sur les PGEE, un entretien raisonné de l’Areuse et un plan d’intervention en cas de crue.
Collecteurs et motopompes
Pour les actions relevant du PGEE, Val-de-Travers s’est doté d’un crédit-cadre de 20 millions de francs en 2019, cofinancé entre 40 et 70% par des subventions cantonales ou fédérales. « Pour Travers, le budget pour l’ensemble du dispositif s’élève à 1.7 million », a noté Yves Fatton. Les travaux de génie civil, débutés en 2023, ont consisté en la création, sur les deux rives, de nouveaux collecteurs d’eaux pluviales équipés de clapets se fermant en cas de montée des eaux et des modifications de raccordements aux eaux usées pour éviter le risque de refoulement en cas de crue. Un autre aménagement de protection est encore prévu dans quelques mois sur la rive droite, ainsi que des opérations d’étanchement de collecteurs d’eaux usées.
Également, la réalisation de fosses aux points les plus bas de chaque rive permettent de récolter les eaux de ruissellement et sont spécialement équipées pour l’intervention de pompes. « La commune s’est équipée de deux groupes de pompage mobile de 7500 litres par minute », a poursuivi Benoît Simon-Vermot, en charge du dicastère de l’administration, de l’économie et de la protection de la population (DAEPP). Ceux-ci doivent permettre de relever les eaux, une fois ces fosses pleines. De plus, deux systèmes de mesure, dont un électronique et en continu, serviront à observer et contrôler le niveau de l’Areuse.
Plan d’intervention pionnier
En plus de ces mesures physiques, la commune et les services de secours ont aussi mandaté un expert pour établir un plan d’intervention. Ce dernier se décompose en cinq phases, de la détection des phénomènes selon les alertes météo au retour à la normale, pour permettre l’action efficace et structurée des secours. « Sous cette forme, c’est le premier plan d’intervention dans le canton », a indiqué Benoît Simon-Vermot, en ajoutant que plusieurs communes y réfléchissent. La phase 4 est même qualifiée « d’extrême ». « Celle-ci impliquerait que d’autres villages soient touchés et correspond au pire », a-t-il précisé.
Un scénario peu probable, même si les deux conseillers communaux reconnaissent que l’on ne peut être à l’abri d’une crue centennale. « Le dispositif est prêt et en place à Travers pour éviter cela », estime Yves Fatton. Son collègue abonde en ce sens, les mesures prises permettent de réduire les risques au minimum. « Mais la nature sera toujours plus forte que nos propres décisions », reconnaît Benoît Simon-Vermot. Les deux élus avouent qu’il se peut que les systèmes mis en place soient confrontés aux eaux de l’Areuse dès la fin de cette année.
Gabriel Risold