Commune de Val-de-Travers
L’inflation pèse sur le budget 2024
Ce jeudi matin, la Commune de Val-de-Travers a présenté son budget pour l’année 2024. Malgré un déficit de 2.3 millions de francs, celui-ci s’avère meilleur que le précédent et les effets de l’inflation sont atténués par une hausse des recettes fiscales.
La Commune de Val-de-Travers continue de marcher sur un fil. Le budget présenté ce jeudi matin par le Conseil communal affiche une perte de 2.3 millions de francs pour un total de charges de 75 millions. « Ce budget déficitaire, à l’instar d’autres grandes communes du canton, indique que la situation reste difficile partout », relève Frédéric Mairy, conseiller communal en charge du dicastère de l’économie, des finances, de la cohésion sociale et de la santé (DEFCOS). Toutefois, ce dernier souligne que ce budget respecte la limite fixée par le règlement des finances et est meilleur que celui de l’exercice en cours qui présentait une perte de 3 millions, abstraction faite d’un prélèvement à la réserve de politique budgétaire.
Si des améliorations peuvent se constater dans le résultat des activités d’exploitation, avec un déficit de 5.9 millions, inférieur de 2.4 millions par rapport au budget 2023, et une augmentation de 6 millions des revenus attendus pour dépasser 67 millions, les charges d’exploitation connaissent une hausse sensible pour atteindre 73.3 millions. Celle-ci est largement due au contexte inflationniste qui impacte les charges du personnel et les coûts de l’énergie. « Une hausse de presque 1 million sur ces deux postes », précise le chef du DEFCOS, en notant que l’exécutif a jugé normal d’indexer les salaires des collaborateurs communaux.
Recettes fiscales en hausse
L’amélioration des revenus de la commune est principalement due aux impôts qui voient une « hausse réjouissante » de 10% en comparaison au budget 2023. « La péréquation verticale liée aux surcharges géotopographiques, un gain net à hauteur de 800’000 francs, est aussi un élément positif », relève Frédéric Mairy, en indiquant que celle-ci compensera le recul de la péréquation horizontale calculée sur les trois derniers exercices. Points négatifs par rapport au budget de l’exercice en cours, la hausse des charges financières liée à celle des taux d’intérêts et une diminution des revenus financiers. « Le précédent budget était notamment amélioré par la vente de l’ancienne école d’horlogerie de Fleurier », rappelle le conseiller communal.
Un autre indicateur de cette amélioration du budget 2024 est la capacité d’autofinancement des investissements, qui s’élève à 2.5 millions de francs. « Cela reste correct et laisse la possibilité de travailler sans trop recourir à l’emprunt », estime Frédéric Mairy. Néanmoins, plusieurs projets communaux, rénovation de la piscine des Combes, place de la Gare ou réaménagement de la Grand-Rue de Couvet, nécessiteront certainement une dérogation au frein à l’endettement. Selon les autorités, les derniers indicateurs montrent que la hausse des taux d’intérêts devrait rester limitée.
« Un enjeu récurrent »
Si le chef du DEFCOS reconnaît un niveau de la dette préoccupant, il souligne que la situation n’est pas alarmante, la Commune étant dotée d’assises solides, une fortune de 53 millions de francs et une réserve de politique budgétaire de 13 millions. « Depuis 2016, les finances sont un enjeu récurrent de Val-de-Travers, avec un déficit qui varie au fil des exercices », rappelle-t-il. Malgré un bouclement 2022 bénéficiaire en raison de la réévaluation de plusieurs titres et un exercice 2023 qui devrait être meilleur que prévu, la situation demeure ténue.
« Le Conseil communal reste convaincu que la ligne suivie est bonne et que cela ne s’améliorera pas avec des coupes massives dans les prestations », poursuit Frédéric Mairy en soulignant la nécessité d’entretenir et développer les infrastructures, d’améliorer l’attractivité communale et de répondre aux enjeux du réchauffement climatique. Retrouver l’équilibre financier sans nuire à la qualité de vie de Val-de-Travers, tel aura été le leitmotiv de cette législature.
Gabriel Risold