Commune de Val-de-Travers
Pour l’inclusion du handicap, deux TLA dans les jardins publics
Depuis quelques semaines, des tableaux de langage assisté ont été installés dans les jardins publics de Fleurier et de Couvet. Ce projet, porté par l’association Cerebral souhaite l’inclusion des personnes vivant avec un handicap dans les lieux publics du canton. Les tableaux, réalisés par la Fondation des Perce-Neige, ont été officiellement présentés ce jeudi matin.
Pouvoir se faire comprendre est l’essence pour échanger et interagir avec les autres, or, parfois, cela ne tient pas de l’évidence. « La communication est un des domaines essentiels pour l’inclusion, mais elle est un facteur qui passe encore un peu inaperçu », constate Ghislaine Merlin, éducatrice sociale à la Fondation Les Perce-Neige. C’est à cette thématique du handicap de la communication que s’est intéressé un projet de l’association Cerebral mené par Ghislaine Merlin et sa collègue Delphine Hoarau, logopédiste aux Perce-Neige. À la suite de la loi (LInCa) sur l’inclusion des personnes vivant avec un handicap (PVH), un appel à projet a été lancé par le service d’accompagnement et d’hébergement de l’adulte (SAHA) pour encourager l’inclusion de ces personnes.
La proposition d’association fut l’installation de tableaux de langage assisté (TLA) dans divers lieux publics permettant de faciliter les échanges, la communication, ainsi que l’accès à l’information. « Il nous semblait pertinent, pour une première action, qu’elle corresponde à plusieurs profils de personnes et qu’elle touche un large spectre de la population », développe Ghislaine Merlin. L’éducatrice, qui est aussi secrétaire de l’association Isaac Suisse romande promouvant la communication alternative et améliorée (CAA), explique que le thème ne concerne pas que les personnes ayant des difficultés de communication liées à des conditions de naissance ou des accidents, mais aussi des personnes allophones, des visiteurs ou des touristes.
Visibles dans plusieurs lieux
Instruments développés durant les années nonante, les TLA sont des grilles de communication spécifiques à un lieu ou une activité avec des pictogrammes schématiques et sémantiques. En désignant un ou plusieurs symboles, toute personne peut communiquer avec un interlocuteur.
Les tableaux du projet de l’association Cerebral ont été réalisés par les bénéficiaires de la Fondation Les Perce-Neige au sein de divers ateliers de l’institution, et prendront place dans divers lieux publics dans le canton de Neuchâtel. « Lors des discussions préalables, le projet a reçu un bon accueil », relate Ghislaine Merlin.
Ainsi, ils seront visibles au théâtre du Passage, au Conservatoire de musique, dans les cinémas du canton, les musées et plusieurs places de jeux de la Ville de Neuchâtel et de la commune de Val-de-Travers. Un QR code permettra d’accéder à un tutoriel expliquant le fonctionnement de cet outil. À Val-de-Travers, les TLA du projet sont déjà installés depuis quelques semaines sur les aires de jeux du Pasquier à Fleurier et Denis-de-Rougemont à Couvet. Ce jeudi matin, ils étaient présentés officiellement. « Le Conseil communal a tout de suite répondu positivement », détaille Sarah Fuchs-Rota, cheffe du dicastère de la cohésion sociale, de la santé, de la culture et des sports (DCSCS), en précisant que la commune est uniquement partenaire en mettant à disposition ses espaces.
La communication « permet » l’autonomie
La conseillère communale salue un « projet concret » qui découle directement de la LInCA, et qui, au-delà de répondre aux besoins des PVH, permet de sensibiliser toute population à la « très large » problématique des difficultés de communication et de langage. « Dans notre société, pouvoir communiquer permet l’autonomie », relève Ghislaine Merlin, en citant en exemple l’impossibilité de commander au restaurant si on ne maîtrise pas la lecture ou simplement de comprendre un texte.
Également, l’éducatrice note d’ailleurs que le canton de Neuchâtel œuvre déjà dans ce sens avec son plan d’action FALC (Facile à lire et à comprendre).
Le projet de Cerebral devrait se poursuivre, début 2025, avec un partenariat avec Hôpital neuchâtelois, qui est actuellement à l’étude. « L’idée c’est que progressivement ce type de support se développe partout », poursuit Ghislaine Merlin.
L’éducatrice sociale conclut en indiquant que toutes sociétés ou institutions intéressées peuvent approcher l’association Isaac pour réfléchir à la mise en place de tels supports pour encourager la communication pour tous et une meilleure inclusion.
Gabriel Risold