Conseil général
Budget discuté, amendé mais accepté
Lundi soir, le Conseil général de Val-de-Travers a accepté un budget 2023 largement amendé et dont le déficit a été réduit de plus de 980’000 francs, pour atteindre 1.19 million. Un résultat qui permet de relever le plafond des investissements à un peu moins de 2 millions de francs.
La séance ordinaire du Conseil général de Val-de-Travers, principalement consacrée au budget communal 2023, promettait d’être longue, avec pas moins de 23 amendements déposés par les groupes UDC, PLR et POP, la Commission de gestion et des finances (CGF) et le Conseil communal, et elle le fut. En effet, c’est après trois heures de débats relatifs à ce point de l’ordre du jour et plusieurs suspensions de séance, que le Conseil général a validé un budget déficitaire ramené à 1.19 million de francs par 32 oui contre 6 oppositions.
Toutefois, avant l’examen de détail, aucun des groupes politiques ne s’enorgueillissait de la situation financière communale, même s’ils reconnaissaient un contexte difficile. Pour le PLR, Quentin Di Meo soulignait un résultat insatisfaisant et qui « n’augurait rien de bon pour les prochaines années malgré les efforts du Conseil communal ». Le libéral-radical avertissait même l’assemblée et l’exécutif que si les amendements de son groupe étaient refusés, son parti n’accepterait pas cette proposition de budget.
Un droit de rejet que se réservait également le groupe UDC pour qui l’heure était « grave » et qui appelait le législatif à « oser » une « vague d’économies ». Une gravité moyennement partagée par les socialistes qui, par la voix d’Emil Margot, ne souhaitaient pas « tomber dans le catastrophisme » et opter pour des « coupes massives » qui nuiraient à la « stratégie globale d’attractivité de la commune ». Les Verts refusaient aussi un « coup de barre vigoureux », mais fixaient leur objectif à revenir à un déficit, acceptable, de 1.2 à 1.5 million de francs.
982’000 francs d’économies
Parmi les amendements acceptés au cours de cette séance, les huit émanant du Conseil communal et qui découlaient de décisions des autorités supérieures. Tous l’ont été tacitement, à l’exception d’un seul concernant le relèvement de l’imposition des grandes entreprises combattu par l’UDC. Ils ont permis des économies budgétaires à hauteur de 373’950 francs. Les deux propositions d’amendement des libéraux-radicaux concernant des économies sur les charges de personnel et les biens, services et marchandises, à hauteur respectivement de 105’850 et 500’000 francs durent être soumises au vote. Non combattues par l’exécutif, les deux mesures furent acceptées, après une suspension de séance demandée par le groupe PS, qui a ensuite choisi de ne pas s’y opposer. La première par 25 oui contre 9 non et 4 abstentions et la seconde, par 23 voix pour, 5 contre et 10 abstentions.
Le groupe POP proposait, quant à lui, de « biffer du budget » la somme « même dérisoire » de 3200 francs relative aux frais de repas du Conseil général. Un geste qualifié de « symbolique » par l’UDC Niels Rosselet-Christ et qui a été accepté tacitement par l’assemblée, portant ainsi le montant des économies à un peu plus de 982’000 francs. Un groupe UDC qui proposait plusieurs amendements concernant le partenariat Mobility de la commune, l’entretien des terrains, le site de VDT Seniors, les allocations familiales complémentaires, le soutien à l’église catholique ou la somme budgétée de 15’000 francs allouée au projet de développement Latitude 21.
Seul ce dernier fut soumis au vote, les autres ayant été retirés par le parti agrarien après les prises de parole négatives des groupes.
Non au refus de l’indexation des salaires
La somme dévolue à Latitude 21 a donné lieu à un des vifs débats de la soirée, le Conseil communal et la gauche la défendant ardemment, le PS souhaitant même relever celle-ci aux 22’000 francs habituels. La Verte, Marie-France Vaucher, a qualifié ce projet de « partenariat win-win » pour les enfants et les associations, tandis que Niels Rosselet-Christ clamait « les nôtres avant les autres ». « Rappelons que ces 22’000 ou 15’000 francs ne changent pas le monde ! », a déclaré l’élu UDC, en appelant au pragmatisme. Une opinion fustigée comme un « sophisme total » par le socialiste Emil Margot. Ambiance. Soumis au vote, l’amendement UDC fut refusé par 21 non, 15 oui et 2 abstentions.
Dernier amendement disputé, celui de la CGF demandant d’abandonner l’indexation des salaires en raison de l’inflation. La commission était même divisée à ce sujet puisque celle-ci avait été décidée par une courte majorité. L’exécutif, par la voix de Benoît Simon-Vermot, combattait la proposition avec une « grande fermeté » ne voulant pas « faire pâtir » le personnel communal du contexte actuel. PS, POP, Verts et le groupe Agora partageaient également la position du Conseil communal, tout comme le PLR, en réponse à la posture socialiste vis-à-vis de leurs propres objets. Seule l’UDC soutenait pleinement la mesure arguant que l’impôt n’avait pas à financer une aide supplémentaire pour le personnel communal, « alors que toute la population se sert la ceinture », et que celui-ci bénéficiait déjà de l’échelon salarial. Finalement, l’amendement fut largement refusé par 29 non, 8 oui et une abstention.
Après la séance, une once de soulagement était perceptible, et notamment pour le Conseil communal. Le chef du dicastère des finances, Frédéric Mairy, notait que ce déficit ramené de 2.06 millions à 1.19 million de francs avait pour conséquence un relèvement du plafond des investissements pour 2023 à hauteur de près de 2 millions. « Un point positif », a-t-il souligné, qui permettra un fonctionnement, « plus souple et plus rapide » pour le prochain exercice.
Gabriel Risold
Délégués aux Ambulances Roland nommés
Précédemment au débat du budget 2023, le Conseil général a élu ses deux délégués aux Ambulances Roland Sàrl à la suite du rachat de la société par les communes de Val-de-Travers et de Val-de-Ruz. La socialiste Cécile Mermet Meyer et le PLR Alexandre Iseppi ont été élus tacitement, après le retrait de la candidature UDC de Christiane Barbey.