Conseil général de Val-de-Travers
Le parlement des jeunes a franchi sa dernière étape
Lundi soir, le Conseil général de Val-de-Travers a approuvé, à l’unanimité, le règlement permettant la constitution d’un parlement des jeunes. Également, le législatif a adopté une motion populaire souhaitant une action communale pour pérenniser le centre d’animation Barak.
Pour sa première séance de législature, le législatif de Val-de-Travers a abordé un dossier débuté, il y a presque quatre ans, en mars 2021 : celui de la création au Val-de-Travers d’un parlement des jeunes (PdJ). Conseillère communale en charge de la cohésion sociale, de la santé, de la culture et des sports (DCSCS), Sarah Fuchs-Rota a rappelé, devant l’hémicycle, brièvement cette histoire, commencée par une motion POP. En février 2023, le Conseil communal (CC) avait vu son rapport présentant son renoncement à créer un PdJ retoqué par le Conseil général (CG) qui lui avait demandé de mettre sur pied un groupe de travail en lien avec plusieurs jeunes Vallonniers. « Si ce dossier est là ce soir, c’est grâce à eux », a déclaré la cheffe du DCSCS, en soulignant leur implication pendant ces rencontres de travail.
Lors des prises de parole des groupes politiques, le socialiste Emil Margot a aussi salué « l’investissement des jeunes » et le travail en commun au sein de la commission ad hoc, et s’est dit convaincu du règlement proposé, « ni trop souple ni trop rigide ». « Il permettra aux jeunes de faire évoluer ce parlement selon les besoins et les nécessités », a-t-il relevé, ajoutant « qu’il permettra de créer une courroie de transmission entre jeunesse et monde politique ». Si le PLR, par la voix de Céline Rufener Eschler, soutenait la création d’un PdJ, néanmoins il ciblait plusieurs lacunes du règlement, demandait des modifications pour l’accepter et même le renvoi en commission. Demande qui a fait réagir le POP qui soulignait que les élus PLR avaient « brillé » par leur absence dans le groupe de travail.
Quinze minutes de suspension
Pour l’UDC, Niels Rosselet-Christ a également souligné le travail de tous les acteurs, mais lui aussi notait quelques changements à apporter et annonçait quatre amendements de son parti, à un règlement « pas parfait ». « Mais quel règlement l’est ? Si tous étaient parfaits, il ne serait pour nous plus nécessaire de siéger », a-t-il déclaré, ironiquement. Cependant, il estimait que ces modifications pouvaient se faire en plénum, car « plusieurs jeunes attendent notre feu vert ». Le popiste Jean Noël Bovard a rappelé que ce projet n’était pas « un bidule bricolé en vitesse » et qu’il avait été approuvé par la commission des règlements à l’unanimité. Son groupe voterait oui avec « joie et allégresse ».
Le Parti socialiste (PS), déplorait la demande de renvoi du PLR. « Notre volonté, ce soir, est d’aller de l’avant pour que les jeunes puissent fixer une date de séance constitutive », a argué Emil Margot, en pointant lui aussi la « présence laconique » du PLR dans le groupe de travail ad hoc. Remarque peu goûtée par les libéraux-radicaux. La conseillère communale, Sarah Fuchs-Rota, a également reconnu qu’aucun règlement n’est parfait, mais que celui proposé répondait au cadre légal et donnait une marge de manœuvre au PdJ de se fixer lui-même certaines règles. Selon elle, un retour en commission « serait dommageable » pour les jeunes. À la demande de l’UDC, une suspension de séance de quinze minutes fut demandée et acceptée.
Création fin 2024 ou début 2025
À la suite de cette interruption, le PLR annonçait qu’il ne demandait plus de renvoi en commission et se ralliait aux quatre propositions d’amendements de l’UDC. De ceux-ci, un seul fut disputé concernant la possibilité d’une affiliation à un parti politique d’un membre du PdJ. Niels Rosselet-Christ a argué que celle-ci posait un problème de conflit d’intérêt et d’une politisation de l’instance.
A contrario, le PS y voyait un élément pouvant limiter la participation des jeunes. Soumis au vote, l’amendement fut accepté de justesse, par 21 oui, 15 non et une abstention. Lors du vote final, le règlement communal du PdJ fut approuvé à l’unanimité, sous les applaudissements du public, nombreux lundi soir. Le PdJ du Val-de-Travers devrait ainsi connaître sa séance de constitution en fin d’année ou au début 2025. Il bénéficiera d’un budget de minimum 5000 francs et sera ouvert à tous les jeunes de 13 à 25 ans des trois communes du Val-de-Travers.
Gabriel Risold
Oui à la pérennisation de Barak
Autre point concernant la jeunesse à l’ordre du jour du CG, lundi soir, la motion populaire communale nommée « Pérenniser Barak, c’est investir dans le bien-être de la jeunesse ! », qui souhaitait que la Commune réfléchisse à des actions en faveur du centre d’animation socioculturelle. Le texte citait en exemple l’investissement financier élevé de la commune de Boudry dans la création d’un lieu d’accueil pour la jeunesse. Responsable du DCSCS, Sarah Fuchs-Rota a salué la première motion populaire de l’histoire de Val-de-Travers et réitiéré la préoccupation du CC à l’avenir de la structure. Un rapport de l’exécutif devrait être prochainement présenté. Si tous les groupes ont souligné l’importance sociale de Barak, PLR et UDC se sont montrés plus réticents à augmenter la participation communale dans le centre, au contraire évidemment du PS et du POP. Finalement, la motion fut adoptée par 28 oui, contre 5 non et 4 abstentions. Ainsi, le futur rapport des autorités au sujet de Barak devra tenir compte de la demande de celle-ci.