Conseil général de Val-de-Travers
Oui à un troisième crédit-cadre pour la politique régionale
Lundi soir, le Conseil général de Val-de-Travers a accepté un troisième crédit-cadre, depuis la fusion, visant à accompagner la mise en œuvre de projets relevant de la politique régionale. Si la majorité des groupes ont souligné la pertinence de cet outil, Agora et le POP ont émis plusieurs réserves et critiques.
Comme en 2009 et en 2012, le Conseil communal sollicitait, lundi soir, un nouveau crédit-cadre pour favoriser la mise en œuvre de projets relevant de la politique régionale. Celui-ci se monte à une somme identique aux précédents, soit 1.5 million de francs. Le dernier crédit accordé par le législatif s’est épuisé en 2020. En préambule, le conseiller communal en charge de l’économie, Benoît Simon-Vermot, a rappelé à l’assemblée que les crédits-cadres avaient soutenu plus d’une vingtaine de projets, la majorité correspondant à la nouvelle politique régionale, dont notamment la Maison de l’absinthe ou la Maison Jacot à Môtiers.
« Pour le Conseil communal, il s’agit d’un outil performant et flexible pour soutenir des projets bénéfiques pour la région », a expliqué le conseiller communal, en soulignant que la Commune était une des seules dans le canton à l’utiliser. Dans son rapport, l’exécutif listait deux premiers projets qui pouvaient potentiellement bénéficier de ce soutien : la revitalisation du site Dubied à Couvet et le futur développement du site de La Robella, tous deux mentionnés dans le dernier accord de positionnement stratégique cantonal signé en février dernier.
Outil qui a fait ses preuves
L’accueil des groupes fut majoritairement positif. Le PLR Olivier Fahrni a relevé la pertinence de cet « outil » et qu’il s’agissait d’un soutien « rapide et précis » à l’économie régionale. « Les deux premiers crédits-cadres ont fait leurs preuves », a noté le socialiste François Oppliger, en ajoutant qu’ils avaient été « fort utiles pour favoriser le développement de notre commune ». Une opinion partagée par l’UDC Christiane Barbey qui a souligné que l’outil était « indispensable » pour soutenir le tourisme et l’industrie.
Les principales critiques sont venues du groupe Agora qui s’est étonné de cette demande alors que « les nouvelles autorités viennent d’être élues » et siégeront dès septembre. Pour Agora, Florian Stirnemann a rappelé que, contrairement à 2009 et 2012, cette demande de crédit venait après cinq ans de finances communales « dans le rouge ». Pour le POP, Adriana Ioset n’était pas très à l’aise avec le fait que de l’argent public soit utilisé pour soutenir des entreprises privées à but lucratif, et ce sans passer par l’autorité législative.
Aux interrogations d’Agora, Benoît Simon-Vermot a répondu qu’en septembre, le Conseil communal serait venu avec une même volonté et le même argumentaire. Quant aux remarques popistes, il a relevé que les autorités étudiaient les projets avant un éventuel soutien et que, par le passé, des entités privées mais bénéfiques pour la région avaient été soutenues, en citant l’exemple des Mines d’asphalte. Soumis au vote, le troisième crédit-cadre a été accepté par 26 oui, contre 5 non et 5 abstentions.
Avenir de La Robella débattu
En lien avec cette demande de crédit-cadre, l’exécutif présentait également, « dans un souci de transparence », son rapport d’information à propos de l’évolution du projet Avenir Robella 2025-2065.
Le document résumait l’avancement du projet et ses grandes lignes, soit le remplacement du télésiège par une télécabine de taille modeste sur le tracé actuel, ainsi que l’orientation vers un tourisme quatre saisons de la coopérative TBRC. « Le Conseil communal est favorable à la poursuite des études et est convaincu du bien-fondé du développement du site de La Robella », a affirmé Benoît Simon-Vermot, en ajoutant que l’octroi du crédit-cadre était un premier « go/non go » pour le projet avant celui d’un soutien cantonal. Les groupes libéral-radical et socialiste se sont montrés favorables au projet exposé, tandis qu’Agora et le POP ont été plus circonspects, le second le qualifiant « d’énorme », le premier « d’excessif ».
La principale fronde est venue par la voix de l’écologiste Heinz Salvisberg. Si ce dernier a salué l’abandon du prolongement jusqu’au Crêt-de-la-Neige, il s’est inquiété de la future augmentation de la fréquentation qui engendrera les mêmes nuisances qu’à Noiraigue. « Les citoyens du village de Buttes sont-ils prêts à subir les impacts supplémentaires d’un demi Creux du Van ? », a-t-il questionné, en soulignant un projet surdimensionné et alertant sur un possible désintérêt des touristes du site, avec l’installation de potentiels parcs éoliens.
« Un confetti de nature entouré de mâts », a-t-il imagé. Face à ces critiques, Benoît Simon-Vermot a réitéré la position communale et estimé que TBRC était conscient de limiter son impact environnemental. Enfin, il a rassuré sur le fait que l’objectif était que l’investissement communal ne dépasse pas celui actuel. Un investissement dont le montant ne pourra être chiffré qu’une fois le résultat des études de faisabilité connu, probablement au début 2026.
Gabriel Risold